Quelques questions sur l'IPU...

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Quelques questions sur l'IPU...

Messagede TaMe le Mar Nov 20, 2007 5:13 pm

Quelques fois que je vois cette expression un peu partout : IPU. Bon, je "catch" l'acronyme, mais pas exactement comment cela fonctionne ni ce que ça implique exactement. Y'a-ti un document qui a été produit par l'ASSÉ sur le sujet, une analyse critique? Parce que sinon, je trouve seulement des trucs sur le site de la FEUQ et j'aimerais me faire une autre opinion.
Évidemment, j'aimerais aussi que le sujet contienne autre chose que des attaques stériles, du genre "l'IPU c't'une solution de droite corporatiste merdique" ou encore "l'IPU, c'est le dernier avatar des sales fédérations récupératrices et affidées du PQ", parce que franchement, y'en a déjà des pages et des pages. Je sais, je vous en demande beaucoup... Mais c'est juste que je me dis que s'il s'agit vraiment d'une solution merdique, on a intérêt à avoir de meilleurs arguments...
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Messagede Frankie_Boy le Mar Nov 20, 2007 7:22 pm

Un problème majeur que je vois avec l'IPU, c'est qu'on tombe dans une logique d'utilisateur-payeur, plutôt que de considérer l'éducation comme un bien collectif, ce qui se traduit par une contribution de toute la population au dit systême.

Concernant ta question, je ne crois pas, non que l'ASSÉ ait produit à ce jour, de quelconque document sur l'IPU et je considèrerais ça comme une perte de temps personnelement, pour la raison que j'ai évoqué plus haut. L'ASSÉ commence à avoir des recherches solides sur la gratuité scolaire et je crois qu'il est préférable de solidifier nos revendications en place, par le biais d'études bétons, plutôt que de se garocher un peu partout pour faire des recherches, de toute façon, pour l'instant, on a pas 10 permanent-e-s pour faire de la recherche...

Ceci dit, j'aimerais tout de même, moi aussi, avoir une idée plus précise sur la proposition de la FEUQ, ou du moins les scénarios qu'elle voudrait amener dans le sens de l'IPU. Ensuite on pourra basher et s'en donner à coeur joie. :wink:
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Messagede Landvättir le Mar Nov 20, 2007 9:19 pm

L'IPU vise-t-il à créer une caste de diplômé-e-s, une nouvelle classe de contribuables?
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Messagede Frankie_Boy le Mar Nov 20, 2007 9:23 pm

Mais où donc es passer notre ami FEUQiste Césario pour répondre à ces questions? Ah oui c'est vrai, il s'est sauvé lorsque est venu le temps des présentations. :lol:

Quelqu'unE des fédés intéressé-e à nous présenter ça? Let's go soyez pas timide!
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Messagede PVJ le Mar Nov 20, 2007 10:21 pm

Je crois que le mieux est d'aller directement à la source, soit le fameux mémoire de la FEUQ. C'est le meilleur moyen de savoir à quoi s'en tenir avec leur proposition d'IPU.

Pour un nouveau pacte de l’éducation universitaire

Les régimes de prêts remboursables en fonction du revenu : l’illusion de l’équité, de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université. À noter que cet avis concerne le RPR, dont les modalités peuvent être différentes de l'IPU de la FEUQ.


Brièvement, l'IPU consiste à mutualiser les coûts des droits de scolarité et à ajouter un pourcentage x à l'impôt sur le revenu des personnes qui gagnent plus que le seuil y de revenus. Il n'y aurait donc plus de droits de scolarité à payer pendant les études, mais seulement à la sortie. Le paiement serait échelonné sur plusieurs années. Il consiste ainsi à répartir le poids des droits de scolarité à l'ensemble des étudiants et étudiantes par le biais d'un fonds mutalisé dédié.

Quelques considérations au sujet de l'IPU de la FEUQ :
- L'IPU ne considère que deux paliers de revenus : sous le seuil et au-dessus.
- L'IPU ne tient compte que des droits de scolarité et non des frais de scolarité, qui incluent les frais institutionnels obligatoires.
- L'IPU ne tient pas compte de l'endettement relié aux frais de subsistance, ce ne sont que les droits de scolarité qui sont mutualisés.
- À vue de nez et sans avoir trop fouillé la question, cette proposition semble être matériellement plus intéressante pour les étudiantes et étudiants que la situation actuelle.

