Un 8 mars sans manifestation
Pierre Vallée
Édition du samedi 03 et du dimanche 04 mars 2007
Mots clés : débat, Journée internationale des femmes, égalité, Femme, Québec (province)
Des ateliers et des rencontres pour animer le débat
Un jour sans? Peut-être, car aucun grand rassemblement n'est prévu pour ce 8 mars de 2007. Pourtant, tous les organismes s'entendent en parlant de l'égalité entres les hommes et les femmes: «mission inachevée».
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La Journée internationale des femmes, qui a lieu le 8 mars, se déroulera au Québec sous le thème «Toute l'égalité, l'égalité pour toutes: mission inachevée». C'est du moins ce que suggère le Collectif du 8 mars, un regroupement d'associations vouées à la promotion des femmes dont la tâche est de donner le coup d'envoi à cet événement.
Outre le thème, le Collectif du 8 mars met à la disposition des divers organismes des produits promotionnels comme une affiche et une épinglette. De son côté, le Conseil du statut de la femme propose aussi une affiche ainsi que des outils didactiques pouvant servir à alimenter les discussions et la réflexion.
Un événement public ?
Y aura-t-il cette année un grand rassemblement public comme ce fut le cas au cours des années précédentes? «Nous n'avons rien prévu pour cette année», précise Josée Royer, porte-parole du Forum des femmes de Montréal, l'organisme qui avait pris l'habitude ces dernières années de coordonner pareil événement. «C'est un peu par hasard si nous avons organisé cette marche par le passé, poursuit-elle. Cette année, nous avons été prises par le temps. Par contre, nous allons y participer si pareille marche s'organise.»
Ni la Fédération des femmes du Québec, ni le Collectif des femmes immigrantes, deux organismes qui ont toujours participé à cette marche, n'avaient prévu de projet précis à ce sujet. «Nous offrons un petit-déjeuner suivi d'une conférence de presse où notre présidente, Mme Asselin, commentera les élections, explique Carole Hébert de la Fédération des femmes du Québec. Ensuite, Mme Asselin participera à quelques activités organisées par nos membres et prononcera quelques allocutions.»
Par contre, tous les organismes rejoints déclarent qu'ils participeraient à pareil rassemblement si celui-ci avait lieu. «Nous sommes présentement en réflexion à ce sujet, affirme Josée Royer. Peut-être pouvons-nous nous unir afin d'assurer l'aspect public de l'événement?»
La fête en famille
D'ici là, la fête se passera donc en famille, chaque association organisant ses propres activités pour souligner à sa manière la Journée internationale des femmes. Ces activités se dérouleront partout sur le territoire québécois et prendront de multiples formes, allant de la conférence au souper-bénéfice.
Par exemple, le Centre des femmes d'ici et d'ailleurs, en collaboration avec l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), posera le matin du
8 mars une action-surprise afin de dénoncer la précarité économique des femmes. Suivra en après-midi un atelier sur les femmes et la guerre, en particulier sur les conditions de vie faites aux femmes en Palestine.
« Action directe »
Rappelons que l'ASSÉ regroupe plusieurs associations étudiantes collégiales et quelques associations facultaires universitaires. «Notre regroupement prône davantage la mobilisation et le syndicalisme de combat», explique Julie Deschenaux, coordonnatrice de l'ASSÉ. Parmi les luttes de l'ASSÉ figure la gratuité scolaire. La situation de la femme y est aussi prédominante, comme l'indique le thème choisi par l'ASSÉ: «Être une femme, c'est de l'action directe tous les jours».
«Il faut toujours revenir à la charge et toujours revendiquer notre égalité. Rien n'est jamais gagné.» Parmi les revendications de l'ASSÉ, il y a la conciliation études-famille. «On parle beaucoup de conciliation travail-famille, mais l'on oublie la situation des parents étudiants, souligne Julie Deschenaux. Plusieurs ont des cours du soir, alors ils ne peuvent pas profiter des services de garde. Sans compter que les places en service de garde dans les institutions scolaires sont insuffisantes. Il faudra bien un jour se pencher sur ce problème.»
Comme on peut le constater, même si aucun rassemblement public majeur n'est prévu pour cette année, ce ne sont pas les sujets de discussion qui feront défaut. Mais cela se passera dans les chaumières plutôt que dans la rue.
Collaborateur du Devoir
http://www.ledevoir.com/2007/03/03/133302.html