Je m'immisce dans le débat car il relève un peu de tout le mouvement étudiant.
Ce qui est certain par rapport au comité de mobilisation de l'Université de Montréal, c'est qu'il est le plus fort regroupement politique depuis 3 ans à l'Université. Une vingtaine de personne travaille activement au bon fonctionnement de la mobilisation et il est bien possible qu'on joigne parmi les premiers un mouvement de grève lors de la semaine du 18 février.
Lorsque tu dis "qu'on joigne", tu réfères à qui, en particulier? Certains modules? L'UdeM? Votre comité?
Par ailleurs, quant aux supposées considérations idéologiques du comité, il s'agit plutôt de considérations stratégiques qui ont été décidées collectivement et qui n'ont rien à voir avec l'anarchisme.
Les considérations
stratégiques auxquelles tu fais références sont, avant tout, d'ordre idéologique. Pourquoi, diable, n'assumez-vous pas votre allégeance politique? Prôner le statut quo et le gel, c'est une position politique et idéologique. Il serait temps d'arrêter de se draper du pourpoint du grand stratège: vous n'en êtes pas. Vos idées sont des idées et des idéologies au même titre que les nôtres. Ce n'est pas parce que vous faites preuve de davantage de tiédeur dans vos aspirations qu'elles prennent soudainement l'aspect de grands mouvements stratégiques.
Les deux personnes (eponyme et Landvattir) qui critiquent les décisions du comité à leur égard n'ont à peu près jamais exprimé les considérations stratégiques nécessaires à une victoire du comité de mobilisation.
Nous y venons. Que considérez-vous comme une victoire? Quels sont les objectifs du Comité de Mobilisation en question? J'ai cru comprendre que le grand objectif d'Eponyme et de Landvattir, sur la question de l'accessibilité aux études, était la gratuité. Ce me semble être un objectif assez défini, ne croyez-vous pas? Maintenant, vous les critiquez sur l'absence de "considérations stratégiques". C'est grotesque: vos buts diffèrent. Les considérations stratégiques vont nécessairement diverger si vous n'avez pas la même définition de ce que serait une victoire.
De toute façon, en général, les
considérations stratégiques sont, chez la plupart, une façon de cacher leur mollesse et leur absence de combativité sous une façade de compromis et de modération. De l'aplat-ventrisme. Historiquement, cela n'a pas bien réussi à la classe ouvrière et aux mouvements sociaux. Mais je suppose que vous avez dû en tenir compte dans vos "considérations stratégiques"...
Landvattir m'a ainsi déjà affirmé que, même si une grève générale illimitée avait lieu sur la question de la gratuité (ce qui est impossible dans la réalité), le gouvernement ne céderait pas et le mouvement étudiant n'obtiendrait pas la gratuité.
Qu'il ait dit cela ou pas n'a rien à voir avec le fait qu'il s'agit là d'une opinion relativement éclairée, quoique légèrement cynique.
Ceci étant dit, la grève générale illimitée de 1968 portait sur une vision qui allait beaucoup plus loin que la gratuité scolaire. As-tu lu des textes de l'époque? Le cadre de revendications? Ah, l'impossible. Pendant que certains l'énoncent, d'autres le réalisent...
Par ailleurs, comme la réalité l'exige, ces individus défendent la gratuité tout en étant incapables de défendre leur opinion politique intégrale dans le cadre des travaux du comité. De ce fait, ils transforment la gratuité scolaire en dogme.
La réalité? Quelles sont ces mesures que vous définissez comme la "réalité" coercitive ici?
De plus, vous pourriez largement élaborer sur ce passage, en général. Cela mérite de bonnes explications.
Pour ce qui est de la gratuité scolaire comme un dogme, c'est divertissant. À voir avec quelle véhémence et quel aplomb vous agitez la "réalité pragmatique" pour justifier vos idées, j'aurais envie de dire que vous venez tout juste d'ériger la "réalité" en bien plus grand dogme. Mais ce serait dévier vers un débat... ma foi... très loin du cadre de mobilisation de l'UdeM.
Cela est une idée tout autant farfelue que la gratuité n'a jamais constitué la revendication principale d'une grève générale illimitée dans l'histoire du mouvement étudiant québécois, bien que le principe ait été constamment défendu par des organisations nationales étudiantes.
"Principale"' je ne saurais trop dire. C'est largement relatif, subjectif. La grève lancée par le MDE et des indés en 1996 mettait de l'avant la gratuité scolaire. La grève de 2005 parlait beaucoup de gratuité scolaire. La grève de 68 allait plus loin. Celle de 2007, bien que ratée, a ramené sur le tapis la gratuité scolaire aussi.
En somme? L'impossible est réalisable. Mais vous semblez manquer de relief. Toujours l'immédiat politique. N'allons pas plus loin. N'imaginons rien. Défendre médiocrement de bien pâles idéaux...
Quant à l'article suggéré par Eponyme, le style de l'article allait clairement contre l'idée adoptée par le comité que le buletin devait se faire de sorte qu'on cesse d'être associé à des gauchistes finis.
L'esthétique avant la vérité. Que dirait la droite si jamais nous nous affichions comme gauchistes?
Le comité a tout de même adopté un nouvel article qui avait pour objectif, dans des mots moins agressifs, de démontrer que le dégel était une politique économique de droite, ce qui était le principal propos de l'article initial d'Eponyme qui était à cette époque à San Francisco.
Il est vrai que les mots agressent et choquent. Il est beaucoup plus réconfortant d'utiliser des sens communs et de présenter une gauche pacifique, adoucie, conciliatrice. Cela nous a tellement bien réussi ces vingt-cinq dernières années. Cela a tellement bien réussi historiquement, de par le passé...
En plus, qu'est-ce que sa location géographique a à voir avec le reste?
L'opinion que je défends a été accepté par le comité qui s'est, au fur et à mesure des mois, aggrandi.
Dois-je y lire que tu as su faire adopter
ta position par le comité et qu'il s'est ensuite élargi, sans que les positions soient remises en question par les nouveaux, nouvelles? Connaissais-tu ces gens?
Il était évident que la position dogmatique des premiers membres sur la gratuité scolaire n'était pas pour tenir à une popularisation du comité de mobilisation à l'Université de Montréal.
Si des gens en Économie désirent vous joindre, allez-vous opter pour une position en faveur de l'indexation, afin de vous adapter aux positions des plus récents ajouts? Et s'ils parviennent à la faire passer de manière "démocratique"? Ou dois-je comprendre que les positions sont maintenant coulées dans le roc?
Le compromis. Toujours le compromis.