Pour finir, je propose qu'on se souvienne de ceci :
Julie Bouchard, dans Le Devoir du 7 août 2007 a dit et non a écrit:Secrétaire générale de la Fédération des associations étudiantes de l'Université de Montréal (FAECUM), Julie Bouchard est prudente quant aux concepts de IPU ou de RPR. «Le diable est dans les détails. Si ce n'est pas bien encadré, cela peut nuire aux étudiants. Cela pourrait être catastrophique par exemple si l'étudiant est obligé de rembourser de gros montants dès qu'il gagne le salaire minimum», affirme la représentante d'une des grosses associations membres de la FEUQ.
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Ne dévions pas, c'est bien parti...

Messagede TaMe le Mer Nov 21, 2007 3:37 pm

Merci pour cette réponse éclairante... Donc, la différence entre le RPR et l'IPU, si j'ai bien compris, c'est qu'avec le RPR, il demeure une dette individuelle, privée, qui peut être un sacré frein à la poursuite d'études supérieures mettons... Alors qu'avec l'IPU, est-ce qu'il y a encore un concept tel qu'une dette privée?
Exemple: Avec le RPR, j'étudie, je paie pas de frais pendant mes études et en sortant, disons, j'ai 25 000$ de dettes. Je rembourse à partir du moment où mes revenus sont suffisants, jusqu'à concurrence de ma dette et après, je suis libéré.
Alors que, de ce que je comprends de l'IPU, j'étudie, je paie pas de frais de scolarité et ensuite, selon des détails à déterminer, je paie un pourcentage de mes revenus à vie...? Ce serait donc une sorte d'impôt sur le revenu dédié au financement des universités. À moins que je me trompe?

Évidemment, il resterait les frais afférents, qui ne sont pas pris en compte par grand-monde puisque trop inconstants et variables... Est-ce que l'étude de l'IRIS en tenait compte?
Et puis pour ce qui est de la logique d'utilisateur-payeur, effectivement ça demeure, mais bon, c'est déjà comme ça et sérieusement, je vois pas personne remettre en cause cette logique sauf, disons, ici, ceci dit sans vouloir faire dériver le débat, s'il vous plaît!
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Messagede Moïse le Mer Nov 21, 2007 3:49 pm

Salut TaMe,
Oui, l'IRIS tenait compte de tous les frais de scolarité.

Voici ce que j'ai répondu à une question semblable sur l'IRIS dans un autre fil de discussion:

L'évaluation du coût de la gratuité à 550 millions faite par l'IRIS tient compte de l'abolition des droits de scolarité universitaires et collégiaux et des autres frais (afférents, d'inscription, etc.), sans modifier aucunement les paramètres de l'AFE.
L'étude explore également les possibilités d'économie liées à l'abolition parallèle de la portion des bourses qui sert à payer les droits de scolarité, évaluée à 70,5 millions.
Elle précise aussi qu'en maintenant les droits de scolarité pour les étudiants étrangers et canadiens hors Québec, on pourrait économiser 123 millions de plus.
Ainsi, au final, le coût pour le gouvernement du Québec de l’abolition de la tarification des études postsecondaire pour les étudiants québécois pourrait s’établir à 356 millions$. (IRIS)


Pour le reste de l'étude, les chercheurs utilisent cependant le chiffre de 550 millions, « puisqu’il s’agit d’un estimé plus conservateur et soustrait aux impondérables liés à l’ajustement du programme de bourse et au maintien de la tarification pour les étudiants étrangers et canadiens non-résidents.d’enseignement. » (IRIS)

En comparaison, l'étude du Ministère de l'éducation de cet automne chiffrait à 153 millions l'abolition des droits de scolarité universitaires, sans toucher ni les frais collégiaux, afférents et de toute autre nature, ni l'AFE.

Au-delà des chiffres:

Il est intéressant de mettre en perspective des extraits de la conclusion de l'IRIS et de la conclusion du MELS.

