Le suicide au collegial

Mouvement ouvrier, droits des immigrants, immigrantes et réfugié-e-s, environnement, etc.

Messagede Ekokannon le Sam Oct 20, 2007 1:47 am

exocortex a écrit:Mes chers, Camus amène une réflexion intéressante sur l'état d'esprit sucididaire. Souvent cela peut découler d'une indifférence face au monde qui amène à une perte de sens des actes que nous posons. Aussi, le sentiment d'inutilité qui en découle.

Pour ramener le tout dans une perspective plus sociologique et ainsi affiner la réflexion, je crois que Marx serait plus à propos. Dans les pays du Sud, peut-être que la faim et le sentiment qu'il faille subvenir à ses besoins et à celui de sa famille amène les gens à une pensée pragmatique axée sur l'action (i.e. soumise à leur condition matérielle), ce qui les incitent moins se poser de question sur le sens de ce qu'ils font. De plus, l'absence d'éducation peut amener les mythes religieux à combler les réponses face à des questionnements potentiels. Toutefois, une question s'impose de fait : selon les statistiques, est-ce que le taux de suicide des pays du sud est-il plus élevé dans la classe riche que dans la classe pauvre?

Vautrez-vous seul dans vos analyse systémico-normativo-funky-bodinienne, moi j'aime mieux Marx et Camus.


Camus et sociologie : ça crie dans ma tête... peut-être que la psycho pourrait s'entendre avec lui, mais encore...
Marx et sociologie : c'est comme coudre de la soie avec un marteau piqueur... à part sur les rapports économiques, voir ailleurs.

Le suicide est une question sociale... pis ce que tu cherches à décrire en termes moyennement marixstes, ben Weber te l'clenche en 3 giffles sèches et bien mises. Lis, puis compare.
Appuyez-vous sur les principes, ils finiront bien par céder.
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Messagede PVJ le Mar Oct 23, 2007 6:37 pm

Vous avez toute et tous tout faux. Vous avez exagérément affûté votre rasoir d'Occam. Je m'explique.

Le problème du suicide transcendant les barrières de l'arbitraire disciplinaire, la réponse qu'il est possible d'y adresser doit conséquemment, dans une optique résolument postmoderne, viser le complet décloisonnement. La compartimentation de votre pensée rejetait a priori la fécondité d'une analyse puisée dans l'intersubjectivité de la transdisciplinarité, excluant dès lors une approche holistique à ce problème subjectif.

La clé de voûte de mon raisonnement, ou plutôt devrais-je dire de mon aperception assertorique, se situe chez Ludwig von Mises. Celui-ci écrit, dans une prose admirable et avec une justesse infinie : "Le libéralisme [...] dit simplement que seul l'ordre social capitaliste convient aux buts que les hommes se proposent et que les constructions sociales du socialisme, de l'interventionnisme, du socialisme agraire et du syndicalisme sont irréalisables et contreproductives."

C'est dans cette perspective, et seulement dans cette perspective, que Camus devient pertinent dans l'analyse. Nonobstant que l'existence ne précède pas l'essence, comme pourrait le croire Camus par le biais de la formulation sartrienne, le pétrole existant, après tout, bien avant l'homo habilis, le vide abyssal qu'il décrit entre la subjectivité radicalement immanente et le monde demeure d'une grande acuité. Il est certes sociologiquement insuffisant, or l'umwelt du suicidaire ne pourrait être mieux imagée. La vie humaine est absurde dans la mesure où l'environnement est hostile aux buts de l'Humanité.

Marx permet d'appréhender dans une perspective plus sociologique le suicide. Si l'on enlève la question des faits, car là est le point d'achoppement avec le sublime Mises, Marx est une supernova éclairant de tous ses feux l'obscurantisme des rapports de production. En dépit du mauvais remède, le caractère structurant des rapports économiques dans la quête de sens de l'Humanité est d'une puissance explicative sans commune mesure. Des rapports de production collectivistes cachent la nature réelle de l'entéléchie humaine, voire la jugule. Par exemple, aux États-Unis d'Amérique, la grande transparence des rapports de production n'est certainement pas pour rien dans leur faible taux de suicide. Au lieu de se tuer, ils s'entretuent, c'est la quintessence du vivre-ensemble : la vie a un sens.

On en vient également à la conclusion que les catégories bodiniennes de la théorie du climat, quoiqu'animées par une intuition septentrionale, n'aient pas su révéler le fond socio-politico-géographico-économique de la problématique du suicide. C'est plutôt l'interventionnisme qui semble être fonction de la baisse du mercure, a fortiori lorsque l'on constate qu'il neige dans de nombreux États tentés par le socialisme et qui possèdent des taux de suicide parmi les plus élevés. Leur position géographique n'est pas innocente au tribunal de la réalité. Il fait plus froid au Québec, le Québec est un terreau fertile pour les idées socialistes, nous avons un taux de suicide plus élevé que la moyenne. CQFD.

