banana a écrit:Par contre, la réalité quotidienne des étudiants n'est pas prise en compte dans ce système; qui peut se permettre d'assister à la majorité des AG, et en plus de voter aux AG de GGI? C'est anachronique. Les étudiants ne sont pas disponibles 24/7 et ce serait franchement stupide de le leur reprocher.
Ah! Alors posons-nous la question suivante: Pourquoi ce fait-il que, malgré que les dates des AGs peuvent être connues d'avance par tout ceux qui s'y intéressent moindrement, la majorité des membres ne pourraient pas y aller ?
La réponse comporte plusieurs composantes:
1- CertainEs n'ont pas eu accès à l'information;
2- CertainEs s'en balancent; ou
3- CertainEs ont d'autres obligations (rendez-vous irremplaçables, cours importants, emploi avec un employeur autoritaire).
En ce qui concerne 1, les mobilisateurs-trices font de leur mieux pour que le maximum de personnes sont informées. Étant une minorité, cela nous amène à 2.
Pour 2, si ces personnes s'en balancent vraiment, ils ne méritent pas le droit de voter en référendum afin de prouver leur mauvaise foi (ou autre chose) envers un système de liberté totale des membres en AG, ce qui revient à s'abstenir de voter à chaque proposition de l'AG. Cela est valable malgré la rigidité de la Formule Rand, rigidité devant laquelle ces personnes devraient se battre si elle leur cause tant de mal.
Pour la part de 3, les AGs sont normalement placées à un endroit de la plage horaire où le maximum d'étudiantEs peuvent avoir accès à l'AG sans contraintes d'horaire institutionnel. S'il y a faible participation, c'est que A) voir 2; B) une minorité est contrainte par une rigidité (obligation de travailler sans compromis de l'employeur, informations en cours trop importantes pour être rattrapées, etc); ou C) une quantité de personnes confère une valeur plus grande à autre chose que la vie démocratique, dans ce cas présent, la grève. Dans le cas B, l'exécutif peut estimer quelle proportion pourrait ne pas se présenter pour cause de cours et évaluer si ce nombre est trop important pour rendre les résultats non représentatifs. Dans les cas A et C, avec le même raisonnement que l'on aurait lors d'une élection provinciale ou fédérale, ils s'abstiennent donc de voter.
Avec les raisonnements précédents, comment peut-on justifier un référendum en stipulant qu'une AG n'est pas représentative de ses membres, à moins que celle-ci se considère elle-même peu représentative ? Et bien, c'est impossible. Nous aurions des raisonnements similaires lors d'une élection, référendum ou plébiscite aux niveaux provincial ou fédéral. Ferions-nous une deuxième consultation ? La grande accessibilité d'une AG ne peut être contestée. S'il y a peu de participation, cela peut être dû majoritairement par manque d'intérêt et par mauvaise foi qui ne peuvent alors être reconnus par un référendum, à moins que l'assemblée elle-même, connaissant ses propres conditions, considère le référendum comme un moyen plus légitime d'assurer une position.
Si la Formule Rand est une telle abbération pour certaines personnes, celles-ci n'ont qu'à organiser quelque chose afin de l'abolir et de se libérer du joug des méchants gauchistes qui les laissent voter ce qu'elles veulent dans les assemblées générales communes.
Enfin, le vote en AG n'est pas l'expression d'une opinion. Le vote, c'est un choix collectif. L'opinion se trouve durant la plénière où il devient argument. Cet argument est la force qui fait changer les opinions des individus. Sans cette confrontation d'idée, tout devient relativisme, la démocratie perd tout son sens, toute opinion amène à un nihilisme collectif par l'infinie pluralité des idées. En ce sens, seul l'assemblée peut décider si un référendum est plus légitime. Et pour faire cela, il faut participer et confronter ses idées. Les individus qui déclarent le référendum comme intrinsèquement plus légitime qu'une AG nient la démocratie et possèdent même parfois des tendances à l'autoritarisme; l'exécutif impose le référendum et ses propres idées à travers les questions référendaires (ce qui arrive trop souvent dans plusieurs associations).
Quand la droite fait de la réaction...
La lucha es como un circulo. Se puede empezar en cualquier punto, pero nunca termina. - El Delegado Zero