de PL le Lun Fév 06, 2006 5:12 pm
Des textes homophobes, je suis sûr à 90 % qu'il y en a. De toute façon, c'est un receuil patriarcal, comme peuvent l'être l'Ancien et le Nouveau Testament.
Il y a une chose que je ne supporte pas, c'est l'omniprésence dans certains propos d'une critique superficielle, basique, qui ne soulève qu'un vieil aspect déjà réutilisé et galvanisé par les gauchistes en tout genre. Peut-être est-ce la nostalgie chez certainEs d'un monde bipolaire, qui n'est rien d'autre qu'une vision totalement manichéenne (et donc en passant religieuse, messianique même) des événements : oui, l'Occident assouvit le reste du monde, oui le capitalisme industriel provient d'Europe de l'ouest. Donc, oui, les peuples musulmans ont depuis l'éclosion internationale de la domination impérialiste été pillés et exploités. C'est un fait.
Cela ne fait pas de ces gens là exclusivement des exploitéEs. Ils et elles ne sont pas un bloc monolithique, inaltérable, qu'on met dans une case, invariable. Non, car bien avant leur exploitation économique ces peuples possèdent une cullture spécifique, bien à eux. Comme en Occident, la philosophie grecque et platonicienne domine encore aujourd'hui nos modes de pensées (et est enseignée), le monde musulman a aussi sa culture, sa philosophie, ses moeurs et son histoire.
C'est pourquoi par exemple notre critique des système de dominations n'a pas de frontière géographique définie puisque le patriarcat, par exemple, est au coeur du développement des tissus sociaux de l'histoire de l'humanité.
Donc, en définitive, il me semble ridicule de s'arrêter au simple constat islam n'est pas égal à terrorisme, et manifestations = manifestations des masses opprimées contre le méprisant Occident.
À mon avis, ces manifestations sont premièrement strictement d'ordre religieux. La preuve ? Il est établi que certaines des manifs les plus violentes ont été appelées par des groupes islamistes. Ces groupes réagissent aux caricatures non pas parce qu'ils se sentent humiliés d'être réduits à des terroristes, mais parce qu'il est formellement interdit de faire n'importe quelle représentation de Mahomet. Dans le fond, Mahomet aurait pu être dessiné presque de n'importe quelle façon qu'il y aurait eu une réaction violente du monde musulman.
D'ailleurs, y'a-t-il souvent des caricatures de Mahomet dans les journaux ? Non, parce que les salles de rédactions et de corrections savent pertinnement ce qu'il se passerait.
Peut-être une multitude de personnes se sentent blessées d'être comparées à des terroristes, mais je persiste à penser que la réaction vient de religieux intégristes. À ce moment là, je ne comprends pas comment on peut se revendiqué de la tradition anticléricale sans condamner la main-mise de l'intégrisme islamique dans les zones de misère.
L'Islam est un refuge. Pour certainEs, cette aliénation religieuse se vit plus comme une expérience philosophique de repli sur soi, intrasèque ; pour d'autres, c'est une réponse visible violente à la misère ambiante, et alors la visibilité devient essentielle. C'est la division du monde entre Bien et Mal, c'est le monde bipolaire.
Voilà pourquoi il faut supporter les mouvements laïques et dénoncer toutes les dérives religieuses : car leurs emprises sociales et déterminantes vis à vis de l'action des croyantEs n'est qu'une vaste entreprise de désinformation et de manipulation.
Pour en revenir aux caricatures, je vous pose la question : doit-on respecter le diktat d'une religion qui n'est pas la notre ? N'importe quel diktat ? À ce moment là, si l'ensemble de la communauté religieuse musulmane décrète une fatwa contre une personne, doit-on respecter celle-ci ? Doit-on approuver, par exemple, le meurtre de Salman Rushdie ? Fermer les yeux par respect pour une religion qui regroupe des milliards d'individus ?
Heureusement que plusieurs personnes ont résistés à l'Inquisition et aux politiques moyen-âgeuses du Vatican. Sinon, où en serions-nous ?