Forums de l'ASSÉ

La ville de Montréal traitera lundi le 26 janvier, en Conseil Municipal, d'une proposition visant à modifier le 'Règlement sur la prévention des troubles de la paix, de la sécurité et de l'ordre publics, et sur l'utilisation du domaine public' dans le but d'interdire le port de "cagoules, masques et autres façons de se masquer le visage." Une réunion est annoncée pour organiser une réaction rapide.

Le Devoir, 16 janvier 2009:
En bref: Encadrer le droit de manifester

La Ville de Montréal entend interdire «cagoules, masques et autres façons de se masquer le visage» pendant les manifestations et étendre le règlement sur la prévention des troubles de la paix, de la sécurité et de l'ordre publics à tout le territoire de la métropole.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) estime que la présence de personnes masquées mène plus souvent qu'autrement à des gestes de violence. Le projet de règlement sera soumis au Conseil municipal lundi prochain.
(source: http://www.ledevoir.com/2009/01/16/227658.html)

Cette proposition, en plus d'être plutôt absurde au plus creux d'un hiver qui force tout le monde, même les plus pacifistes, à porter cagoule ou foulard pour se protéger, met sérieusement en danger le droit à l'anonymat en manifestation, droit qui n'est garanti par aucune charte et que les manifestant-e-s doivent généralement saisir par elleux-mêmes. L'association avec la violence, afin de légitimer un contrôle accru sur les dissident-e-s, s'inscrit dans la tendance à la 'terrorisation' des groupes radicaux et à l'intensification par la peur des mesures de contrôle social.

Jusqu'où ira le contrôle? Sera-t-il interdit de porter une cagoule lors du défilé du Père Noël? Est-ce que, comme c'est déjà le cas à certains endroits dans le monde, les participant-e-s à une manifestation devront se soumettre à une fouille systématique? Les équipes d'identification se montreront-t-elles enfin au grand jour alors qu'on connaît déjà leur rôle dans le fichage d'éléments socialement "à risque"?

L'ordre du jour de la séance du Conseil Municipal, qui sera le 26 janvier à 19h, est disponible ici:
http://ville.montreal.qc.ca/documents/A ... h00_FR.pdf
À l'ordre du jour, le point en question est en 41.05.

Afin d'organiser une réponse rapide à cette nouvelle, qui prendra sans doute la forme d'une présence à la séance du Conseil, les groupes et individus qui se sentent interpellés par le dossier sont conviés à une réunion d'organisationmardi 20 janvier à 19h en face des locaux de l'Association Facultaire Étudiante des Sciences Humaines (AFESH-UQÀM), au local J-M770 de l'Université du Québec À Montréal - 405 rue Ste-Catherine Est.



Source: http://www.cmaq.net/node/31922

Franchement,

il est d'une évidence que les gens cagoulés manifestant l'été ont des intentions louches.
Faudrait éviter la mauvaise foi un jour.

Je suis pour les manifestations du type pacifique, pas du type violente...
Les extrêmes sont toujours à craindre et représente même parfois une nuisance du geste accompli (lire manifestation)

Je me demande si les femmes musulmanes avec burqa vont être exemptées.

Pat02pat a écrit:Franchement,
Je suis pour les manifestations du type pacifique, pas du type violente...
Les extrêmes sont toujours à craindre et représente même parfois une nuisance du geste accompli (lire manifestation)

Les extrêmes du genre les gens qui portent une cagoule et les gens à poil? Ou les gens extrêmement violents et les gens extrêmement non-violents?

Eh, j'accroche un peu sur "le droit à l'anonymat en manifestation", le but de manifester n'est-il pas d'afficher ses convictions et revendications?

Bon, je comprend que il y a une tonne de nuance à apporter, mais je pense que le message est plus fort quand t'as 100 personnes qui manifestent que quand t'as 100 anonymes.

Le problème, c'est que certaines personnes aient besoin de cet anonymat pour manifester sans conséquences personnelles.

Si on veut manifester son droit de vote??? Qu'est qu'on fait??

(jeu de mot avec les femmes qui portent le burqa)

Ps j'explique mes jeux de mots car, j'ai l,air plus intelligent comme ça.

Ce règlement ne sert qu'à faire peur à la population. La preuve est que l'on parle des émeutes de Montréal-Nord et du Canadien pour faire passer ce règlement à la con... Voyons donc, comme si quelqu'unE va participer à une émeute, voire voler ou incendier quelque chose durant cette émeute, contrevenir à des dizaines de règlements municipaux, mais surtout, ne pas se voiler le visage pour ne pas contravenir à un simple règlement municipal...

Il est clair qu'il s'agit ici de réprimer les manifestations et/ou de ficher touTEs les militantEs pour mieux les avoir à l'oeil. Ainsi les policier pourront avoir un motif bidon de plus pour réprimer une manifestation (ex: premier mai 2008). De plus, cela servira aussi à pouvoir donner une contravention à quiconque s'opposera à la police dès qu'il aura un bandana, un keffieh ou quoique ce soit d'autre...

À ceux et celles qui croient que c'est un bon règlement, je vous invite à aller plus souvent à des manifestations et à vivre la répression policière et la brutalité, alors, peut-être vous comprendrez pourquoi se masquer devient important lorsque les policierEs vous suivront à la trace.

Et dire que manifester est sensé être un droit... Vive l'État policier!

Ps j'explique mes jeux de mots car, j'ai l,air plus intelligent comme ça.

C't'encore drôle.

Ah, je suis d'accord qu'il y a un problème,

je suis juste pas sûr que se masquer la face soit/slash/devrait être la solution.

Vive l'idéalisme bien entendu.

À ceux et celles qui croient que c'est un bon règlement, je vous invite à aller plus souvent à des manifestations et à vivre la répression policière et la brutalité, alors, peut-être vous comprendrez pourquoi se masquer devient important lorsque les policierEs vous suivront à la trace.

C'est trop injuste!

Non, mais sérieusement, qui peut prétendre sans rire que le 'droit' de manifester bruyamment soit sérieusement compromis? Quand vous ne vandalisez rien, vous bloquez de grandes avenues, vous faites du bruit et pour des revendications toutes plus débiles les unes que les autres par-dessus le marché; en gros, vous faites chier et vous vous étonnez que des policiers, dont le travail, en principe, est de préserver l'ordre (qu'on approuve cet ordre ou non) vous suivent un peu.
Ce ne sont pas des conditions propres à s'indigner, sauf à vouloir faire le martyr et rebelle à peu de frais.

la question n'est pas a savoir si le droit a manifester est compromis ou pas. c'est clair qui aura toujours des 15 mars et des 1 mai tant que nous vivrons dans un system produisant l'injustice et l'inégalité en masse et ce même si des reglement municipaux empeche tout attroupement de plus de 2 personne ( ce qui serait en passant anti-constitutionnel).

la question est de reconnaitre que cette mesure vise a fiché tout individu ayant une opinion contraire a ce que les autorité en place et le pouvoir économico-politique veullent que chacun pense. en fait que les gens aient des opinions n'est pas ce qui leur dérange le plus ( dumoins pas encore) mais c'est bien le fait de les exprimer et d'agir conformément (lire faire du militantisme) qui les fait chier.

aussi cette mesure entre tout a fait dans la logique du discours sécuritaire dominant en occident ( plus de surveillance et de mesure de sécurité pour plus de protection du public et de l'intéret national face aux méchants terroristes et autres activistes anti-conformiste). il faut s'insurger contre ce genre de mesure local autant que contre le patriot act ou le TIA car ils participent de la meme logique technico-capitaliste qui nous mène tout droit vers la société de controle deleuzienne et le 1984 d'orwell.

bon oui il faut pas avoir peur de nos opinions et pas se cacher pour les dire et (oh qu'entend-je): si j'ai rien a me reprocher, pourquoi me masquer dites-vous?! par simple principe (paranoyaque) que c'est bin beau pas avoir peur des conséquence de nos actes, mais un mouvement militant amandé a coup de 1000$ dans le farme-ta-yeule ou entièrement derrière les barrots, c'est pas vraiment efficace!

