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"Les salopes"

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 5:18 pm
de exocortex
Quelle est votre perception envers les femmes qui aiment le sexe sans nécessairement le faire pour être en couple avec quelqu'un et trouver "the only one"?

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 5:19 pm
de démon_néolibéral
J'ai absolument rien contre ça si tout le monde le fait de pleine volonté.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 5:34 pm
de BlacKGuarD
Pardieu, je les y encourage. :D

Et ribaudes serait quand même plus joli que salopes, non mais.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 5:53 pm
de Tovarichtch
Ridicule, autant pour l'homme que la femme.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 6:39 pm
de Panurge
Grand Dieu, on dirait que les fêtes ont exacerbés les travers réac' de Tovarichtch!

Sinon, je n'ai pas d'avis là-dessus.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 6:57 pm
de BenoitL
Pourquoi ne serions-nous pas d'accord? Ça se trouve à être en quelque sorte l'expression d'une liberté dont l'homme n'est pas le seul à disposer, et la femme ne doit pas se contraindre devant les moeurs actuelles. L'emploi du terme «salope» est inapproprié, bien qu'il soit utilisé ironiquement dans ce cas-ci. Une femme peut certainement aimer le faire sans qu'elle soit pour autant une salope. Sinon ça deviendrait trop inclusif, et ça ne voudrait plus dire grand chose...

Mais bon, il reste du chemin à faire.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 7:05 pm
de BlacKGuarD
Sans vouloir faire dévier le sujet mais devant l'impossibilité de faire un sujet si spécifique, j'aimerais savoir quelles sont les raisons qui motivent de telles contraintes, chez toi, Tovarichtch? Un tel acharnement à te restreindre dans tes jouissances, relevant presque du sado-masochisme?

Je suis curieux.

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 9:02 pm
de Tovarichtch
J'ai des tendances de moutaçawwif, eh.

Certes, c'est pas moi le sujet ; c'est les "salopes" (et "salauds").

MessagePosté: Mer Déc 26, 2007 9:13 pm
de Landvättir
Le libertinage ne me semble pas une chose nécessairement mauvaise quand il ne devient pas une raison de vivre ou un produit de consommation.

Laissez-moi, cependant, le plaisir de me révolter contre le fait de considérer le sexe comme un simple plaisir. Le sexe est aussi une activité sociale. Comme le sexe a été marginalisé, autrefois, par le clergé, et que nous avons oublié de mettre à terre nos idées préconçues en même temps que la structure qui les sous-tendait, le monde du sexe reste toujours un monde parallèle, même s'il a été libéralisé depuis. (C'est un peu la même situation qu'avec la fille-mère, finalement. Avant, celle-ci était méprisée parce qu'elle était de caractère léger, aujourd'hui parce qu'elle n'a pas avorté ou utilisé un moyen de contraception. On a libéralisé les moeurs, mais pas la pensée.) Je crois donc que pour rendre le libertinage viable, il faut ramener le sexe dans la sphère publique, le crier. Après l'érotisme, l'héraultisme. C'est plus que désamorcer un tabou, c'est en faire une chose commune autant qu'un plaisir. Ainsi, peut-être que les dérives de la subtilité opaque du langage parlé et la... euh... non-subtilité trompeuse dans le vêtement cesseraient.

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 2:12 am
de Greg
Tant que ça reste clair pour tout le monde, pourquoi pas...

Et plus personnellement, pourvu que ça reste authentique, sincère, personnalisé, passionné....

Allez, bonne nuit tous et toutes ;)
A+
Greg

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 3:53 am
de O.X.
Il me semble que ce genre de comportement ne soit que la suite logique et rationnelle des choses. Force est d'admettre que le concept ancestral de "l'ÉluE du coeur" est issu directement de l'éducation résiduelle religieuse et qu'il jouit conséquemment de la même piètre crédibilité que le reste des bribes ordurières qui saignent actuellement la civilisation occidentale. L'acte sexuel (englobant ici bien au-delà de la pénétration conventionnelle) en est un qui est biologiquement louable et qui, sauf socialisation contraire, n'engendre aucun engagement affectif. Bien entendu, les moeurs actuelles nous détachent de la biologie simple de la sexualité et nous confrontent donc à l'aspect moral du geste. C'est précisément dans un cas comme celui-ci, une socialisation contraire au plaisir élémentaire, que nous pouvons parler d'aliénation.

Par contre, nier le poids des mécanismes normatifs sur l'individu serait de couler dans un sombre idéalisme. Il reste donc à dire que la marginalisation de la libéralisation sexuelle est un processus normal et qui s'étale sur une certaine période, plus ou moins durable. L'acceptation du phénomène, vu sa popularité grandissante, (pour des raisons, nous en conviendrons, plus qu'évidentes) se fera lorsque l'intérêt économique de la structure du couple sera complétement balayé. Autrement dit, pour démanteler la monogamie ou même la polygamie stucturelles, le concept même de famille devra être repensé. Heureusement pour nous et les générations futures, la futilité de la famille nucléaire a plus qu'amplement fait ses preuves et la société jongle avec son échec lamentable à servir les intérêts sociaux occidentaux du XXIème siècle.

En ce qui concerne mon appréciation personnelle des "salopes", à la lumière de cette réflexion, je n'ai nul choix de les considérer comme des "révolutionnaires de lit", allant à contre-courant pour défendre une interprétation juste de l'existence, vaincre l'aliénation.

