Forums de l'ASSÉ

Présidentielle française

La dernière bataille de Le Pen

En France, le leader du Front National, Jean-Marie Le Pen, ne sait toujours pas s'il pourra être candidat aux élections présidentielles du 22 avril. Il n'a toujours pas réussi à récolter les 500 signatures d'élus municipaux requises pour avoir le droit d'être candidat.

À la dernière élection présidentielle, en 2002, Jean-Marie Le Pen avait causé toute une commotion en terminant deuxième au premier tour, derrière Jacques Chirac, avec près de 18 % des suffrages.

Aujourd'hui âgé de 78 ans, le leader de l'extrême droite tente pour la cinquième - et probablement dernière - fois d'être candidat aux présidentielles.

Mais il n'a toujours pas recueilli les 500 signatures d'élus locaux requises pour être candidat. Il accuse ses opposants de faire pression sur les maires pour qu'ils s'abstiennent de lui donner leur soutien. « Je vois qu'un certain nombre de gens font tout ce qu'il faut pour essayer de m'en priver », dit-il.

L'immigration, toujours...

Dimanche, lors d'un rassemblement à Lille, le chef du FN a présenté son programme électoral. Il a dénoncé un « capitalisme prédateur » et « l'appauvrissement général du pays ». Et comme toujours, il a montré du doigt l'immigration comme la cause de la plupart des difficultés de la France d'aujourd'hui.

Il affirme que des centaines de milliers d'immigrants sans travail arrivent chaque année en France, entraînant des dépenses en services sociaux à l'origine de la crise financière de l'État. « Pas de hausse du pouvoir d'achat sans que ne soit endiguée l'immigration incontrôlée des miséreux de toute la planète qui viennent concurrencer nos travailleurs pauvres, nos retraités misérables », a-t-il lancé devant quelque 2000 partisans.

Jean-Marie propose d'arrêter complètement l'immigration. « Nous instaurerons donc un contrôle strict de l'immigration et le retour des clandestins et des illégaux dans leur pays », a-t-il ajouté.

Le candidat du FN a promis de libérer la France de « la camisole politique et fiscale de l'Europe de Bruxelles », prônant notamment l'abandon des traités européens concernant l'immigration. Son programme comprend aussi de substantielles baisses d'impôts (sur le revenu, les droits de successions, les PME), ainsi que des dépenses sur des thèmes chers au FN (dont un revenu parental pour favoriser la natalité et décourager l'avortement).

Invité par un journaliste de Radio-Canada à réagir au fait que Mario Dumont, chef de l'ADQ, ait été « offusqué » d'être comparé à lui par un candidat libéral, Jean-Marie Le Pen a rétorqué: « Il s'est trouvé offusqué? Ça prouve que c'est un petit esprit parce que s'il connaissait Le Pen, il serait flatté de lui ressembler. C'est toute la grâce que je lui souhaite. »

Marine Le Pen succèdera vraisemblablement à son père à la tête du Front national.

À l'heure actuelle, Le Pen est crédité de 10 % à 14 % des intentions de vote, derrière les candidats de droite, de gauche et du centre, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou.

Après l'élection présidentielle de ce printemps, il y a de fortes chances que sa fille Marine Le Pen, actuellement responsable de la stratégie du FN, lui succède.

« Le pays est asphyxié par la déferlante migratoire et ses conséquences sont redoutables, notamment financières », a-t-elle affirmé dimanche dans la droite ligne de son père.