Dans le pire des cas, j'accepterais davantage un réinvestissement en éducation qu'un système louche d'IPU
Dans le pire des cas?
De quel réinvestissement tu parles?
guillaime-assé a écrit:soit "Achetez maintenant, payez plus tard !". Notez que c'est déjà inscrit dans le système d'éducation via les prêts et autres marges de crédits étudiantes.
Achetez maintenat, payez "
en fonction de vos revenus" plus tard. Ça reste un progrès par rapport aux dettes à montants fixes qu'on a aujourd'hui;
Guillaume-assé a écrit:que le gouvernement devrait s'endetter pour assumer cette période-là... qui dit endettement dit encore des intérêts à payer. Et vous croyez que c'est qui encore qui les paierait ces intérêts ?
Le meilleur argument pour l'instant. Mais un réinvestissement substentiel obligerait déjà le gouvernement à emprunter.
guillaume-assé a écrit:Voiture, maison, chalet, bateau, ski-doo, alouette !
Ça c'est le pire argument. On va pas sacrifier l'éducation pour des ski-doo. L'importance de la gratuité, c'est pour donner l'acces à des gens qui sont pauvres ou qui ne mettent pas la richesse matérielle au centre de leurs priorités. C'est justement les étudiants à la civic rouge et aux ipods derniers cri qui éloignent la population de vos revendications et les prêtent au ridicule. Les jeunes familles qui peinent à arriver, les étudiants qui se contentent de peu mais qui doivent tout arrêter à cause des frais actuels et des frais afférants, c'est un meilleur cheval de bataille, sérieux.
Si vous voulez la gratuité pour jouir de la surconsommation sur le bras des contribuables, vous perdez la bataille. C'est pas des jokes. Pensez stratégie un peu.
Guillaume-assé a écrit:l'IPU au fond c'est une manière d'ajouter un facteur aliénant. Tout le monde a l'air d'y trouver son compte, mais la surprise les attend dans le détour. Pis quand la surprise est là il n'y a plus personne, ou presque, pour y réagir.
C'est moins aliénant qu'une dette. Et puis, évidemment, si c'est rétroactif, y a un problème. Mais je ne crois pas que c'est ça le but.
La décroissance: tu as peur d'avoir peur. Payer de l'impôt décourage les investisseurs à investir et les travailleurs mobiles ou internationnaux à s'installer. Peut-être. Mais payer de l'impôt progressif ne décourage pas les gens à gagner plus d'argent. Je ne connais personne qui refuse une augmentation de salaire parce que cette augmentation serait plus imposée: au final, tu as plus d'argent quand même.
D'ailleurs, tu te contredis: tantôt, l'IPU "met l'éducation au service de l'intérêt personnel et du capital", tantôt ça "décourage les finnissants à avoir des jobs payantes". Ça ne tiens pas du tout.
décroissance a écrit:D'après moi, le riche qu'il soit universitaire, fils de péladeau, ou richissime plombier, doit contribuer à une Éducation universelle, parce que l'apport de cette éducation devrait également rapporter à la société et non pas aux entreprises.
D'après toi dans ton monde idéal, parceque d'après la réalité, les entreprises font énormément d'argent avec notre système d'éducation, et des travailleurs qui deviennent très compétents et spécialisés profitent de leur éducation, parfois sans redonner à la société. Les impôts financent la formation de gens qui peuvent s'en servir contre la société (ex: le fiscaliste qui étudie grâce à l'argent des impôts et qui va travailler à sortir l'argent de l'impôt).
la décroissance a écrit:Combien du total des frais de scolarité le gouvernement nous fera-t-il payer? Assiterons-nous à un dégel complet? En tout cas j'ai pas l'impression que ce sera moins que le montant du dégel actuel
Ni le dégel, ni l' IPU ne veullent dire "assume 100% de ton éducation". Les deux systèmes peuvent cohabiter et se complémentariser.
Othozel a écrit:Aucune crédibilité à ces "propositions", aucune légitimité. Plus on les accepte comme inévitables ou à considérer, plus elles le deviennent. Il faut plutôt travailler à mettre de l'avant notre proposition, à l'argumenter, la défendre et lutter pour l'obtenir.