Gloire au jour où cet horrible terme n'aura plus sa place dans notre vocabulaire.

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 11:57 am
de Tovarichtch
Drôles de "révolutionnaires de lit" lorsqu'ils et elles sont majoritaires en Occident. C'en est perçu comme une normalité selon nos moeurs pourries.

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 2:17 pm
de Landvättir
L'acte sexuel (englobant ici bien au-delà de la pénétration conventionnelle) en est un qui est biologiquement louable et qui, sauf socialisation contraire, n'engendre aucun engagement affectif.


Bon, j'ai pas compris grand-chose de ton texte, et je sens que nous allons bientôt sombrer dans l'anarchie sémantique. Mais bref, quand je joue au hockey avec quelques personnes, il y a déjà, souvent, un engagement affectif avec mes partenaires. Or, les relations sexuelles sont des rapports beaucoup plus personnels et rapprochés. Aussi, je trouve ça dangereux de commencer à considérer des personnes comme des simples trous ou des simples verges. Je considère également la relation sexuelle sans socialisation comme un fantasme d'origine patriarcale. C'est justement ce que j'essayais d'expliquer hier. On a libéralisé le sexe, mais pas l'amour. Alors que quelqu'un-e peut avoir plusieurs partenaires sexuels à la fois, il/elle ne peut avoir qu'un amour. Quand "l'Amour" surgit, les autres disparaissent. C'est une façon de contrôler psychologiquement les effets des relations extra-maritales. C'est facile de préserver l'ordre monogame quand on oublie à mesure.

Drôles de "révolutionnaires de lit" lorsqu'ils et elles sont majoritaires en Occident. C'en est perçu comme une normalité selon nos moeurs pourries.


La description que faisait Exo de la "salope" se limitait à aimer le sexe hors couple. J'ai l'impression que tu ne perçois, dans ce terme, que son excès. Une personne peut aimer le sexe hors couple et n'avoir que deux partenaires au cours d'une année. Dans ce cas-là, il ne serait aucunement question de moeurs pourries, je crois. Je connais pas mal de jeunes hommes et jeunes femmes qui ont un plus grand nombre de partenaires par an, et qui sont toujours en couple très très exclusif quand même (et qui d'ailleurs, ont parfois des problèmes mentaux).

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 3:38 pm
de O.X.
Pour le Camarade Tovarichtch: Les individus censés n'ont que faire des vieilles valeurs qui ne représentent aucunement leurs intérêts. Laisse tomber tes ancêtres et embrasse la science. Prouve-nous que le couple est actuellement rejeté par la majorité de la civilisation occidentale moderne et ensuite nous pourrons discuter du fondement de ta pensée rétrograde.

Pour le Camarade Landvättir: Les relations avec tes camarades de hockey sont le fruit de socialisation, fondement du jeu lui-même, ce qui disqualifie la comparaison, l'acte sexuel n'ayant pas de structure inhérente. Le fait actuel du rapprochement affectif des relations sexuelles n'est que le produit des moeurs en place. En nul point je n'ai considéré l'individu comme n'étant qu'un vulgaire sexe, en outre, si tu avais quelque problème avec le constat que la personne n'est que la conjugaison de sa biologie en contact avec le milieu naturel et social, il faudrait m'expliquer en quoi consiste cette opposition. Comme j'ai mentionné dans mon message ci-haut, l'amour n'est que le fruit de la conception spirituelle de l'appréciation interpersonnelle, il ne fait que consolider la possession des individus entre eux. C'est impossible de libéraliser l'amour, puisqu'il est l'antithèse du libéralisme affectif; la révolution sexuelle nait de sa destruction. Dernièrement, j'ai bien peur de ne pas saisir ton allusion à l'oubli et aux relations extra-maritales...

MessagePosté: Jeu Déc 27, 2007 3:44 pm
de Le gros Réal
Je crois que quelques personnes auraient avantage à lire le roman Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq.

Houllebecq, Michel. Extension du domaine de la lutte. Coll. « J'ai lu ». Paris : Éditions Maurice Nadeau, 1994, pp. 93-101. a écrit:La sexualité est un système de hiérarchisation sociale [...] Décidément, me disais-je, dans nos sociétés, le sexe représente bel et bien un second système de différenciation, tout à fait indépendant de l'argent; et il se comporte comme un système de différenciation au moins aussi impitoyable. Les effets de ces deux systèmes sont d'ailleurs strictement équivalents. Tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l'amour tous les jours; d'autre cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. Certains font l'amour avec des dizaines de femmes; d'autres avec aucune. C'est ce qu'on appelle la « loi du marché ». Dans un système économique où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place. Dans un système sexuel où l'adultère est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver son compagnon de lit. En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables; d'autres croupissent sous la misère. En système sexuel parfaitement libéral, certains ont une vie érotique variée et excitante; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. Sur le plan économique, Raphaël Tisserand appartient au camp des vainqueurs; sur le plan sexuel, à celui des vaincus. Certains gagnent sur les deux tableaux; d'autres perdent sur les deux. Les entreprises se disputent certains jeunes diplômés; les femmes se disputent certains jeunes hommes; les hommes se disputent certaines jeunes femmes; le trouble et l'agitation sont considérables.