Forums de l'ASSÉ

Les deux seules possibilités de révolte d'une populace sont d'attendre la venue d'une crise majeure et d'ensuite capitaliser ( ) dessus en tant que groupe d'extrême-gauche OU d'en provoquer une, soit de provoquer un blocage dans le grand mécanisme de la société capitaliste.

C'est amusant de constater comme l'eschatologie marxiste a glissé de l'effondrement spontané du capitalisme à sa destruction consciente. Il semble que pour décourager les masses du capitalisme, il s'agirait de faire en sorte qu'il ne fonctionne plus. Est-ce à dire qu'il fonctionne présentement? On pourrait le penser.
C'est peu ou prou le même glissement qu'entre le soulèvement anarchique du prolétariat, et la soi-disant avant-garde révolutionnaire à la Lénine.

sa destruction consciente.

Ca n'a jamais été que cela.
Les marxistes de 1880 ne parlaient pas d'un effondrement spontané, mais de l'action révolutionnaire d'une classe consciente de son aliénation en tant que classe. Cette classe de la conscience est créée par la pauperisation extreme de la periode d'industrialisation.
La revolution proletarienne impliquait deja le fonctionnement du capitalisme.

Aujourd'hui, le systeme fonctionne toujours, mais differemment. L'accumulation du capital ne necessite plus seulement l'augmentation du taux de profit sur les conditions de travail, mais aussi le developpement de la capacité de consommation d'une société, la bourgeoisie seule ne pouvant plus absorber toute la production. La pauperisation materielle extreme existe toujours, dans les regions industrielles, mais par ici elle a été relativisée. L'alienation n'a pas disparu, et tant qu'on le peut on evite la dispersion du capital (cf l'importance du credit dans la consommation aux US et ailleurs, et les crises que ca engendre). La misere reste au centre du fonctionnement capitaliste, mais elle est encore plus inegalement repartie.
La fonction principale du travail dans les pays les plus riches n'est pas de creer les produits, mais de creer les conditions propices a leur donner une utilité : collectivement, le besoin d'une augmentation du capital fixe ou de l'input, comme disent mes profs d'eco; ou individuellement, l'insecurité de la proprieté et de son augmentation (depenses securitaires, finance), le besoin "d'évasion" (industrie du divertissement, transports), le manque de temps (transports et communications), etc...
Et surtout, disparition de la conscience de l'alienation : séparation du travail et du produit, atomisation des rapports hierarchiques, mise en scene de la misère comme insuffisance du travail ou de la production (arbeit macht frei, comme dit sarkozy), marginalisation des populations non-consommatrices...
Je sais plus ou j'ai lu cette phrase : en parlant d'egalité des chances, le plus gros mensonge n'est pas d'utiliser le mot "egalité", mais le mot "chance".

Donc oui, le capitalisme fonctionne. Il ne s'ecroulera pas tout seul (aidons-le !). Mais ca ne signifie pas qu'il a résolu toutes ses contradictions.


D'ou tu sors ce parallele avec le leninisme ?

en réponse aux adeptes de mao

Moi perso, je suis pas un fan de l'avant garde éclairée,

La dictature du prolétariat n'existe que dans les livres de Marx, au niveau pratique moi j'appelle ça la prise du pouvoir par une nomenklatura de mâles autoritaires.

Je suis d'accord que les revendications ne sont pas des plus articulées, mais n'ayant aucune idée de la situation de ces gens, je ne suis pas celui qui critiquera leur apparent manque d'organisation. Peut-être sont-ils en train de préparer d'autres trucs? DE toute manière je ne trouve pas que le moment est si mal choisi. Il y a une grève étudiante et l'action fait suite a une journée contre la brutalité policière particulièrement agitée. L'action en a d'ailleurs inspirée d'autres.

Rassembler la contestation au sein d'une seule organisation... le parti, c'est de l'autoritarisme ou du capitalisme étatique. Les "masses" restent aliénées au travail. Et comme le dit Bakounine, le pouvoir n'est pas à prendre, mais à détruire.

La révolte de mai 68, n'était pas organisée autour d'une seule organisation. D'ailleurs les partis communistes ne se sont pas joints activement à la révolte. Justement parce que la mobilisation leur échappait et c'est tant mieux.

S'organiser? c'est évident,
mais une élite qui nous dit quand et comment se révolter? pas pour moi merci

À tien décroissance je vais répondre par une question que je ne suis pas capable de répondre. Si on détruit le pouvoir et l’État quoi qui va dicté les intérêts du prolétariat? Et tu peux répondre dans le sujet de L’anarchisme si tu trouve que sa va aller dans se poste.

Et en passant les communistes et donc les Mao sont pour la destruction de l’État et pour y arriver on doit y passer par l’élimination des classe sociales qui est la contradiction principales. Les autres en étant secondaire en les éliminant ou modifiant (tout selon le cas) on vise à améliorer la condition de vie du prolétariat. Comme exemple la gratuité scolaire : l’éducation n’étant pas la contradiction principale mais secondaire, car se sont les élite qui en profitent et qui le contrôle. Sous le socialisme sa sera gratuit car cela va dans l’intérêts des masses les plus pauvres.

Panurge a écrit:

Les deux seules possibilités de révolte d'une populace sont d'attendre la venue d'une crise majeure et d'ensuite capitaliser ( ) dessus en tant que groupe d'extrême-gauche OU d'en provoquer une, soit de provoquer un blocage dans le grand mécanisme de la société capitaliste.

C'est amusant de constater comme l'eschatologie marxiste a glissé de l'effondrement spontané du capitalisme à sa destruction consciente. Il semble que pour décourager les masses du capitalisme, il s'agirait de faire en sorte qu'il ne fonctionne plus. Est-ce à dire qu'il fonctionne présentement? On pourrait le penser.
C'est peu ou prou le même glissement qu'entre le soulèvement anarchique du prolétariat, et la soi-disant avant-garde révolutionnaire à la Lénine.

D'après ''l'eschatologie marxiste'', la déchéance du régime capitaliste passe nécessairement par une phase où il y a contestation active et consciente dudit régime. Précisément au moment où l'individu prend conscience du fait(discutable ou non) que ses conditions d'existence sont intimement liées à l'organisation capitaliste de la production, aux rapports sociaux qui la génerent (i.e. les luttes de classe et rapports de classes dans la production(régis par les institutions du régime)), et ipso facto des antagonismes qui existent entre ses intérêts matériels et ladite organisation. Il aurait alors constaté l'adéquation de ses intérêts avec ceux de la classe sociale à laquelle il appartient, en tant qu'elle lutte pour le pouvoir politique et contre le régime capitaliste. Cette phase devait succéder à des phases de soulevement anarchique du prolétariat où la classe prolétarienne ne ''sait'' pas ce contre quoi elle lutte.

C'est ce que moi j'ai pu comprendre...

Si marx n'avait pas cru cela, il n'aurait pas proné la création de l'internationale ouvrière.

Cela dit, je ne suis pas ''marxiste'', parce que je n'ai pas pu remarquer une telle succession chronologique, mais voilà tout de même ton erreur, retourne à la lecture de marx.

Je me demande si, parfois, vous avez lu l'"hégémonie du prolétariat" d'Antonio Gramsci...

Tsé, c'ben beau la dictature politique, mais quand c'est pas pour y rester à long terme...