Chose promise, chose due. La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, avait annoncé qu'elle resserrerait la gouvernance des universités. Elle s'est exécutée hier en déposant un projet de loi en ce sens, qui risque cependant de mourir au feuilleton dans quelques jours, pour cause d'élections.
Le projet de loi 107 fixe des balises à la composition des conseils d'administration des universités. Un texte très similaire a aussi été déposé sur la gouvernance des cégeps.
Si la loi sur les universités est adoptée, les conseils
d'administration (CA) devront compter de 13 à 25 membres, dont au moins les deux tiers d'administrateurs indépendants et le quart provenant de la communauté universitaire (le recteur ainsi que des représentants des employés et des étudiants). Les CA devront compter autant de femmes que d'hommes.
Autre nouveauté, les administrateurs seront dorénavant rémunérés, selon les politiques définies par les CA (ou par le gouvernement, dans le cas du réseau de l'Université du Québec). Le gouvernement aurait par ailleurs le loisir de nommer directement trois administrateurs externes pour les constituantes du réseau UQ et un administrateur pour les universités à charte, les autres étant nommés directement par le CA ou par la communauté universitaire. Le nombre de membres nommés par Québec s'en trouverait réduit.
Trois comités devraient aussi obligatoirement être créés: de gouvernance et d'éthique, de vérification et un autre sur les ressources humaines.
La ministre Courchesne exige par ailleurs dans le projet de loi que toutes les décisions sur les orientations stratégiques ou financières ou sur le plan d'immobilisation fassent l'objet au préalable d'une consultation formelle de la communauté universitaire, qui disposera d'au moins 30 jours pour consulter les documents.
Cette volonté de transparence devrait aussi se traduire par la divulgation obligatoire d'information sur les sites Internet, tels la liste des administrateurs, leur assiduité aux réunions ou encore leur rémunération.
Outre les rapports annuels qui sont déjà déposés à l'Assemblée nationale, les universités devront aussi fournir leur procès verbaux à la ministre. Des informations liées à des indicateurs qualitatifs et quantitatifs définis par la ministre devront aussi être produites.
Les cégeps
Le deuxième projet de loi sur les collèges, déposé hier, constitue presque un calque de celui sur les universités. On y précise que les CA doivent être formés de 17 membres, dont 11 étant des administrateurs indépendants. Parmi les six autres, on trouve deux étudiants, deux enseignants, un autre membre du personnel du collège et le directeur général. En comparaison, les CA de collèges comptaient auparavant 19 membres, dont huit de l'interne.