Forums de l'ASSÉ

Je vous écris aujourd'hui car contrairement au militant sans bannière, je suis étudiant sans bannière pour vrai. J'ai survécu au cégep suite à la grève justifiée sur les 103 millions. Je suis maintenant à l'UdeM. Je connais votre existence car un proche de la FEUQ m'a donné ce site accompagnée d'un:"va voir comment ils sont épais les gogauches". Ils avaient raison, ce n'est pas toujours intelligent comme propos mais les feuqistes déguisés en sans bannière sont aussi épais que les épais qu'ils dénoncaient. Tout ça pour vous dire que du point de vue d'un étudiant non-impliqué, tout cela n'a l'air d'une guerre de drapeau ou nous nous sentons totalement exclu.

Un exemple: un étudiant entre dans notre cours pour nous parler de la mobilisation étudiante (un cours de droit). Il est articulé et apporte de bons arguments pour faire la lutte au gouvernement. Un épais (de la FEUQ probablement) prend la parole dans mon cours: "on sait bien, l'ASSÉ, ça fait juste casser des fenêtres pis chier dans les bureaux de ministre". Alors que l'étudiant sort, l'épais continue en ajoutant insulte et injure à celui qui n'avait que pour objectif de me faire découvrir que mon gouvernement me fourrait (ce que je savais déjà...). Idem lors de la manifestation ou je me suis rendu ou un épais (de l'ASSÉ) est allé crier des bêtises à un des porte-paroles de la FEUQ en l'injuriant gratuitement. C'est quoi ça cette guerre de clocher ? Des partis politiques au sein des associations étudiantes ? Je lisais Antoine s'offusquer que l'ADQ pense à abolir les cégeps et que l'ensemble des partis pensent à dégeler les frais de scolarité et faire de la santé la priorité du Québec. Machiavel disait:"diviser pour mieux régner".

Je suis d'accord, la FEUQ est une organisation corporatiste qui cherche à faire de la gestion de coupures plutôt que de revendiquer nos droits. Mais pourquoi ne prenez-vous pas le lead de façon positive et vous ne vous sacrez pas de cette fédération en panne évidente de leadership ?

Je suis pour des moyens radicaux mais je suis contre la violence. Je suis pour la gratuité scolaire mais je crois qu'on devrait l'argumenter de façon concrête et solide. Ou dois-je militer ? À l'ASSÉ qui refuse de condamner les actes de violence en ses rangs ou à la FEUQ qui cherche une solution pour accomoder les partis qui veulent couper en éducation ? À la FEUQ qui prône un impôt supplémentaire ou l'ASSÉ qui prône la gratuité scolaire.

Le jour ou la FEUQ acceptera de laisser de côté le lobbying au profit de la rue lors d'impasse politique, elle aura mon appui.

Le jour ou l'ASSÉ, une fois dans la rue, refusera en ces rangs des troubles-fêtes qui discrédite les revendications, vous aurez mon appui.

J'ai beaucoup parlé avec des étudiantes et des étudiants depuis quelques semaines et j'ai attendu avant d'écrire. Je me suis mobilisé, je me suis senti interpellé par le combat en cours mais je constate de plus en plus un désabusement de ma personne envers la lutte étudiante car j'ai l'impression de jouer dans un mauvais film ou les étudiants sont de mauvais acteurs et que la mise en scène favorisent l'établissement de politiques néo-libérales. Il serait peut-être temps de nous dire collectivement que nous ne sommes pas parfaits mais le temps est venu de voir ce que l'on peut faire pour améliorer votre organisation. Ma première contribution sera ce message, d'autres suivront je le souhaite.

Lâchez pas en passant, je suis sévère pour quelqu'un qui n'assume aucun leadership nulle part mais je le dis pour aider et non par pour basher (sauf les épais bien sûr !)

Voilà un commentaire constructif.

