Puisqu'il semble qu'il ne sera pas publié dans la pAGE, je vous présente ici l'article que j'ai écrit sur le monsieur qui est venu donner une conférence sur le déclin démographique au Cégep de Rivière-du-Loup. Je ne me rappelle pas de son nom, mais c'est un économiste de l'UQAM et un des signataires du Manifeste pour un Québec Lucien.
Enfin. Semblerait-il qu'on ne voudrait pas que je publie ça pour la principale raison que les mots "torchon bourgeois" sont trop méchants. J'avait l'impression que le mot "bourgeois" signifiait une classe sociale spécifique, mais d'après ce qu'on me dit c'est une insulte gratuite. D'accord.
Les gens qui se censurent par peur qu'une autre personne le fait à leur place, mettons que ça me frustre un peu. Les associations étudiantes qui croient que l'administration est tout-puissante et peut les empêcher de distribuer un journal étudiant, mettons que ça me frustre un peu aussi.
Whatever. Voici le fuckin' article, enjoy.
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Lundi dernier, enfin le lundi directement avant la semaine de relache, le cégep de Rivière-du-Loup a reçu le conférencier M. … , économiste à l'UQAM, pour la troisième année de suite. Ce monsieur est venu nous exposer la situation démographique actuelle et future du Québec. Jusqu'à la, ça va. Ses statistiques sont sans doute véridiques, et ses prévisions se révèleront sans doute vraies, à moins d'un évènement cataclysmique dans le futur proche.
Où ça a tourné solidement à droite, par contre, c'est dans son analyse des conséquences reliées aux changements démographiques. Selon lui, et les autres auteur-e-s du torchon bourgeois qu'est le Manifeste pour un Québec lucide, certaines " solutions " s'imposent si on veut régler la situation financière de l'État québécois.
Par exemple : le remboursement de la dette publique, le dégel de frais de scolarité, une augmentation de la " productivité " (lire : payer les gens moins d'argent pour plus de travail), une hausse des tarifs d'électricité, des taxes sur la consommation au lieu de taxes sur le revenu, et la privatisation des services publiques. Toutes des mesures qui pénaliseront les pauvres, profiteront aux riches, et en fin de compte apporteront peu ou pas d'argent à l'État québécois.
Je crois que monsieur l'économiste a même suggéré d'augmenter l'age de la retraite.
La faiblesse de son discours, ainsi que celui de l'idéologie dominante en général, est qu'il présente la situation financière actuelle du Québec comme étant quelque chose d'aussi naturel et immuable que la gravité. Pourtant, le cadre financier de l'État québécois est le résultat de choix politiques très évidents, tant historiques que présents. L'État a choisi de taxer de moins en moins les riches et les grandes compagnies, au détriment des classes sociales plus pauvres. Il a choisi de céder de la terre, de l'eau, et des exemptions de taxes à des multinationales. Il a choisi de se soumettre, et de nous soumettre, aux accords de libre-échange internationaux.
Qu'on arrête de nous dire que l'État québécois n'a pas le choix, qu'il n'a pas l'argent, qu'il n'a pas la marge de manœuvre. C'est faux. Plutôt, l'État québécois ne veut pas prendre les choix nécessaires pour se donner l'argent; et peut importe ce que les politicien-ne-s vous promettront, il ne le fera pas de son propre gré. C'est tout à fait normal, puisque l'État est un outil de la classe dominante et est donc soumis aux intérêts des riches.
Si on veut réellement éviter les conséquences négatives du déclin démographique, il faut surtout éviter de suivre ces économistes et politicien-ne-s qui proposent un chemin qui ne peut que nous appauvrir collectivement pour profiter à une minorité de riches. Pour éviter de retourner en arrière et perdre encore plus nos acquis sociaux, il faudra dénoncer leurs mensonges et résister fermement à leurs attaques. Pour avoir enfin les gains dont nous avons besoin, il faudra adopter une analyse radicale de la situation et utiliser les moyens qui s'imposent.
Leur prochaine attaque viendra bientôt sous la forme du dégel des frais de scolarité. J'espère que vous serez prêts et prêtes à résister et à mettre de l’avant vos propres revendications.