IRIS:
Somme toute, puisque nous avons démontré que l’instauration de la gratuité scolaire est viable au niveau budgétaire et n’est pas de l’ordre de l’inaccessible, il apparaît que l’obstacle majeur à la réalisation de la gratuité scolaire n’est pas économique, mais relève plutôt d’un manque de volonté politique et de l’orientation néolibérale qu’a prise l’État québécois des dernières décennies.



MELS:
Tout choix a sa part de coûts et de bénéfices, qui ne sont pas nécessairement monétaires. Avant tout choix, il convient donc de vérifier, de façon neutre et non partisane, quelle option apporte le plus de bénéfices et le moindre coût à la société, dans son ensemble.
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Messagede Panure le Jeu Nov 22, 2007 12:53 pm

Frankie_Boy a écrit:Un problème majeur que je vois avec l'IPU, c'est qu'on tombe dans une logique d'utilisateur-payeur, plutôt que de considérer l'éducation comme un bien collectif, ce qui se traduit par une contribution de toute la population au dit systême.


C'est pourtant ce que 99% de la population considère comme une logique élémentaire, et ce principe d'utilisateur-payeur, déjà cher aux écologistes, si on le combine avec la responsabilisation individuelle représente presque à eux seuls ce qui pousse actuellement la population vers la droite.

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Toute chose étant égale l'une par rapport à l'autre...

Messagede Carbo le Jeu Nov 22, 2007 4:47 pm

Ok, argumentons un peu.

- Considérant que les étudiant-es défraient en ce moment environ 9% du fonctionnement des universités.

- Considérant également que l'application du principe d'utilisateur-payeur à notre éducation signifierait de payer 100% de celle-ci...

- Comme donnée de base, on pourrait affirmer qu'il en coûte présentement 1200 dollars pour étudier par session à l'Université.

- Les données de départ sont donc le 0,09 (9%), le 1200$ et le 1 (100%) Il reste à trouver le 4e élément...

Par une simple règle de trois, on arrive donc à la conclusion qu'appliquer cette logique d'utilisateur-payeur ferait passer les frais par session à 13 333,33. Si on multiplie par deux, soit pour l'année on arrive au montant de 26 666,66$ par an pour la filière éducation...

Notons que le montant de 1200$ utilisé est fortement conservateur, toute chose étant égale l'une par rapport à l'autre, par ailleurs!!!

Hehe, si nous nous dirigons maintenant versl'application de cette logique, faîtes-moi signe et je vais m'inscrire à Cambridge, Yale ou Harvard. Faîtes-moi signe!!!

Je renvoie à un autre post intéressant:
http://forums.asse-solidarite.qc.ca/vie ... php?t=2411
Dernière édition par Carbo le Jeu Nov 22, 2007 8:13 pm, édité 1 fois.
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Messagede Panure le Jeu Nov 22, 2007 6:32 pm

Je ne savais pas que l'IPU supposait un désengagement total de l'état dans l'éducation.

Carbo, tu dois être le genre de gars qui a de la misère à virer doucement quand il chauffe, sans se retrouver dans le fossé à côté de la traque.

Peut-on injecter un peu de principe d'utilisateur-payeur et de responsabilité individuelle dans un système universel, ou alors c'est trop hérétique pour vous? Dans ce dernier cas, soyez certains qu'avec la conjoncture politique actuelle l'universalité et l'accessibilité va se faire balayer d'ici quelques années. C'est ça qui arrive quand on ne sais pas distinguer l'essenciel du superflu. On perd le premier en défendant le second.
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Messagede Carbo le Jeu Nov 22, 2007 8:11 pm

Désolé, je me rends simplement compte que j'aurais plutôt dû prendre le montant de 1668$ par session pour les fins de mon calcul.

On arriverait alors à un total de 18 533,33$ par session, soit 37 066,66$ par an.

Pour ce qui est de l'IPU, j'avoue avoir "dérapé" et erré solide...

Je voulais simplement vérifier ce que ça donnerait l'application d'un principe utilisateur-payeur total en éducation. Tu sais, les écologistes réclament que les entreprises paient pour l'entièreté de leurs dommages, pas simplement pour la moitié ou le quart!!!

Puis pour la conduite, ben j'ai une Communauto, faque je conduis genre une fois aux 2-3 semaines. Cela me suffit amplement!!!
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