En ce qui a trait à l'avortement, j'ai pas beaucoup de chiffres. J'ai, par contre, ma mère qui travaille dans le domaine de la prévention des naissances, notamment avec la contraception (dont les avortements). Eh oui! Ma mère est une foetus-killer!
Faut pas prendre ce que je vais dire pour des faits établis et répandus, mais beaucoup de clientes de ma mère viennent pour:
-Un viol;
-Parce que leur tarla de chum n'aime pas mettre le condom;
-Parce que la contraception ne leur est pas toujours accessible (à noter que beaucoup des clientes de ma mère viennent des quartiers populaires. Elle travaille d'ailleurs à l'Hôpital St-François-d'Assise, en basse-ville);
-Pour des accidents dus à une mauvaise information (genre: oh, je suis pas dans ma phase ovulatoire, ça fait que je tomberai pas enceinte)
-Parce qu'elles voulaient un bébé, mais pour une raison quelconque, elles ne devaient pas l'avoir.
Exemple dont je me rappelle: Une jeune fille de 16 ans qui voulait avoir un bébé. Ma mère lui posait des questions du genre: «es-tu prête à en avoir un? Tsé... un bébé c'est plein de responsabilités. À ton âge, la vie sociale et les études sont plus importantes. Un bébé, c'est pas comme une poupée que tu laisses à la maison». Devant la montagne de responsabilités qui apparaissaient, l'avortement est apparue comme une meilleure solution. À noter qu'elles le font souvent à contrecoeur, toutefois.
D'ailleurs, il arrive souvent que ma mère dise: «j'ai épargné un malheur, aujourd'hui». D'après elle, certaines femmes qui viennent pour un avortement ne sauraient pas bien élever leur enfant. Dans le fond, qu'est-ce qui est mieux: pas d'enfant ou un enfant mal élevé, pas heureux? On commence d'ailleurs à être pas mal tasséEs, sur notre planète.
Il arrive que certaines clientes de ma mère sont juste insouciantes. Mais de la à dire qu'une GROSSE majorité de femmes qui viennent pour des avortements le sont, la marche est très élevée.
Ceci est un cas. Cela ne s'applique peut-être pas au Québec au grand complet, mais je trouvais pertinent de le partager.
En gros, la solution n'est pas de «limiter» les avortements ou pire encore de les «illégaliser», mais de faire de l'éducation populaire sur la sexualité.
Pour finir, je sais que ça a déjà été mentionné, mais une des raisons pour laquelle Morgentaler a mené une lutte pour que l'avortement soit accessible, c'est qu'avant, certaines femmes s'avortaient clandestinement. C'était illégal. Aucune clinique ne pouvait procéder à une telle chirurgie qui faisait pleurer le p'tit Jésus, oh ouach!
Ainsi, on se ramassait à faire ça avec du matériel rudimentaire, dans un sous-sol d'un individu louche, moyennant parfois de l'argent. Les complications (genre une hémoragie mortelle) n'étaient pas rares.
Légalisé, les risques de complication des suites d'un avortement se trouvent réduits.
à défaut d'avoir des statistiques, voici un article du devoir:
http://www.ledevoir.com/2003/01/25/19067.html