de Isis le Mar Fév 21, 2006 12:07 am
Petit article du comité femmes de Sherbrooke traitant du sujet:
Té pas en amour? Viens que je te fourre!
Ces mots si doux se retrouvent sur des billets d’entrée du bar sherbrookois le Well Pub. On pouvait les voir circuler dans plusieurs pavillons du Cégep de Sherbrooke le jour de la Saint-Valentin.
Les responsables à la publicité du Well Pub n’en étaient pas à leur première publicité avilissante. Des femmes présentées comme n’ayant pas d’autre raison d’être que d’être belles et ouvertes pour la clientèle masculine et une sexualité référant à tous les anonymes vagins semblent être leur marque de commerce!
Par exemple, au début de cette année, nous pouvions voir des affiches avec le slogan « C’est la rentrée, j’vais te la rentrer! ». Plus tard, lorsque des étudiant-e-s en sciences humaines souhaitaient faire un party au bénéfice de leur stage au Nicaragua, toujours au Well Pub, on leur a proposé la phrase-clé suivante : « Pour le Nicaragua, j’vais t’mettre deux doigts! » Pour avoir le droit d’afficher au Cégep, il a fallu « habiller » des mannequins avec des feutres et des cartons!
S’il est plus que décevant que des compagnies utilisent les femmes comme jouet sexuel facile afin d’attirer leur clientèle masculine, que dire des hommes et des femmes qui entrent dans le jeu? Les hommes se sentant interpellés par ces phrases démontrent leur absence de respect pour leurs amies, copines, mères, sœurs. Les femmes, cautionnant par leur présence la suggestion du Well qu’elles ne sont que de simples vagins avec de la viande autour, dépassent tout entendement.
Les femmes ont plus de droits aujourd’hui qu’il y a cinquante ans, mais cet exemple prouve que beaucoup reste à gagner. L’égalité entre les sexes et le respect d’une personne autrement que pour sa fonction sexuelle, sont malheureusement encore utopiques pour les femmes subissant les standards de beauté actuels. Est-il normal qu’il soit si difficile pour une femme de réussir à se faire considérer comme une être humaine plutôt que comme des orifices à combler?
C’est pourquoi les femmes doivent continuer à se battre pour atteindre la place qu’elles auraient toujours dû avoir: la même place que tous les hommes. Et elles continuent! Au niveau provincial, l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante organise, entre les 6 et 17 mars, une campagne contre la marchandisation du corps des femmes à travers toutes ses associations membres ou sympathisantes.
À Sherbrooke, le Collectif Contre le Sexisme et l’Homophobie organise une semaine sous le thème « Femmes et hommes socialement modifiées ». Diverses activités se tiendront la semaine du 8 mars, journée internationale des femmes. Une marche soulignera d’ailleurs cette journée, commençant à 18h devant l’hôtel de ville. Ladite manifestation fera divers arrêts stratégiques à travers la ville, notamment pour informer la population sur diverses problématiques tel « l’épisode Well Pub ».
P.S. Nous avons commencé à ramasser toutes les affiches avillissantes trouvées et nous avons déjà les fameux billets du Well Pub et un "fessetival" avec des femmes à moitié déshabillées et dans des positions très explicites... Quelle merveille.
Membre de l'AÉCS qui n'est plus avant-gardiste.