Les guerres de drapeaux nous divisent, c'est vrai. Il est grand temps que l'ASSÉ prenne « le lead », comme tu dis, comme ça s'est passé en 2005. De toute manière, la FEUQ et la FECQ sont rendues impuissantes parce qu'elles sont incapables de mobiliser.

La violence doit être à tout prix évitée, mais on ne doit pas écarter les gestes radicaux comme les perturbations économiques, les manifs dont le trajet n'est pas rendu public, etc. La paix sociale est terminée. Le refus de coopérer du gouvernement en dit long sur leurs intentions et leur mauvaise foi. La balle est dans notre camp. Ils font le pari qu'on ne se mobilisera pas comme en 2005. Ils savent que c'est une entreprise très difficile.

Je sais qu'il y a une très efficace « mafia » FEUQ-FAECUM à l'UdeM qui s'entête à chier sur l'ASSÉ en tentant de les discréditer. Je les ai vus à l'oeuvre. Ils ont effectivement très peur que les assos virent « au rouge ».

Salut complete1993,

Je suis content que quelqu'un de nouveau se joigne à nous et tente d'amener des éléments constructifs. Par contre, j'aimerais que tu sois conscient du point de vue que plusieurs d'entre nous partageons.

Premièrement, l'État possède le monopole de la violence, en le sens qu'il est interdit aux citoyenNEs de déroger des lois sans en subir des conséquences. Ces lois sont dictées par cet État même, sans consulter sa masse citoyenne. Même s'il consulterait l'opinion publique, des guerres de propagande médiatique tenteraient d'influencer l'opinion fragile et souvent peu critique des individus. Ceux si sont instruits à travers leur vie à obéir aux lois des institutions (famille, État, religion), à ne pas se révolter et à trouver des solutions pacifiques, même si ces dernières sont désavantageuses pour ces individus.

Bref, la démocratie représentative, c'est "cause toujours". Cette "démocratie" est dirigée par les intérêts bourgeois, puisque c'est ces bourgoisES qui possèdent ce que nous produisons en société (le quintile supérieur canadien fait 44% des revenus et possède, à la médiane, 551 000$ en avoirs, donc en valeur productive, par famille. Données provenant de Statcan.ca). Nous travaillons donc dans l'intérêt des plus riches, car il est impératif pour eux(elles) de préserver leur système de production, système qu'ils(elles) reproduisent, entre autres, dans l'éducation des individus.

En gros, nous sommes misES de côté, l'ordre établi refuse de nous écouter et nous sommes en maudit. Cette violence n'est pas que destructrice, elle est aussi créatrice. Nous voulons un ordre nouveau que nous rebatirons sur les cendres de l'ancien s'il le faut.

Je te conseille de lire le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels. Il ne contient que 27 pages, se lit très bien et est une excellente introduction au conflit de classe.

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Michael Di Fiore a écrit:
En gros, nous sommes misES de côté, personne ne veut nous écouter et nous sommes en maudit. Cette violence n'est pas que destructrice, elle est aussi créatrice. Nous voulons un ordre nouveau que nous rebatirons sur les cendres de l'ancien s'il le faut.

Amen!

Michael Di Fiore a écrit:Je te conseille de lire le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels. Il ne contient que 27 pages, se lit très bien et est une excellente introduction au conflit de classe.

27 pages Ça doit pas être écrit très gros, parce que j'en ai un dans les mains ici et il fait 187 pages...

J'qu'il est de environ 80 pages et juste les 50 premières sont encore pertinentes.

Ma version fait, outre les commentaires et les annexes attribuées aux différentes versions, 47 pages. On peut ne lire que les deux premières des quatre sections (moins de 30 pages) et nous avons une idée très claire de ce que les auteurs veulent transmettre comme message.

@complete1993: Quels sont les moyens radicaux que tu prônes ?

Des jams-fax et des visites de sensibilisation aux députés? En passant, c'est les moyens de pressions que va prendre la FEUS à Sherbrooke. Woohoo!