de Duque le Mer Jan 10, 2007 3:19 pm
en exclusivité! voici le discours intégral du budget de PABSTA
-enjoy
Merci M. le Président,
M. le Premier ministre, M. La Cheffe de l’opposition, membres du conseil exécutif, chers collègues, je me permet tout d’abord de vous souhaiter à tous la bonne année. De la santé, du bonheur et de la prospérité.
C’est une journée importante pour aujourd’hui pour le Québec tout entier. Historique, même, monsieur le président. Aujourd’hui, nous mettons concrètement en œuvre l’ensemble de nos engagements. Vous le verrez avec le budget, ce ne sont pas des lunettes roses que je porte, mais bien une chemise rose. Je me permet même de préciser, M. Le président, j’ai changé même changé ma paire de chaussure pourtant si confortable que j’ai porté lors de longues manifestations, notamment une proche du Ministère des relations internationales, pour m’assurer d’éviter de vous faire peur, M. le président.
Cela étant dit, il importe de rétablir les choses. Le gouvernement précédent n’a pas fait une saignée à blanc dans son précédent budget, il nous a carrément mis dans le rouge. Et ce n’est pas un slogan, M. le président. Les réalités budgétaires sont beaucoup trop importantes pour être laissées aux slogans vides de sens.
Car du concret, c’est ce que nous présentons aujourd’hui à la population. Parlez en aux gens qui attendent dans les hopitaux, parlez aux gens qui sont dans nos institutions scolaires, parlez en aux gens qui ont subi les âpres coupures du précédent gouvernement ? C’est du concret qu’ils demande. Et les bleus livrent la marchandise.
Commençons donc par les mesures les plus importantes.
M. le président, nous l’avons entendu abondamment pendant cette législature. La démographie est un problème criant pour le Québec. Si ce problème possède de multiples dimensions, je m’attarderai à celui qui touche bien sûr la pérennité des finances publiques. Projetons-nous 20 années de l’avenir pour le comprendre. La population étant majoritairement à la retraite, les travailleurs, pierres fondamentales de l’activité économique, seront beaucoup moins nombreux. Le corrolaire pour les finances publiques, qui tire l’essentiel de ses revenus du fruit des efforts de nos travailleurs, est qu’ils diminueront drastiquement. Comme le disait l’un des rouges, ce n’est pas un phénomène que nous pouvons simplement houspiller sous le tapis. Il faut agir.
Les gens de cette assemblée doivent déjà le savoir, M. le président, c’est dans les dernières semaines de leur vie, voire dans les dernières années que les gens ont le plus besoin d’assistance publique. Qu’on parle de soins de santé, de services sociaux ou encore de leurs régimes de retraite qu’ils ont durement épargnés, ils en ont besoin. En conséquence, la demande de service publics augmentera drastiquement.
L’équation devient façile à prévoir, M. le président : une augmentation des dépenses et une diminution des revenus. Les choix des rouges seraient simples : nous en avons eu un avant-goût lorsqu’ils ont présentés leur budget lors de lors passage à la gouvernance : couper dans l’offre de services publics. M. le président, couper maintenant ou couper plus tard, la conséquence est là même : les gens souffriront.
Fidèle à sa vision à long terme qui se refuse d’agir pour de simples intérêts politiques immédiats, les membres de mon gouvernement refusent de pelleter vers l’avant ce problème, il veut le régler dès maintenant.
M. le président, le seul poste que nous pouvons couper sans compromettres les générations montante et les générations future, c’est le service à la dette publique. Faisant office de pioniers avec le budget du précédent ministre des finances des bleus, le gouvernement avait consacré une somme de 550 millions au remboursement de la dette. Poursuivant en ce sens, ce n’est pas six-cent millions, ni même sept-cent millions ou même encore un milliard de dollars que nous consacrons à réduire la dette, m. le président, mon gouvernement est fier d’affirmer que nous dévouons 2 milliards de crédits budgétaires au remboursement de la dette.