Dans une société ou tout acte de divergence politique est réprimé et tout individu exprimant s opinions dans une simple manifestation risque d'être fiché comme potentiel danger public, nul besoin d'avoir quelque chose de criminel (ou immoral) à se reprocher pour vouloir consserver l'anonymat.

POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

MENACES CONTRE LES LIBERTÉS CIVILES : LE COLLECTIF GROS BON SENS
ORGANISE LE BAL «Le chant des sirènes»


MONTRÉAL, 22 JANVIER 2009 — Le collectif Gros Bon Sens invite les
citoyenNEs et les médias à un bal masqué le 26 janvier 2009 à 18h à l'Hôtel
de Ville de Montréal afin de s'opposer à l'avis de motion 41.05 de la ville de Montréal,
interdisant le port de masques ou de cagoules lors de manifestations.

L'avis de motion sera mis en discussion lors de la séance du conseil
municipal du 26 janvier 2009, à l'initiative de la direction stratégique du SPVM.
Si l'avis de motion 41.05 est adopté, l'amendement pourra être ajouté au
Règlement sur la prévention des troubles de la paix, de la sécurité et de
l'ordre publics, et sur l'utilisation du domaine public (R.R.V.M. chapitre P-6).

Le Gros Bon Sens considère que le droit de se masquer lors d'une
manifestation est primordial. Ce droit, protégé par la Constitution,
permet aux participantEs de manifester tout en préservant leur
anonymat.

L'utilisation du masque lors d'une manifestation n'est pas, a priori,
synonyme de violence. Plusieurs organisations utilisent le masque afin
d'ajouter un caractère festif à leurs évènements. Ainsi, avec
l'implantation de ce règlement, nous craignons des abus de la part des
forces policières afin de faire démasquer des manifestantEs pacifiques
qui, pour une raison ou une autre, ont décidé de se masquer afin
d'assister à une manifestation. Nous craignons une société dans laquelle
la surveillance continuelle et totale sur tous les individus serait justifiée
par des motifs de sécurité. Big Brother n'est pas bien loin.

Bien que la Ville soutienne que ce règlement permettra de prévenir les
actes de violence, le Gros Bon Sens rappelle qu'il existe déjà des
articles de loi qui permettent aux policièrEs de sévir contre des
manifestantEs violentEs. Il va de soi que tout acte violent ou criminel,
qu'il soit perpétré par des individus masqués ou non, peut conduire à
des représailles judiciaires. De plus, unE policièrE peut déjà, en vertu de
la législation actuelle, obliger unE manifestantE à se
démasquer si celui-celle-ci est en état d'arrestation.


C'est ainsi que nous tenons un bal masqué le 26 janvier 2009 à 18h à
l'Hôtel de Ville afin de dénoncer de façon ironique et festive
ce règlement tout aussi inutile que menaçant pour les libertés
civiles des citoyenNEs. Apportez un masque de carnaval!


Le Gros Bon Sens.


À propos de Gros Bon Sens

Le Gros Bon Sens est un collectif de citoyennes et de citoyens de tous les horizons,
préoccupéEs par la protection des libertés civiles. Le collectif s'est
formé spontanément suite à l'annonce par la Ville de Montréal de
l'adoption d'un règlement afin d'interdire le port de masques et cagoules lors
d'une manifestation.

CONTACT : Legrosbonsens@gmail.com

Le lien avec les manifestants masqués ou déguisé et la violence ne se font pas toujours. Il y a plusieurs exemple que l’on peut apporter :

La manif du 1er mai, plusieurs manifestants se masquent pour garder leur identité secrète à cause du caractère politique radical de cette démonstration.

