Forums de l'ASSÉ

Pis toi t'es sensé l'avoir?

Camarades, je m'en confesse, j'ai pêché. Je me suis ouvert de ma faiblesse sur un forum public. Cela mérite certainement l'excommunication. J'espère sincèrement que le mouvement révolutionnaire s'en remettra...

Bon maintenant, on va mettre une chose au clair. Je n'ai jamais prôné le vote stratégique. Je suis aller voter une couple de fois dans les dernières années. Ce n'est pas pareil. D'ailleurs, je n'en ai parlé publiquement que deux fois. Une fois sur le forum de discussion mis en lien et une autre fois lors d'une discussion bilan sur la campagne abstentionniste de 2007 au Salon du livre anarchiste (c'est pas moi qui faisait la présentation). Je met quiconque au défi de prouver le contraire.

Donc je suis déjà allé voter. Est-ce une contradiction avec la position antiélectoraliste que je défends par ailleurs? Oui et non. Oui, prôner l'abstention et aller voter ce n'est pas génial. Non, parce qu'on peut à la fois aller voter et être antiélectoraliste. L'enjeu central n'est pas le vote des uns et des autres mais bien de savoir si on prône oui ou non la participation électorale (comme dans se présenter aux élections) et si oui ou non on pense que l'on peut changer les choses pour le mieux depuis l'assemblée nationale. Je réponds non au deux questions.

J'étais d'avis que le vote individuel était secondaire. Que c'était purement conjoncturel et tactique. Que ce qui comptait c'était de comprendre qu'on ne peut pas changer le monde dans les urnes et que le mouvement révolutionnaire devait s'en tenir à une pratique extraparlementaire. La pratique et le débat interne dans mon organisation m'a prouvé que j'avais tord. Le vote individuel des révolutionnaires compte. Il ne s'agit pas simplement de ne pas s'en mêler comme organisation, de «boycotter leurs élections» comme dirait l'autre. Concrètement, au jour le jour, nous sommes en «compétition» avec des réformistes électoralistes. Or, à chaque fois qu'en période électorale nous abdiquons et que nous allons voter, nous affaiblissons notre position et renforçons la leur parce que nous prouvons en pratique que c'est eux qui ont raison. Et ça c'est pas bon.

Donc, la NEFAC (et maintenant l'UCL) a clarifié sa position. Non seulement elle est antiélectoraliste, mais elle prône l'abstention pure et dure et rejette les arguments pour le vote stratégique. J'ai été convaincu, je m'incline et je défends cette position de bon coeur. On peut tu passer à d'autre chose maintenant?

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Sur la question du leadership et du fait d'être ou pas un dirigeant. Nous n'avons pas de dirigeants. Point à la ligne. Des exécutants, certes, mais pas de dirigeants au sens propre. Il n'y a personne qui dirige l'UCL. C'est la base qui dirige l'UCL, c'est une organisation autogérée et fédéraliste. Faudra vous rentrer ça dans la tête.

En ce qui concerne ma petite personne, je ne suis pas un dirigeant. Pas même le représentant d'un pôle idéologique. Je suis une grande gueule. Ce n'est pas pareil. Maintenant, si vous connaissiez la gang de têtes de cochon avec laquelle je milite, vous sauriez qu'il me serait impossible de les diriger ou même d'avoir une influence prépondérante. Concrètement, nous développons collectivement nos positions à partir d'un aller retour entre la discussion et la pratique.