Rien de plus que ce qu'elle a fait. Je reproche à la présidente précédente, notamment, un parti pris évident qui lui a fait prendre position en FAVEUR de l'entente dans les grands médias.
Je cite:
Du côté de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), qui a négocié l'entente avec le ministre Jean-Marc Fournier aux côtés de la FEUQ, sa présidente, Julie Bouchard, s'est dite satisfaite de l'offre.
«Deux paramètres importants ont été respectés. D'une part, le montant; les 103 millions réinvestis, a-t-elle souligné. D'autre part, l'endroit où l'argent sera réinvesti, c'est-à-dire dans la baisse du plafond de prêts et non pas dans une remise de dettes à la fin de la scolarité, qui reviendrait à des bourses "à la diplomation".»
Source: Le Devoir, 4 avril 2005, article judicieusement nommé: La CASSEE demande aux étudiants de rejeter une «entente à rabais»
Oui, Julie a été engueulée, oui elle a eu des reproches adressés par les membres. Cependant, je crois que c'était trop tard, le mal était fait. Déjà que la FECQ avait été dans les grands médias, à tort, dépeinte comme ayant accepté l'entente de principe alors qu'elle avait pourtant précisé que ce serait à ses membres de décider, Julie va en rajouter une couche à peine soixante-douze heures après l'entente, alors que de nombreuses assemblées générales ne s'étaient pas encore positionnées. Était-ce prendre un parti pris? Selon toutes les règles linguistiques et dialectiques, oui, Julie a pris un parti pris lors de cette entrevue et ce parti pris s'est retrouvé dans les grands médias.
Ce que je reproche à la FECQ, c'est d'une part cela et de l'autre part sa mentalité comptable qui l'a poussé, tout comme sa parente la FEUQ, à faire campagne sur des chiffres (qu'ils n'ont pas atteint, loin s'en faut: 346 millions de perdus à prime abord en argent qui nous revenait et nous était destiné, à nous étudiants démunis) plutôt que sur des idées.
Ce que je lui reproche finalement et à bien y penser, c'est aussi cette fermeture d'esprit qui l'a poussé à marchander à rabais une proposition puisqu'ils voyaient venir avec effroi la date butoir, les limites de leur propre imagination. Pourtant, n'assistions-nous pas à l'émergence de quelque chose de radicalement nouveau au Québec, à un mouvement qui prenait de plus en plus des allures de révolution sociale?
Je lui reproche, de par sa logique comptable, d'avoir participé pleinement à la destruction de ce mouvement.
Je lui reproche, enfin et à tous ses membres qui n'ont pas su dire non à cette entente, de ne pas avoir vu plus loin et de ne pas avoir imaginé... différemment. De ne pas avoir su imaginer ce lendemain pourtant prometteur, le présent qu'une masse insurgée se fait à elle-même.