Suite à la vague de droite qui a déferlée sur le Québec le faisant ainsi reculer près de 40 ans porté par un parti qui prétend défendre les intérêts de la classe moyenne, du vrai monde comme le claironne Super Mario : je vous propose un vrai portrait de la vie du « vrai monde ».
Au cours des trente dernières années, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres d’entre nous s’est grandement accru et pire encore, il s’est accéléré au cours des dix (10) dernières années. En 1976, le revenu des familles les 10% les plus riches était de 31 fois supérieur à celui des familles les 10% les plus pauvres. En 2004, cet écart a triplé et est passé à 82 fois. Tout cela à une période où l’économie canadienne n’a jamais été aussi florissante et productive!
C’est vraiment là où le bât blesse! Les travailleurs et les travailleuses produisent pour près de 1 trillion de dollars de plus qu’en 1981. Cela équivaut à la production de près de tous les pays en développement du monde, soit plus ou moins 2.5 milliards de personnes! Disons simplement que l’économie canadienne se porte bien! La taille de l’économie canadienne à presque doublée au cours des vingt dernières années, dont presque 40% seulement dans la dernière décennie. Encore au mois de janvier, le gouvernement fédéral se vantait en affirmant que le taux de chômage n’avait jamais été aussi bas au cours des trente dernières années (alors que près de 55% des cotisantes et des cotisants sont excluEs du régime d’assurance-chômage!). Il n’y jamais eu autant de monde au travail (à quel salaire et dans quelles conditions??)!
Le gouvernement crache des surplus, il ne sait même plus quoi faire avec : 9.2 milliards pour la dette, 5 milliards pour l’armée…nous avons de l’argent! Mais le problème avec tout cela, et bien c’est que ce sont toujours les mêmes qui en profitent!
Dans une période d’effervescence économique comme nous vivons actuellement, l’écart entre les riches et les pauvres devrait se rétrécir. Dans un période de surplus comme celle que l’on vit actuellement, le gouvernement devrait agir comme un régulateur et s’assurer que la redistribution de toute cette richesse, qui n’est rien d’autre que le fruit de l’exploitation de la force de travail des gens de la classe moyenne, se fasse adéquatement!
Avec un gouvernement conservateur au fédéral et un gouvernement libéral et adéquiste au Québec, nous vous conseillons d’attacher votre tuque solide, parce que l’absurdité ne fait que commencer.
Il est absolument inconcevable que près de 10% des familles les plus pauvres au Canada vivent avec moins de 23 300$ par année. Notez que lorsque l’on fait référence à une famille, l’on parle d’un ménage qui élève au moins un enfant âgé de moins de 18 ans, soit près de 46% de la population canadienne. Près de la moitié de celles-ci survivent avec moins de 17 500$ par année. Non, mais comprenez-vous l’incompréhensible! La seule catégorie de famille qui a connu une augmentation de ses revenus au cours des trente dernières années, et bien ce sont les familles constituant les 10% les plus riches. Leur revenus ont en effet augmenté de près de 30% entre 1976 et 2006.
Mais oui, nous le savons, c’est parce qu’ils travaillent ces gens là! Ils et elles font des efforts, ils et elles contribuent à la société, c’est pas comme les pauvres, ces paresseux, ces fainéants! Et bien c’est faux! Alors que près de 80% des familles canadiennes consacrent plus de temps au travail salarié qu’il y a 30 ans, plus ou moins 250 à 300 heures de plus par année sans voir leurs revenus augmentés et même en le voyant descendre dans certains cas (les 10% les plus pauvres!), et bien les 10% des familles les plus riches, eux, travaillent moins qu’il y a trente ans!
En fait, la part de richesse de la classe moyenne est en constante réduction depuis 1976. Nous sommes beaucoup plus pauvres que la génération précédente. En 1970, la part de richesse des familles les 20% les plus pauvres était de 4.5%, en 2000, cette part de richesse est de plus ou moins 2.5%. Au même moment, les familles les 10% les plus riches ont vu leur part du gâteau passé de 23% en 1970 à 29.5% en 2000.
Nous parlons quotidiennement de fermetures d’usines. Nous parlons à tous les jours d’un pan entier de l’économie qui est en pleine crise. Depuis 2005, ce sont près de 216 000 emplois qui ont disparus dans le secteur manufacturier. Mais la crise, qui est-ce qui la vie? Les trois quarts des fermetures n’ont même pas lieu pour des raisons de non-rentabilité ou de pertes. Bien au contraire! Ces fermetures ont eu lieu pour augmenter la marge de profit des entreprises! De plus, les élites et les biens-pensants de cette économie d’exploitéEs nous disent que les travailleurs et les travailleuses doivent faire un effort pour se serrer la ceinture pour faire concurrence aux marchés asiatiques et émergents! Les travailleurs et les travailleuses doivent être solidaires pour le bien de l’économie collective! N’était-ce pas là le discours du roi BouBou lors de l’épisode Olymel??
Facile à dire de se serrer la ceinture quand ces dirigeants d’entreprise sont les seuls à voir leurs revenus augmenter depuis les 30 dernières années. Facile à dire lorsque le salaire moyen des hauts dirigeants est de plus ou moins 600 fois supérieur à celui des travailleurs et des travailleuses au salaire minimum.
Cette économie nous saigne peu importe la couleur de ceux qui sont au pouvoir! Mais le plus troublant dans tout ce récit, c’est que les gens qui portent au pouvoir des partis comme le Parti conservateur ou l’ADQ sont issuEs de cette classe de gens qui se font exploitéEs quotidiennement par ceux et celles qui contribuent aux caisses électorales de ces partis. Allez donc comprendre!
Pour les ceux qui désirent en savoir plus sur l’état de la situation, je vous invite à consulter l’étude The Rich and the rest of us, du Canadian Institute for policy alternatives, à l’adresse suivante http://policyalternatives.ca/Reports/2007/