Peut-être que je n'ai pas connu d'Assemblées générales comme celles qu'a connu M. Gauvin. Par contre, je ne dénigre en aucune façon leur valeur. Je ne sais pas comment de tels propos ont pu m'être attribués. Cependant, je ne suis pas prêt à complètement rejeter le concept de démocratie représentative, qui présente aussi des avantages et des inconvénients.
Effectivement, je ne change pas souvent d'avis. J'aime penser par moi-même, et pour moi-même. Peut-être que cela fait de moi une personne bornée. Peut-être que c'est aussi simplement un signe de ma confiance en ma propre intelligence et en mes capacités.
Entendre un débat en Assemblée générale ne peut pas faire changer d'avis une personne normalement constituée selon moi, sauf si cette personne n'a que peu ou pas d'opinion sur la question avant d'entendre le débat. Par contre, entendre un débat intéressant sur une question, puis prendre un certain temps pour y réfléchir par soi-même (au minimum quelques heures lorsque la question est réellement importante), peut amener une personne à changer d’opinion en fonction du débat entendu. Or, en Assemblée générale, le vote se prend généralement immédiatement après les délibérations. Et je demeure convaincu que l'aisance à discourir, l'attitude et la personnalité des principaux intervenants seront toujours des facteurs plus importants que les arguments qu'ils amènent pour faire valoir leur point de vue, et que ce sont principalement ces facteurs qui entrent en ligne de compte et qui influencent davantage les personnes n'ayant pas d'opinion déjà bien définie.
Au sujet de la démocratie représentative et de l'exercice du jugement des exécutants (autant nationaux que locaux), je doute que nous puissions nous entendre. Je dois cependant faire remarquer que les exécutants sont également des étudiants, et que leur opinion est aussi valable que celle de n'importe quel autre étudiant. Je ne dis pas que leur opinion est meilleure, mais ils n'ont pas non plus systématiquement tort.
Quel est l'intérêt pour l'ASSÉ de tenir des Congrès si les gens qui y sont délégués ne sont là que pour transmettre les résolutions de leur Assemblée générale? Pourquoi alors ne pas simplement demander à chaque association de faxer ses résolutions et agir en conséquence? Le principe n'est pas si différent à l'ASSÉ. Ce sont tout de même un petit nombre de personnes qui participent aux décisions et qui fixent les orientations. Le fait de retourner valider le tout en AG ne change rien au fait que les décisions sont initiées par les délégués. Ce ne sont pas les milliers de membres qui débattent en Congrès, mais bien leurs représentants qui s’inspirent des positions qu’ils ont le mandat de défendre mais qui, je l’espère, peuvent parfois faire preuve d’ouverture d’esprit et se laisser convaincre par les arguments des autres personnes présentes (sinon, pourquoi alors ce principe s’appliquerait-il en Assemblée générale mais pas ailleurs), ce qui signifie qu’elles doivent exercer leur jugement quand vient le temps de prendre des décisions.
Je trouve qu'il y a une vilaine manie de la part des exécutants de plusieurs associations de se décharger de toute responsabilité en renvoyant le tout aux Assemblées générales. Les exécutants locaux ont une influence énorme sur les Assemblées générales. Ce sont généralement eux qui les organisent et qui en déterminent l'ordre du jour. Ils sont souvent ceux qui présentent les points et les dossiers à leurs membres. Tout cela leur confère une légitimité et donne une influence et de la crédibilité à leur opinion. Il est très rare que les recommandations d'un exécutif à ses membres ne soient pas respectées. Cela ne signifie pas que les membres sont des moutons imbéciles, mais il faut arrêter de se déresponsabiliser ou de se justifier par le seul fait que l'Assemblée générale s'est prononcé. Les exécutants sont généralement en mesure d'aller chercher les mandats dont ils ont besoin pour agir dans les limites de ce qu'ils jugent nécessaire (la grève de l'an dernier est un exemple parfait de ce phénomène, alors que dans la plupart des endroits, ce sont des exécutifs et des comités de mobilisation qui ont déployé des efforts énormes pour convaincre les Assemblées générales de déclencher la grève initialement, et non l’inverse).