L’ampleur d’une telle mesure est double. Conjugué à un budget équilibré, ce qui n’était pas le cas au dernier budget des rouges, cela envoie un signal clair aux marchés financiers des obligations et aux agences de crédit. Conséquemment, cela permet d’anticiper une réduction des primes de risques dévoués aux obligations du gouvernement du Québec et donc, du service à la dette. Et ça, ce n’est pas des économies dans vingt ans, ce sont des économies pour tout les Québécois et Québécoises dès maintenant.
Mon ministère s’est également mis à l’œuvre de convertir les emprunts gouvernementaux sur les marchés internationaux en dollars américains pour justement profiter de la dépréciation de cette devise. Ça également, cela permet d’anticiper une réduction pour l’année en cours des dépenses affectées au service à la dette.
Grâce à une gestion gouvernementale rigoureuse, le gouvernement des bleus est non seulement pragmatique, mais répond également aux attentes des concitoyens.
Pour avoir ce qu’on a jamais eu, il faut faire ce qu’on a jamais fait. Mon premier ministre l’annonçait dans son discours inaugural hier, nous allons instaurer la gratuité scolaire. C’est une première au Canada. Il faut se rappeler que la vision qui animait le rapport Parent en instaurant le gel des frais de scolarité était d’atteindre l’objectif que nous réalisons aujourd’hui.
Du jeune de St-sauveur içi même à Québec, en passant par Hochelaga Maison neuve en passant par Lebel sur Quévillon, tous pourront aller à l’Université dans le programme de leur choix sans que leur condition financière soit un obstacle majeur.
Certains à l’opposition critiquerons cette mesure. Ils diront que cela embourbera le système d’enseignement supérieur. D’autres diront que cette mesure dévaluera les diplômes Québécois.
M. Le président, non seulement ces critiques ne sont pas fondées, mais témoignen d’immaturité.
Comment peut-on avoir trop d’étudiants diplômés dans un contexte de concurrence et d’économie du savoir ? Comment peut-on affirmer que des gens qui en ont le talent et la volonté, ne puissent pas avoir accès à l’université pour des raisons d’argent ? Comment peut-on affirmer qu’il y aura une affluence de jeunes dans nos universités dans un contexte où il y aura de moins en moins de jeunes ? Comment peut-on exclure des talents en devenir alors que nous aurons plus que jamais besoin d’eux de leur savoir faire et de leur connaissances ?
Comment peut-on affirmer que les diplômes perdront leur valeur alors que les programmes sont toujours financés à la même hauteur et que nos organismes de vérification, je cite pour le conseil canadien d’accréditation des programmes de génie ou encore tous les ordres professionnels des professions réglementées, contrôlent systèmatiquement les programmes universitaires et les connaissances de nos finissants ? Comment peut-on affirmer que dans un contexte de comparaison nord-américain, que les salaires et donc, la valeur des diplômes diminuera.
Il n’y a qu’une seule réponse à toutes ces questions, M. le président. On ne peut tout simplement l’affirmer avec raison.
En fait, la gratuité se veut plutôt une source de revenus supplémentaires pour les futurs travailleurs. En effet, la différence de salaire entre un diplômé universitaire et un diplômé collégial se chiffre aux environs du millions de dollars pendant sa vie active. C’est pas beautiful, ça M. le président ?
La conséquence est claire pour les revenus de l’état également. De meilleurs salaire implique davantage de revenus d’impôts. Dans la même veine, le différenciel de gains de taxes et impôts est de l’ordre de 400 000$ dollars sur la vie active. La formation d’un universitaire coûte environ 30 000$ en moyenne. Le calcul n’est pas compliqué à faire. En actualisant les revenus sur 25 années, c’est 7$ de revenus pour chaque dollar investi dans les universités.
En ce sens, mon chef avait plus que raison d’affirmer que la gratuité scolaire permettait de résoudre un des problèmes liés à la démographie. C’est un des meilleurs investissement qu’un gouvernement peut faire pour se garantir sa prospérité future. Et ça, M. le président, le gouvernement des bleus l’a non seulement compris, il l’a mis en œuvre.
