Ouain. Bon. Affrontement inutile. Tentons une approche gestionnaire. Qui sera sûrement déviée.
La totalité de l'argumentaire néo-libéral présenté dans ce thread relève d'une comparaison entre deux systèmes académiques (systèmes sociaux aussi, mais on va rester avec l'éducation). On a pris un modèle
a priori gagnant (ÉUA) et un système
a priori minable (Qc). Le raisonnement premier des administrateurs de bas calibre, des entrepreneurs du dimanche et des philo-économistes amateurs, c'est le bon vieux
benchmarking. Pour ceux qui ne savent pas c'est quoi, le benchmark est une appropriation des pratiques d'une organisation afin d'améliorer ses propres performances.
Malheureusement, il faut savoir que dans la majorité des cas, le benchmark intégral est un échec LAMENTABLE. Il faut savoir prendre en considération les éléments inhérents tant à l'environnement de départ, qu'à l'environnement d'arrivée (ici: valeurs, traditions, système politique, idéologies, etc.).
Pour faire un test, appliquons intégralement au Québec le système anglo-saxon: Dégel des frais de scolarité et retrait des barrières à la privatisation. Alors que les frais de scolarité augmentent, on assiste à une chute drastique de la population étudiante, entraînant une réduction du nombre de diplômés, réduisant le bassin d'employés, ce qui rendra le Québec encore moins intéressant, et donc peu rentable. Pourquoi investir dans des institutions aussi lamentables? Les entreprises s'en désintéresseront.
Pour ce qui est de l'équation: Compétition=excellence=résultats, c'est un peu fort. La compétition n'entraîne pas nécessairement l'excellence. La compétition entraîne une adaptation au milieu, qui répond le mieux possible aux besoins et désirs de l'environnement. Dans la mesure ou les entreprises financeraient les institutions académiques, la compétition aurait comme objectif de répondre uniquement aux désirs (j'omet volontairement "besoins") des entreprises. Et puisque beaucoup d'organisations (plusieurs grandes entreprises, notamment les PLQ et PCC) désirent une main d'oeuvre docile et incapable de réfléchir pour elle-même, on obtient donc une nouvelle équation:
Compétition académique=médiocrité sociale=résultats néo-libéraux.
Et petit questionnement moral intéressant, question de bien finir la journée,
Est-ce que l'éducation doit servir la société, ou est-ce que l'éducation doit servit l'économie?
Est-ce que l'économie doit servir la société, ou est-ce que la société doit servir l'économie?
J'ai toujours peur des solutions toutes pretes, toutes mâchouillées et réchauffées qu'offrent parfois les gens. Le capitalisme, le communisme, le cannibalisme, le christianisme... On peut tout trouver dans n'importe quel *.isme. J'ai un seul conseil en tant que B.A.A. "
Think out of the box"... Une stratégie basée sur une seule idéologie est vouée à l'échec.
A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes.