Un petit exemple:
A partir des années 1980, la Petite-Bourgogne connaît une opération qui changera à tout jamais le cours de son histoire : l’opération 20 000 logements de la Ville de Montréal. De 100 ménages propriétaires en 1981, le chiffre passe de 1 045 en 1991. Les nouvelles constructions, essentiellement des maisons unifamiliales et condominiums attirent des résidants plus fortunés et plus scolarisés et diverses communautés culturelles.
Les problèmes de dérapage social comme la drogue et la délinquance, souvent liés, à un contexte de pauvreté, s’amplifient dans le parc de HLM de la Petite-Bourgogne. A la fin des années 1980, le quartier est devenu l’otage des trafiquants de drogue. Rapidement, ce commerce entraîne des actes de violence, qui, peu à peu, minent la sécurité du quartier. Une fois de plus, c’est la mobilisation populaire qui viendra à bout du phénomène. Organismes communautaires, Office municipal d’Habitation, élus locaux et service de police forment une coalition qui reprendra le quartier en mains.
Curieux paradoxe, la population de la Petite-Bourgogne ne cessera d’augmenter durant cette période, soit de 20% , de 1986 à 1991. Cette croissance entraînera toutefois une profonde déchirure du tissu social alors qu’un véritable fossé sépare les conditions de vie des nouveaux propriétaires de celles des résidants des HLM.