de Brig le Mer Jan 24, 2007 8:28 pm
Critiquer est une chose facile dans notre société, ce qui est moins évident c'est de trouver les solutions et les alternatives possibles. Par ce fait même, je voudrais tout d'abord féliciter Miawe pour sa critique constructive.
Après avoir participé au Forum étudiant les deux dernières années, je me crois maintenant en mesure de peser le pour et le contre de cette activité. Je voudrais premièrement féliciter les jeunes qui y ont participé, parce que çela prend beaucoup de courage pour se présenter devant près de 140 personnes de partout au Québec et de défendre des idées qui ne sont parfois pas les nôtres. Car sachons le, les idéologies nous y sont imposées, tout comme la discipline de parti.
De plus, ces idéologies, sauf peut-être l'idéologie verte, sont un lègue de notre passé, qui ne reflètent ni le présent ni l'avenir du Québec. Les mêmes critiques et les mêmes arguments stéréotypés y tournent donc comme un vieux disque désuet dans cette activité, j'en convient. Il est donc difficile de débattre en profondeur, avec de vrais arguments, sur des sujets qui nous touchent vraiment.
Les jeunes qui y participent ne sont pas non plus la science infuse, vous en conviendrez, comme chacun d'entre nous d'ailleurs. Il se peut donc que certains se soient avancés sur des sujets qu'ils ne connaissaient pas pleinement et qu'ils se soient plantés, mais on apprend avec nos erreurs.
Le système démocratique actuel existe depuis très longtemps et je trouve aussi qu'il ne correspond plus à nos besoins en tant que citoyens. Certains politiciens passent plus de temps a faire une "show" à la télévision, dans le but de se faire réélire, plutôt que de défendre les vrais intérêts du peuple. J'ai d'ailleurs été un peu déçue de voir certains participants embarquer dans cette "game" vide de sens. Néanmoins, il ne suffit pas de critiquer et de tout ficher par terre pour réformer ce système. Certaines choses prennent du temps et des têtes. Malheureusement, ce qui manque cruellement au Québec en ce moment ce sont des têtes. Trop peu de jeune s'intéresse à la politique actuellement pour pouvoir critiquer intelligemment le système et le réformer conséquemment. Il faut tout d'abord le comprendre et y voir les défauts pour y apporter des modifications.
C'est d'ailleurs pourquoi je trouve cette activité pertinente. Oui elle possède ses défauts, mais elle nous permet aussi de nous mettre dans la peau des gens qui siègent actuellement et de comprendre ce qui cloche dans leur manière de penser et d'agir. Certains diront que nous pouvons très bien le faire de notre sofa, mais le vivre nous permet de nuancé notre point de vue. C'est facile de faire son mononcle saoul du temps des fêtes et de dire:
"moi si j'étais à leur place, y'en aurait pas de problème!"
mais la réalité est beaucoup plus complexe évidemment. Si cette activité a permise à certaines personnes de développer un point de vue critique sur notre société tant mieux, si non... eh bien je suis persuadée qu'ils en ont quand même tiré une expérience de vie dans certains domaines, qui les aideront dans l'avenir. Le simple fait de se documenter et de mesurer les répercussions d'une décision politique, que se soit en santé, en environnement ou dans le secteur industiel, nous permet d'être plus conscient de nos actes et de nos décisions et ÇA c'est déjà un plus. De le présenter dans un décor imposant, devant des inconnus et de répondre à des questions pointues sur des sujets dans lesquels nous ne sommes pas spécialisés, en est une autre. Certaines personnes très intelligentes et bien préparées ont aussi flanché sous la grande pression. Parfois c'était effectivement très drôle, voir abbérant, dans le champs et l'autre bord de la traque, mais au moins elles ont essayé.
En passant, certains projets de loi n'étaient pas acceptés par tous (la gratuité scolaire par exemple) et étaient même fortement critiqués, mais selon l'idéologie qui nous était imposée, certaines personnes n'ont eu d'autres choix que de l'appuyer ou de le démolir. Nous aurions aussi pu faire nos anarchistes et en faire à notre tête, mais l'Assemblée nationale n'aurait pas laissée l'activité se poursuivre et l'aurait peut-être même annulée dans les années à venir, empêchant certaines personnes de la vivre et d'y être critique par la suite. Faire passer un message ne consiste pas seulement à crier de beaux grands slogans solidaires et à ficher le bordel. Il faut aussi apprendre, comprendre et proposer des modifications intelligente. Si vous voulez poursuivre le débat d'une manière constructive, je vous invite plutôt à repenser le système actuel plutôt que de vous tapper les uns sur les autres.