Forums de l'ASSÉ

Je crois qu'un moment donné il va falloir se demander quand faire du syndicalisme de combat et quand lâcher prise pour le meilleur intérêt des étudiants. Encore une fois je sais que je ne me ferais pas d'amis avec une tel affirmation mais exception fait du début de grève 2005, quest-ce que ce syndicalisme de combat à apporté de concret à la condition étudiante?

Pour ma part je ne vois que nos conditions se détériorer. J'aimerais voir l'ASSÉ grandit de la dernière épreuve qu'elle a subit et non replié sur elle-même. Tout le monde ou presque s'entend pour affirmer que la dernière session est un constat d'échec, qu'avons-nous apprit de tout cela?

Il faut être pragmatique dans la manière dont est organisée l'action sociale et politique(mais pas abusivement). Cela inclut: revendiquer, manifester, construire un rapport de force, informer, mobiliser etc. S'en tenir rigoureusement, dans ces pratiques, au principe qui fonde et structure le discours de l'ASSÉ, en ce qu'il contraste avec le reste du mouvement étudiant, c'est simplement de la cohérence.

Tu vois, l'ASSÉ n'est pas qu'une association vouée à la condition étudiante, elle s'appuie aussi sur un discours de rupture. Par conséquent, se defaire de ce que ce discours implique dans la pratique, quelles qu'en soient les conséquences réelles sur la condition étudiante, c'est détruire l'ASSÉ, du moins dans sa forme actuelle.

Mais, bon, la vraie question est evidemment la suivante: qui fait en sorte que la condition étudiante doive se déteriorer plus; les gens comme toi, ou les étudiant-e-s qui appliquent le syndicalisme étudiant de combat?

"Mais, bon, la vraie question est evidemment la suivante: qui fait en sorte que la condition étudiante doive se déteriorer plus; les gens comme toi, ou les étudiant-e-s qui appliquent le syndicalisme étudiant de combat?"

Un peu sévère tout de même considérant que je suis quelqu'un qui désire un profond changement dans le mouvement étudiant pour notre bien...

Considérant la "supposé" échec de la grève de 2005 (malgré un mouvement """uni"""), je trouve totalement incohérente l'ASSÉ d'avoir voulu partir en guerre seule et sans appui dans sa lutte pour la gratuité scolaire et rien d'autres.

Constatez maintenant les conséquences: -Mouvement étudiant plus divisé que jamais
-Faible image sociale de ce mouvement
-Important dégel, menace de l'IPU à l'horizon
-Crédibilité de l'ASSÉ entâchée

Alors oui la question se pose, qui est responsable de la détérioration de la CONDITION ÉTUDIANTE?
Je n'arrive pas à ta même conclusion. Adopter des idéologies nobles me convient parfaitement, par contre.... je trouve ridicule de ne baser sa stratégie seulement autour de celles-çi.

J'aurais de loin préférer le statut-quo qu'un dégel de cet ordre.

Je répète ma question: Qu'est-ce que l'ASSÉ à apporté au mouvement étudiant en n'adoptant qu'une seule vision?

Pat02pat a écrit:Je répète ma question: Qu'est-ce que l'ASSÉ à apporté au mouvement étudiant en n'adoptant qu'une seule vision?

De quelle "seule vision" tu parles?

Les associations membres de l'ASSÉ ont donné structurellement l'opportunité à leurs membres de se battre contre le dégel et les gens qui s'y impliquent ont tenté d'éduquer et de mobiliser sur la question. Si une organisation peut structurer, orienter, donner les outils et stimuler un soulèvement ou une mobilisation d'envergure, elle ne peut certainement pas le créer. Et s'il n'y a pas de soulèvement, au nom de qui et de quelle position une association nationale va-t-elle aller négocier avec le gouvernement et/ou l'opposition en chambre? Pas très démocratique comme position...

Lecture suggérée: Rosa Luxemburg, Grève de masse, parti et syndicat, 1906

Pat02pat a écrit:Considérant la "supposé" échec de la grève de 2005 (malgré un mouvement """uni"""), je trouve totalement incohérente l'ASSÉ d'avoir voulu partir en guerre seule et sans appui dans sa lutte pour la gratuité scolaire et rien d'autres.

En 2005, au début la CASSEE est partie seule en guerre, les autres ont suivi. À quel point le mouvement allait lever ne pouvait être prévu au départ, le risque de se casser la gueule était bien présent. Mais le mouvement a levé. Tant mieux.

Pat02pat a écrit:J'aurais de loin préférer le statut-quo qu'un dégel de cet ordre.

Pas de mouvement qui lève = pas de statu-quo. En ne faisant rien, on laissait le dégel passer librement. En essayant de déclencher une grève, on tentait de renverser la vapeur. Tu connais le dicton, qui ne risque rien n'a rien. Le risque pris en déclenchant la grève en 2007 était le même qu'en 2005, et la capacité à prévoir la levée du mouvement était tout aussi nulle qu'en 2005. Il fallait essayer, point. T'aurais préféré que l'ASSE ne fasse rien et applaudisse, de peur que le mouvement ne lève pas et qu'il y ait les conséquences que tu as listées?

N'oublie pas que les Libéraux étaient déterminés au sujet du dégel. Ce n'était pas une idée de faible importance dans leur programme, loin de là. Des poignées de main et des négociations sans rapport de force n'auraient jamais suffi à renverser la vapeur.