La rencontre entre les représentants de l'ASSÉ et le ministre au début de la grève l'an dernier illustre parfaitement les limites de ce modèle où les représentants étudiants se contentent d'agir comme de simples porte-parole incapables de réfléchir par eux-mêmes ou d'avoir une quelconque forme d'initiative. Si les porte-parole de l'époque avaient pu dire autre chose au ministre que "nous n'avons pas le mandat de dénoncer la violence", celui-ci n'aurait pas eu autant le beau jeu pour écarter la CASSÉÉ des négociations. Il faut donner à ses représentants une certaine latitude, et je pense que c'est le modèle privilégié dans la plupart, sinon toutes, les associations étudiantes. Cela n'empêche pas que c'est aux Assemblées générales d'avoir le dernier mot, tel que cela s'est déroulé à la FECQ pendant la grève.
Le problème avec la démocratie participative telle que représentée sur ces forums, c'est qu'elle est loin d'être le beau modèle théorique qu'on nous présente. Cette démocratie participative sert les intérêts d'une minorité qui tente de se donner une aura de crédibilité parce que, elle, elle est présente à l'Assemblée générale. Lorsque les taux de participation aux assemblées générales atteindront des niveaux plus élevés (approchant au minimum les 50 %), nous pourrons alors discuter de la validité du concept de démocratie participative. Mais pour l'instant, je pense que nous allons en rester à un dialogue de sourds.
Au sujet de l'importance de travailler fort pour améliorer les taux de participation, je suis tout à fait d'accord. Certains devraient en prendre bonne note, plutôt que de songer à se tourner vers le quorum moral comme solution facile à leurs problèmes.
Pour ce qui est du commentaire de RedGuard sur le fait d’exiger des délégués en Congrès des preuve écrite qu’ils et elles ont réellement consulté leur Assemblée générale sur chaque question, je vois très mal quel exécutif national (autant à la FECQ qu’à l’ASSÉ) pourrait défendre cette idée. Cela revient à nier le concept même de délégués et la pertinence des Congrès. Je fais confiance à chacun des délégués présents en Congrès pour défendre avec intégrité les positions que ses membres lui confient. S’ils n’agissent pas correctement, je suis certain que leurs membres leur feront savoir. Même s’il m’arrive de m’interroger sérieusement sur les motifs individuels et personnels de certains, je me verrais très mal leur dicter comment voter sous prétexte qu’ils n’auraient pas l’autorité morale pour agir. Cette attitude m’amène même à tolérer que des personnes ouvertement opposées à la FECQ et vouées à sa destruction, des personnes annonçant publiquement leur intention de ne pas respecter les décisions qui seront prises et les règles établies par la majorité, et d’autres encore, puissent me confier des mandats. Et j’accomplis ces mandats en présumant qu’ils représentent la volonté des étudiants représentés par chacune de ces associations étudiantes.
Réalises-tu seulement comment il est malsain de tenir un discours comme le tiens ? Tu viens d’annoncer que l’Assemblée générale avait en main toutes les informations pour prendre une décision, qu’elle savait même que l’exécutif avait agi sans mandat, et tu nous dis que l’Assemblée générale a choisi d’appuyer l’exécutif local. L’exécutif local, sur la question de « l’appui au lobyisme », n’a semble-t-il rien caché. Et l’Assemblée générale s’est prononcée, et l’a appuyé. Et tu continues de dénoncer la situation ? Mais quand donc arrêteras-tu ? Je t’invite à étudier le concept de ralliement. Tu sais, ce qui fait qu’à un certain moment, tu finis par admettre que ton idée n’est pas la meilleure et qu’il faut passer à autre chose. Comment aurais-tu pu réellement représenter des gens quand tu n’admets même pas toi-même la légitimité de l’Assemblée générale qui aurait pu t’élire ? Si les gens disent noir quand l’exécutif suggère noir, c’est peut-être plus un signe que l’exécutif connais son Assemblée générale et qu'il y a une bonne relation de confiance établie entre les deux que le signe d’un complot malsain et de l’imbécillité des membres composant l’Assemblée générale.
Pour le café, désolé, je n’en bois pas. Et pour tout ce qui concerne tes problèmes internes comme par exemple l’accès aux documents, je ne m’immiscerai pas dans cette discussion parce qu’il s’agit d’une association membre de la FECQ. J’ai cependant mon idée personnelle sur la question, et, autant depuis que je suis à la FECQ que du temps où j’étais à l’AGEECJ, je n’ai jamais caché d’information à l’un des membres que je représentais, même à mes ennemis ouvertement déclarés.