Nous mettons de côté la problématique de la démographie pour un instant pour nous concentrer sur des pertes de vies humaines qui sont beaucoup plus tragiques et tangibles dans l’immédiat. Nous avons tous vu avec consternation et tristesse comment le sous-investissement en infrastructures routières à coûté en terme de vies humaines.
Mon gouvernement offre ses condoléances et son soutien aux familles des victimes du viaduc de la concorde.
M. le président, si mon gouvernement regrette ses tristes événements et ne peut réparer des vies humaines perdues par des investissements chroniques, il peut néanmoins réparer l’erreur. J’annonce aujourd’hui une enveloppe de 300 millions de dollars destiné à la refection et à la construction de nouvelles infrastructures de transport. .
Bon nombre d’employés de l’état sont des femmes, M. le président. L’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur que nous ne pouvons mettre de côté. Cette valeur doit se traduire par des actions concrètes et nous en sommes. Ce n’est pas moins que 430 millions que nous investissons en équité salariale. L’égalité entre les hommes et les femmes n’a pas de prix, M. le président. Et si nous souhaitons que cela devienne la norme au Québec, nous devons agir à titre de leader. M. le président, les bleus, encore une fois, font preuve de leadership inconstestable.
Parlons d’environnement, M. le président. Le gouvernement a déposé hier un projet de loi visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Puisque le gouvernement fédéral a décidé de renoncer à ses engagments internationaux, nous ne pouvons que nous mettre en faux par rapport à eux. M. le président, le Québec ne se défile pas devant ses responsabilités face à la planète.
Nous mettons de l’avant un marché du carbone. Ce marché est un incitatif financier des plus importants pour que nos entreprises tirent un gain sonnant et trébuchant de leur contribution au bien être de la planète. Pour garantir que ce marché soit crédible, que ses échanges soient conformes aux standards internationaux et l’atteinte des objectifs soit à notre portée, il me fait plaisir d’annoncer 100 M$ destiné exclusivement à la réduction des GES. .
Cet investissement n’est pas récurrent. Il permet à un organisme gouvernemental totalement indépendent et apolitique de voir le jour. L’autorité des marchés verts sera redevable devant ce parlement et s’assurera de l’atteinte des objectifs fixés par la loi.
Parlons maintenant d’intégration des nouveaux arrivants. Comme nous l’avons déjà dit, la démographie est un des enjeux les plus importants. Un bilan démographique positif au Québec, terre d’accueuil depuis toujours, passe nécessairement par l’immigration. Si les hivers enneigés, les prés verdoyants de nos campagnes, le sirop d’érable, la bottine souriante, le bonhomme carnaval et les pop tarts (parce que c’est bon les pop tarts) ne suffisent pas à une intégration réussie des nouveaux arrivants, il nous fait alors mettre en œuvre de nouveaux moyens.
L’actualité récente nous démontre qu’il y a des lacunes en matière d’intégration. Et pour une bonne intégration, il faut d’abord se parler et se comprendre. Cette compréhension mutuelle passe par le dénominateur commun des Québécois que représente la langue qui a permis à Nelligan de dire « comme la neige a neigé ». Bon, c’est vrai que je regarde dehors et qu’il n’y a pas trop de neige, mais on parle quand même français !
Cette compréhension mutuelle doit tout d’abord passer par des initiatives fortes en francisation. C’est pourquoi j’annonce une bonification de 30 millions de dollars au programme existant de francisation.
La somme des annonces que nous proposons est longue, M. le président, et certaines ont déjà été avancées lors de déclarations ministérielles. C’est pourquoi j’invite cette chambre à analyser le budget de dépense pour y constater la cohérence de notre gouvernement.
Mais il y a des éléments dont nous n’avons pas parlé encore depuis notre arrivée au pouvoir. Et ce n’est pas parce que nous souhaitons les passer sous silence. M. le président, si nous aimons ce beau pays qu’est le Canada, notre patrie, il nous faudra parler des relations avec le gouvernement fédéral. Et je m’attarderai plus particulièrement en ce qui a trait au déséquilibre fiscal.