Contingent anti-impérialiste et anticapitaliste dans les manifs pacifiste comme échec à la guerre, manif étudiante etc.

La dernière manif du 1er mai c’est avérer un échec décevant. Un bon nombre de manifestant étaient masqués et ils ne fessaient preuve d’aucune hostilité. Les policiers sont intervenus…

Avec le nouveau règlement ces contingents, et autres rassemblements vont être vus d’une manière hostile par d’autres personnes que les policiers : médias, opinions public etc.

Les policier vont se servir de se règlement pour faire de la répression injustifiés, se donner des excuses de merde.

Avec la venu de se nouveau règlement on voit que l’État à besoin de se défendre des hostilités politiques et de les contrôler et encadrer. Les encadrer comme dans un enclos.

«Il y a aussi l'enclos. L'enclos est beaucoup plus vaste que la prison. Il arrive qu'on ne voit même pas la clôture qui le ceint. Si la prison élimine les pratiques politiques dangereuses (révolutionnaires), l'enclos lui est à l'inverse un vaste espace où se multiplient et s'exercent les pratiques politiques inoffensives. La raison d'être de l'enclos est de retenir dans les limites convenues de la démocratie bourgeoise, l'activité politique des classes subalternes. L'enclos va donc de paire avec l'octroi d'un grand nombre de libertés subjectives qui contribuent à amalgamer autour de la bourgeoisie des couches et groupes sociaux qui y déploient autant de pratiques politiques sans conséquence qu'il est possible d'en concevoir. Ces pratiques et ces groupes sociaux font ceinture autour de la bourgeoisie, lui amènent des forces nouvelles, la régénèrent finalement. »1

1 Arsenal numéro 3

http://www.pcr-rcp.ca/fr/arsenal/6b/

Si on ne veut pas avoir du trouble ou dl’a marde de la part des autorités il seraient plus prudent de militer dans les instances politiques réformistes

Le Devoir

Bas les masques ?

-Francis Dupuis-Déri


Aujourd'hui, le Conseil de la Ville de Montréal discutera d'un projet de règlement visant à interdire «cagoules, masques et autres façons de se masquer le visage» lors de manifestations. Depuis toujours, et encore plus souvent avec le mouvement altermondialiste, des manifestants se masquent, se maquillent le visage, se déguisent pour exprimer leurs idées, pour déclarer leur solidarité. Certaines manifestations, appelées «manifestives», ressemblent en partie à des carnavals. Le port du foulard palestinien permet d'exprimer une solidarité avec un peuple massacré. Par leurs masques, des hommes antiféministes s'identifient à Batman, des banquiers sont représentés sous l'image de requins, des politiciens militaristes deviennent des vampires, et les policiers... des cochons roses. Comme le note une sociologie italienne spécialisée dans l'étude des mouvements sociaux, quelques masques à gaz plus ou moins fonctionnels permettent souvent d'illustrer la violence de la répression de l'État.

N'existe-t-il pas déjà, dans les lois du pays, une interdiction de se masquer le visage dans l'intention de commettre un acte illégal. Pourquoi en rajouter? Pendant que l'on s'active ici contre les manifestants, nous attendons toujours -- en vain? -- la tenue d'une enquête publique, demandée le 2 novembre 2005 par nul autre que le Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui tenait la police de Montréal pour responsable d'atteintes aux droits fondamentaux des manifestants, surtout par la pratique d'arrestation de masse. Entre les masqués et les casqués, qui menace le plus nos droits, qui sont les plus violents?

Et puis, nous sommes au Canada, bon sang! Tuques, foulards, cagoules, capuchons et cache-nez font partie des vêtements «traditionnels» pour la moitié de l'année. J'écris cette lettre alors qu'il fait moins 25 degrés Celsius dehors, et que pleuvent au loin les bombes sur Gaza. Devrais-je manifester mon dégoût pour ce massacre le visage nu, ou rester chez moi?