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Messagede Alain le Sam Mai 05, 2007 10:07 pm

Ton concept de nature humaine est absurde si n'importe qui peut aller à l'encontre de celle-ci. Si tu crois qu'il existe une nature humaine, elle doit, par définition, décrire la nature même de l'humain, c'est à dire ses caractéristiques fondamentales et indissociables.

Dans le cas contraire, si tu crois qu'il est possible d'aller «contre nature», alors toute définition de la nature humaine est inutile. Comment pourrais tu critiquer les idéaux que tu considère aller contre nature parce qu'ils considèrent l'être humain différemment de toi si tu affirme toi même qu'il est possible d'aller contre nature?
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Messagede Panurge le Sam Mai 05, 2007 10:31 pm

Ton concept de nature humaine est absurde si n'importe qui peut aller à l'encontre de celle-ci. Si tu crois qu'il existe une nature humaine, elle doit, par définition, décrire la nature même de l'humain, c'est à dire ses caractéristiques fondamentales et indissociables.


C’est faux. Notre condition humaine est indépendante des biais, disons, intellectuels, parmi lesquels se trouvent les tendances suicidaires. C’est quelque chose que l’on constate à travers tous ces tropismes biologiques qui concourent à la pérennité de l’espèce. La vie est naturelle, donc faire en sorte de vivre est naturel. A is A, dirait Ayn Rand.
Cela dit, cette nature n’a rien de mystique ou de transcendantale (elle est spontanée), ce qui permet en l’occurrence l’usage du libre-arbitre.
Face à la vie, de deux choses l’une : faire en sorte qu’elle se poursuive, ce qui est une attitude hautement conforme à notre nature, ou adopter un comportement suicidaire, ce qui va formellement à son encontre, d’une part parce que, mort, tu n’es plus humain et donc plus en mesure d’exercer ta nature humaine, justement, et d’autre part parce qu’il est absurde de songer que nous sommes en vie pour nous faire mourir au plus tôt.

Comment pourrais tu critiquer les idéaux que tu considère aller contre nature parce qu'ils considèrent l'être humain différemment de toi si tu affirme toi même qu'il est possible d'aller contre nature?


En raisonnant à partir de l’a priori voulant que la vie nous soit naturelle et aspiration ultime.
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Messagede Alain le Sam Mai 05, 2007 11:24 pm

C’est faux. Notre condition humaine est indépendante des biais, disons, intellectuels, parmi lesquels se trouvent les tendances suicidaires. [...] En raisonnant à partir de l’a priori voulant que la vie nous soit naturelle et aspiration ultime.


Tu es enfermé dans un dogme là. Tu part d'un a priori, c'est à dire d'une affirmation posé sans vérification empirique, et tu qualifie tout ce qui rentre pas dans ta définition comme un « biais intellectuel ». C'est une logique circulaire, un sophisme. C'est comme dire « a priori, il est naturel d'aimer les tomates, tout ceux qui n'aiment pas les tomates souffrent d'un biais intellectuel, donc ils vont contre nature. »

La vie est naturelle, donc faire en sorte de vivre est naturel. A is A, dirait Ayn Rand.


La mort est également naturelle, donc faire en sorte de mourrir est normal. A is A, dirait Ayn Rand. Sérieusement, je pourrais aussi revenir au tomate, ça prouve vriament rien.

Cela dit, cette nature n’a rien de mystique ou de transcendantale (elle est spontanée), ce qui permet en l’occurrence l’usage du libre-arbitre.


Est-ce que tu insinu que libre-arbitre est naturel ou non? Si oui, comment un choix pourrait-il s'avéré contre-nature? Si non, à quoi bon parler de nature humaine si nos choix n'ont aucun lien avec celle-ci?

Face à la vie, de deux choses l’une : faire en sorte qu’elle se poursuive, ce qui est une attitude hautement conforme à notre nature, ou adopter un comportement suicidaire, ce qui va formellement à son encontre, d’une part parce que, mort, tu n’es plus humain et donc plus en mesure d’exercer ta nature humaine, justement, et d’autre part parce qu’il est absurde de songer que nous sommes en vie pour nous faire mourir au plus tôt.


Ceux et celles prêtes à mourrir pour une idée, un nation, son contre-nature? Pensons aux soldats, aux révolutionnaires, aux suicides collectifs dans les sectes.
L'avortement, qui ne fait pas en sorte que la vie se poursuive, est contre nature?
L'homosexualité et l'abstinance son contre nature?
Simplement le fait de pratiquer un sport extrème, qui ne permet pas de vivre plus, mais qui est possiblement mortel, est contre-nature?
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Messagede Panurge le Dim Mai 06, 2007 12:00 am

Tu es enfermé dans un dogme là. Tu part d'un a priori, c'est à dire d'une affirmation posé sans vérification empirique, et tu qualifie tout ce qui rentre pas dans ta définition comme un « biais intellectuel ».