Depuis le rapport Séguin, rapport qu’on ne peut pas vraiment soupçonner d’être bleu, j’ai peine à compter le nombre de déclarations des différents gouvernements en cette matière. Un consensus total et absolu se dégage au Québec, c’est qu’Ottawa engrange des surplus – des milliards M. le président – alors que le Québec cherche désespérément le moindre sous pour atteindre ses ambitions. À défaut de briller parmis les meilleurs, les gouvernements précédents nous auront forcé à « luire parmis les pas pire ». Évidemment, ce n’est pas suffisant.
Le gouvernement fédéral néglige une partie importante des revenus de certaines provinces dans son calcul de péréquation. Nous cherchons en vain les revenus des sables bitumineux de l’Alberta ou encore d’Hibernia à Terre-Neuve.
En termes clairs, M. le président, le gouvernement du Québec perd 3,9 milliards de dollars par année en transferts à cause du déséquilibre fiscal.
Pour cette raison, nous n’hésitons pas nous-même à faire un premier pas vers le règlement DF. Nous demandons depuis si longtemps au fédéral de libérer de l’espace fiscal pour endiguer ce problème, voilà qu’un changement de gouvernement a Ottawa nous permet de saisir un espace enfin libéré. En effet, le gouvernement d’Ottawa prévoît réduire d’encore un pourcent de taxe sur les produits et services, ce qui nous laisse la liberté de saisir ce champ fiscal.
Attention, nous n’allons faire en sorte que les Québécois ne puissent aucunement renoncer à cette baisse de taxation, nous allons occuper seulement la moitié de cet espace fiscal en augmentant la taxe de vente du Québec de 0,5%. En somme, les Québécois et Québécoises verront leur fardeau fiscal baisser d’environ 1300 millions de dollars dans la prochaine année. N’est-ce pas là une bonne nouvelle, M. le président ? .
Alors que le gouvernement des rouges choissisait d’axer ses politiques vers une augmentation des tarifs d’électricité pour éviter, je cite, le « gaspillage » et renflouer les coffres de l’état, nous préférons une autre avenue pour les rouges : au Québec, l’hiver, il fait pas froid, il fait frette.
Nous préférons de loin éviter un autre gaspillage. Un gaspillage qui a beaucoup plus de répercussions pour l’avenir de la planète, le gaspillage de l’eau potable. M. le président, le Québec possède plus de 3% des réserves d’eau mondiale. C’est plus qu’une richesse naturelle, c’est une responsabilité envers l’humanité. Il faut préserver cette ressource qui est vitale. M, le président, l’eau ne peut être totalement gratuite, elle est ni plus ni moins qu’une richesse qui se doit d’être payé à sa juste valeur. Notre gouvernement a le courage de faire payer pour cette ressource indispensable, non pas pour l’usage nécessaire de nos concitoyens, mais pour le gaspillage de ce bien collectif.
Cependant, certaine industrie, afin de garder un avantage comparatif certain, pourront se voir offrir un tarif préférentiel.
M. le président, c’est la tête haute que j’annonce que le gouvernement des bleus taxera désormais à hauteur de 0,003 cents par litre la consommation d’eau potable au Québec.
M. le président, nous avons l’opportunité de faire en cette chambre davantage de changements pour le Québec en une journée que ce que d’autres peuvent accomplir en une vie. Nous devoons user de cette opportunité. Car il y a pire que de mal faire, M. le président, c’est de ne rien faire.
Je pourrais longuement dénoncer cette idéologie du laisser aller, mais je n’en ai pas envie. C’est la tête haute et le cœur bordé d’espoir que je vous soumet aujourd’hui ce plan budgétaire, dont le Québec tout entier peut s’enorgueillir. Car nous ne visons à faire la une des journaux pour quelques jours, mais bien à faire du Québec un exemple historique pour les années à venir.
Alexandre Leduc, secrétaire à la coordination de l'AFESH-UQAM
L'histoire s'écrit d'abord dans la rue.