J'ai lu l'article, je n'aime vraiment pas comment elle se déresponsabilise.
J'ai franchement une insulte au bout des lèvres.
Humph.
Magazine Châtelaine – appel à protester
Les membres de la direction de l’IREF tiennent à protester contre le billet de la rédactrice en chef de la revue Châtelaine, Lise Ravary, en raison de la nature et du ton de son propos intitulé « Minute ! » dans la livraison de septembre du magazine. Le billet fait référence à l’Avis du Conseil du statut de la femme, Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. Nous vous invitons donc à boycotter l’achat de la revue et pour celles qui y sont abonnées, à annuler votre abonnement.
Réf. : http://fr.chatelaine.com/billet/article ... 4743_18716)
En juin dernier, ce que j’appelle le « Conseil du statut de Nous la Femme » publiait un avis pompeusement appelé : Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. On y ressort, à la sauce 2008, les fantômes de batailles légitimes menées par les féministes des années 1970 et 1980 pour faire cesser ces publicités sexistes qui utilisaient alors le corps érotisé des femmes pour vendre des objets à des hommes. C’était l’époque du calendrier Pirelli, de la pitoune sur le hood du char et de l’agente de bord qui disait à l’homme d’affaires : « Thé, café ou moi ? » Des choses qu’on ne voit plus ici aujourd’hui, sauf chez un brasseur de bière brésilien égaré au Québec que le Conseil des normes de la publicité (ça existe) a ramené à l’ordre il y a quelques années.
Cet avis du Conseil du statut de la femme mélange tout : il pleure la disparition des cours de formation personnelle et sociale qui comprenaient l’enseignement d’une sexualité égalitaire (sic), ramène des théories datant de 1975 sur la socialisation par les pairs et exprime l’espoir de voir un jour disparaître la tyrannie de la séduction (et la race humaine en même temps ?). Il nous fait avaler des phrases du genre : « l’adolescence, la recomposition des relations sociales de sexe se fait sous l’effet de jeux d’attirance inédits. » Et enfin, il veut nous convaincre qu’il est du devoir du Conseil de promouvoir une sexualité libre de stéréotypes sexuels. Alors si vous voulez jouer à l’infirmière avec votre mari ce soir pour mettre du piquant dans votre vie de couple, le Conseil aimera pas ça. Et moi qui pensais que l’État n’avait rien à faire dans la chambre à coucher.
Chose certaine, en Iran et en Arabie saoudite, où l’espace public est asexualisé, ces problèmes n’existent pas.
Je comprends et approuve qu’on s’inquiète de l’impact de l’hypersexualisation de l’espace public sur les filles ET les garçons. Mais de là à réclamer que le gouvernement subventionne un comité de travail permanent, fasse la promotion de la sexualité égalitaire, passe des lois qui frisent la censure, s’inspire de bondieuseries féministes dont les antiféministes raffolent et prône la rééducation des médias, je suis plutôt sceptique.
À ceux et celles qui croient que les instances politiques peuvent tout régler, je réponds toujours : « Si tel était le cas, y aurait pas de nids-de-poule dans les rues et pas de listes d’attente dans les hôpitaux. »
Le Conseil semble croire que la lutte aux stéréotypes est un échec total. Pire, que le féminisme régresse. Minute ! C’est faux dans le Québec d’aujourd’hui.
À qui la faute ? Aux médias ! Selon la présidente du Conseil avec qui j’ai débattu de la question à la radio, TOUS les magazines lus par les jeunes sont coupables de montrer des images dégradantes de la femme. Dans l’avis, on nous apprend que, parmi les 20 émissions de télé préférées des jeunes, 70 % présentent du contenu sexuel, que le marché de la mode vise dorénavant les filles de 8 à 13 ans (les petites filles qui achètent des strings chez La Senza Girl le samedi n’y vont pas toutes seules). Et que 22 % des filles de 15 ans affirment avoir eu des relations sexuelles. On vient de découvrir cela ?
Le problème, c’est que lorsqu’on tire dans toutes les directions, on n’atteint pas sa cible. Les adolescents d’aujourd’hui sont confus. Ils ont besoin de guides, de balises, de se faire dire non, de parents qui passent du temps avec eux. Vous vous inquiétez de ce qu’ils font sur Internet ? Pas besoin d’un comité gouvernemental permanent pour installer l’ordi dans la cuisine ou dans un endroit passant (nous avons même des idées déco). Votre fille de 10 ans veut un string ? Un mot, trois lettres : NON. Y a pas de sexe à la télé avant 21 h, c’est la loi. Ça règle l’heure du dodo. Maman se sent un peu gonflée ce matin ? C’est pas une bonne idée de demander à sa fille : « Est-ce que j’ai l’air grosse dans mon pantalon ? » On n’inscrit pas sa fillette à un concours de mannequins. Un disque de hip-hop nous trouble ? On l’interdit. J’ai banni la musique d’Omnikrom à la maison. Ma fille n’en est pas morte. Aujourd’hui, elle est fière de mon geste.
C’est pas si compliqué que cela. Pas besoin d’appeler à la censure ou à la subvention.
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Le mois prochain : y a-t-il un avenir pour le Conseil du statut de la femme ?