Il n’existe aucun système parfait dans sa complétude, c’est-à-dire qui ne puisse être réduit à un principe tout à fait a priori. Les thèses socialistes sont a priori, monarchistes, mais aussi les mathématiques, etc. Même les relativistes font face à un irréductible a priori.
Mais de manière plus générale, tout principe qui se veut universel l’est. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas possible d’établir la nécessité et l’universalité par induction. Pour conclure a posteriori que tous les hommes sont mortels, il faudrait avoir de ses yeux vu mourir l’ensemble de l’humanité, soi y compris. C’est un principe largement admis en sciences physiques, lesquels science reposent d'ailleurs sur d’irréductibles axiome (loi de conservation de l’énergie, par exemple).
Cela ne signifie pas, par ailleurs, qu’un principe universel doive être transcendant. Dans le cas qui nous intéresse, on peut tout à fait apprécier les implications par l’expérience et l’observation, et réfuter si elles ne correspondent pas à la réalité. Par exemple, les tendances biologiques à nous garder de la mort viennent conforter l’hypothèse de cette nature.
Cela dit, il y a fort peu de chance qu’un énoncé tautologique (d’où «A is A», la tautologie d’identité) ne soit pas valide.
Notre nature humaine ne peut s'exercer que dans la mesure où nous sommes vivant.
Or vivant /= mort.
Donc nature humaine /= mort.

La mort est également naturelle, donc faire en sorte de mourrir est normal. A is A, dirait Ayn Rand. Sérieusement, je pourrais aussi revenir au tomate, ça prouve vriament rien.


La mort n’est pas une finalité, mais une fatalité, une conséquence nécessaire de la corruption de la matière.

Est-ce que tu insinu que libre-arbitre est naturel ou non? Si oui, comment un choix pourrait-il s'avéré contre-nature? Si non, à quoi bon parler de nature humaine si nos choix n'ont aucun lien avec celle-ci?


Ce qui est naturel, est, par définition, exempt d’arbitraire. Si la nature dépendait de nos choix, elle ne serait plus naturelle, puisqu’elle s’y oppose, justement.
Les mots ont un sens, tu sais.

Ceux et celles prêtes à mourrir pour une idée, un nation, son contre-nature? Pensons aux soldats, aux révolutionnaires, aux suicides collectifs dans les sectes.
L'avortement, qui ne fait pas en sorte que la vie se poursuive, est contre nature?
L'homosexualité et l'abstinance son contre nature?
Simplement le fait de pratiquer un sport extrème, qui ne permet pas de vivre plus, mais qui est possiblement mortel, est contre-nature?


Ah, parce que toutes ces personnes ont comme but explicite et ultime de mourir ?
Le cas de l’avortement est plus complexe. L’homosexualité et l’abstinence n’ont rien à voir.
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Messagede Alain le Dim Mai 06, 2007 1:31 am

Ce qui est naturel, est, par définition, exempt d’arbitraire. Si la nature dépendait de nos choix, elle ne serait plus naturelle, puisqu’elle s’y oppose, justement. Les mots ont un sens, tu sais.


Donc tu exclu de la nature humaine tout ce qui a un quelquonque lien avec les choix des individus? Considérant que je fait des choix en permanence, que ce soit un choix explicite (je vais faire cela) ou un choix implicite (je n'agirai pas pour empêcher cela), ta conception de la nature humaine n'a aucun sens puisqu'elle ne détermine en rien l'action humaine.


Ceux et celles prêtes à mourrir pour une idée, un nation, son contre-nature? Pensons aux soldats, aux révolutionnaires, aux suicides collectifs dans les sectes.
L'avortement, qui ne fait pas en sorte que la vie se poursuive, est contre nature?
L'homosexualité et l'abstinance son contre nature?
Simplement le fait de pratiquer un sport extrème, qui ne permet pas de vivre plus, mais qui est possiblement mortel, est contre-nature?

Ah, parce que toutes ces personnes ont comme but explicite et ultime de mourir ?
Le cas de l’avortement est plus complexe. L’homosexualité et l’abstinence n’ont rien à voir.


Je n'ai pas dit qu'ils avaient comme but explicite et ultime de mourrir, j'ai simplement montrer des contre-exemples a ton affirmation qui dit que la nature humaine est de faire en sorte que la vie se poursuive et assure la pérennité de l'espèce.
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Messagede Ge le Dim Mai 06, 2007 12:13 pm

Il n’existe aucun système parfait dans sa complétude, c’est-à-dire qui ne puisse être réduit à un principe tout à fait a priori. Les thèses socialistes sont a priori, monarchistes, mais aussi les mathématiques, etc. Même les relativistes font face à un irréductible a priori.


La perfection n'existe pas, mais au moins il existe un système basé sur la solidarité humaine et la liberté. Ça s'appelle l'anarchisme (à priori ?!)
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