Ça serait idéal. Surtout si 80% de la population marche avec vous en dansant et en chantant dans les rues pour la gratuité et que tous les gouvernements se battent pour être le premier à l'offrir et ainsi s'assurer un succès électoral sans précédant.
Mais, advenant que ça ne soit pas possible, préférez-vous lutter jusqu'au bout sans résultats et être tassé de l'orientation que ça va prendre, ou négocier et faire des compromis, en faisant valoir vos points et avec des résultats tangibles?
Un impôt pour les gens qui ont étudié = consécration des concepts de bénéfices individuels et d'utilisateur-payeur + nouvelle catégorie d'impôt en fonction d'un service reçu. Plus accessible ou une façon cute de te faire payer ton éducation "par en arrière"?
Le concept de bénéfice individuel n'a pas besoin d'être consacré. Il l'est déjà. Il est encré dans notre cerveau, même le cerveau de ceux qui se battent contre, il définit une bonne partie de notre réalité, et il paraît même que, à part les fourmis et les abeilles, tous les animaux ont un instint de bénéfice individuel(!). Même les bébés (!).Dans le financement à l'éducation, il est la justification des frais actuels et des frais afférents. Bienvenu dans la réalité.
Le concept d'utilisateur-payeur, s'il est régulé dans le cadre d'un paiement proportionnel au revenu, n'est pas un frein à l'universalité. C'est même un modèle progressif de redistribution, qui décourage le gaspillage et empêche les plus fortunés de se faire financer par des gens plus pauvres.
L'impôt en fonction d'un service reçu: à condition que ça ne provoque pas l'innaccessibilité, ça me semble parfaitement légitime!! Quelqu'un qui fait attention à sa santé, qui est autodidacte, devrait faire sa part en payant de l'impôt, ok, mais si il considère qu'il fait également sa part en étant autonome de la plupart des services gouvernementaux, pourquoi cette part ne serait pas reconnue?
Tenez: Quelqu'un qui vit sur une terre où il n'a aucune eau courante, aucun système d'égoût, qu'il fait le déneigement lui-même, oui, il paie des taxes municipales, mais beaucoup moins que l'autre voisin qui profite de tous les services. Vous trouvez cela injuste?
Dans beaucoup de pays d'europe du nord, les tikets de char sont proportionnels au revenu: le gars qui fait 9000 par année s'en sort avec une amende de 30 piasses, et le gars qui en fait 600 000 avec une amende de 2000$. Vous trouvez ça injuste?
En passant je ne suis pas un fan de l'IPU, mais je veux connaître l'avis des gauchistes sur des alternatives au modèle actuel. Le gouvernement-providence et la gratuité "obligatoire" dans les services sont mis-à-mal actuellement, et croyez-le ou non, en péril, et je me demande si un renouvellement de certaines façons de faire ne pourrait pas sauver l'essenciel tout en larguant le superflu ou le dogmatique.
Dans un monde où tous les prix seraient proportionnels aux avoirs de l'acheteur, tout le monde serait sur le même pied d'égalité et la capacité de payer ne serait pas un frein à rien.
Actuellement avec le marché et avec l'état-providence nous avons affaire à deux package-deals: d'un bord, le marché qui vent ses mérites de gestion et de responsabilisation saine (réelles ou supposées) grâce au principe d'utilisateur-payeur, mais qui prohibe son accès à cause de la capacité de payer inégale des consommateurs. De l'autre bord, l'universalité des services et la gratuité, qui, si elle offre un accès à tous les usagers, s'endette sérieusement et qui, à travers l'assistanat et la déresponsabilisation individuelle réelle ou supposée, croyez-le ou non, (si si! je vous assure!) passe pour mal gérée, nuisible au progrès, gaspilleur, se fait rammasser solide, et commence même à s'effriter et à se faire brader.
Bon c'est pas mal ça.
Remarque, si vous croyez avoir le gros bout du bâton et avez vraiment l'impression que le gouvernement-providence est blindé et qu'il ne s'est jamais mieux porté, je n'ai rien dit.