Quant à Weber, le suicide n'étant pas une action sociale, parce que non dirigée vers autrui, sa méthode compréhensive l'exclut d'emblée. Le suicide est un acte et non seulement un état, comme le désenchantement.


En espérant avoir pu apporter quelque lumière sur cette ontologie de l'être-s'autonéantisant.
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Messagede Kapitaine_Kolon le Mar Oct 23, 2007 11:59 pm

Toi t'es grandement dû pour un exorcisme OPC. ;)
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Messagede renaud_giraldeau le Mer Oct 24, 2007 12:41 am

En effet, le suicide c'est pas rose et je souhaite à personne de connaître l'abominable sensation de savoir quelqu'un en train de se suicider.

Étant humoriste dans une autre vie, je dirais que c'est à cause de l'hiver. Cependant, cet argument tient de moins en moins à cause du réchauffement climatique.

Fanon disait que la situation politique dans laquelle un individu se trouve influence son comportement. Le mal de vivre provient probablement du carcan canadian. C'est une hypothèse...

Pour ma part, je sais que c'est pas en disant : Suicides-toi pas! que tu vas ramener quelqu'un de convaincu.

On dirait qu'il manque d'enthousiasme à être jeune, comme si on devait être vieux si jeune... je sais vraiment pas comment on peut aider concrètement!

On peut sûrement commencer par tous s'aider nous même...
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Messagede Ekokannon le Lun Nov 12, 2007 7:49 pm

PVJ a écrit:Vous avez toute et tous tout faux. Vous avez exagérément affûté votre rasoir d'Occam. Je m'explique.

Le problème du suicide transcendant les barrières de l'arbitraire disciplinaire, la réponse qu'il est possible d'y adresser doit conséquemment, dans une optique résolument postmoderne, viser le complet décloisonnement. La compartimentation de votre pensée rejetait a priori la fécondité d'une analyse puisée dans l'intersubjectivité de la transdisciplinarité, excluant dès lors une approche holistique à ce problème subjectif.

La clé de voûte de mon raisonnement, ou plutôt devrais-je dire de mon aperception assertorique, se situe chez Ludwig von Mises. Celui-ci écrit, dans une prose admirable et avec une justesse infinie : "Le libéralisme [...] dit simplement que seul l'ordre social capitaliste convient aux buts que les hommes se proposent et que les constructions sociales du socialisme, de l'interventionnisme, du socialisme agraire et du syndicalisme sont irréalisables et contreproductives."

C'est dans cette perspective, et seulement dans cette perspective, que Camus devient pertinent dans l'analyse. Nonobstant que l'existence ne précède pas l'essence, comme pourrait le croire Camus par le biais de la formulation sartrienne, le pétrole existant, après tout, bien avant l'homo habilis, le vide abyssal qu'il décrit entre la subjectivité radicalement immanente et le monde demeure d'une grande acuité. Il est certes sociologiquement insuffisant, or l'umwelt du suicidaire ne pourrait être mieux imagée. La vie humaine est absurde dans la mesure où l'environnement est hostile aux buts de l'Humanité.

Marx permet d'appréhender dans une perspective plus sociologique le suicide. Si l'on enlève la question des faits, car là est le point d'achoppement avec le sublime Mises, Marx est une supernova éclairant de tous ses feux l'obscurantisme des rapports de production. En dépit du mauvais remède, le caractère structurant des rapports économiques dans la quête de sens de l'Humanité est d'une puissance explicative sans commune mesure. Des rapports de production collectivistes cachent la nature réelle de l'entéléchie humaine, voire la jugule. Par exemple, aux États-Unis d'Amérique, la grande transparence des rapports de production n'est certainement pas pour rien dans leur faible taux de suicide. Au lieu de se tuer, ils s'entretuent, c'est la quintessence du vivre-ensemble : la vie a un sens.

On en vient également à la conclusion que les catégories bodiniennes de la théorie du climat, quoiqu'animées par une intuition septentrionale, n'aient pas su révéler le fond socio-politico-géographico-économique de la problématique du suicide. C'est plutôt l'interventionnisme qui semble être fonction de la baisse du mercure, a fortiori lorsque l'on constate qu'il neige dans de nombreux États tentés par le socialisme et qui possèdent des taux de suicide parmi les plus élevés. Leur position géographique n'est pas innocente au tribunal de la réalité. Il fait plus froid au Québec, le Québec est un terreau fertile pour les idées socialistes, nous avons un taux de suicide plus élevé que la moyenne. CQFD.

Quant à Weber, le suicide n'étant pas une action sociale, parce que non dirigée vers autrui, sa méthode compréhensive l'exclut d'emblée. Le suicide est un acte et non seulement un état, comme le désenchantement.


En espérant avoir pu apporter quelque lumière sur cette ontologie de l'être-s'autonéantisant.


Tu as oublié Durkheim !
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