Allons-y avec un autre scénario. Les syndiquéEs de Valley-Jonction ont un salaire exceptionnellement élevé, même pour les autres usines d'Olymel (vous pouvez vérifier, j'y travaillais
).
Il y a un peu plus de quatre ans, Olymel a pris la décision d'investir dans l'Ouest en achetant des usines TOUTES AUSSI RENTABLES mais dont les travailleurs coûtaient moins cher en frais de salaires et d'avantages sociaux. En somme, ce n'est pas que l'on ne faisait pas de profits mais que la marge de profits pouvait être augmentée, sans regard pour le travailleur et la travailleuse québécoisE.
Elle prend alors l'audacieuse décision de voir à la fermeture de certaines de ses usines au Québec ou d'en réduire grandement les salaires avec des ultimatums répétés. Elle ne cherchera donc pas à adapter le moindrement sa production dans de nombreuses usines allant de Saint-Hyacinthe à Princeville afin de faire face au nouveau contexte. Les syndiqués déposeront un premier plan de redressement fin 2004 - début 2005, à tout le moins pour certaines usines mais ce plan sera ignoré sous prétexte que "la situation va s'arranger". Or, la situation ne s'arrange évidemment pas avec le temps et des pertes sont enregistrées dans plusieurs usines puisque les dirigeantEs d'Olymel n'avaient pas su, non plutôt VOULU adapter la production en fonction des nouvelles réalités du marché.
L'embauche du triste sire Bouchard est ainsi réalisée dès 2005 pour le mettre dans le bain et lui demander de faire la job de bras d'Olymel sur le dos des syndiquéEs. Pas de problème de son côté, c'est sa tasse de café (1996 anyone?), surtout avec un salaire horaire de 400$ de l'heure pour pousser un crayon.
Les pertes s'accumulent mais sont compensées de toute façon par de bons revenus des usines du Manitoba que l'on a rénové (oh!) et adapté au marché. Le porc canadien est aussi sous le choc que le porc québécois, au fait, les moratoires Boisclair n'y changeant rien et étant d'ailleurs plus flexibles que les moratoires de bon nombre de provinces.
La décision d'Olymel commence à émettre des ultimatums aux différents syndicats locaux de ses usines et refuse toute contre-offre qui n'inclut pas un plancher minimal de baisses salariales.
Plusieurs syndicats locaux dénoncent donc la fermeture d'esprit dont a fait preuve Olymel dans tout le dossier et certaines usines fermeront entièrement ou en partie. D'autres accepteront les offres puis finiront par se faire demander davantage par la partie patronale et refuseront pour le même résultat, simplement espacé d'une année.
Nous voici donc à Valley-Jonction. Quand Olymel viendra-t-elle demander davantage à ses employéEs est la question qu'il faut se poser. Ou plutôt: combien de temps accepteront-ils et elles de payer pour l'incompétence et la mauvaise gestion de cadres et de patrons?
De cadres et de patrons qui n'ont d'ailleurs pas hésité à se donner des hausses de salaire pas plus tard que cette semaine. So much pour "l'usine fermera sans réduction de salaires des employéEs", hein?
Ces fermetures étaient prévues et ont été provoquées artificiellement par une mauvaise gestion et un refus d'adaptation provenant des grands bureaux d'Olymel. Olymel qui aura sacrifié des travailleurs et travailleuses ayant laissé plus de trente années de leur vie au service de cette entreprise contre une marge de profits un peu plus élargie.
Mondialisation, à petit étage. Bombardier fait pareil, à plus grande échelle et plus lâchement encore.
Y'en a marre des "concessions patronales". Gardez vos couleuvres pour vous, sales profiteurs.