C'est le texte qui a été envoyé. Il n'explique pas en totalité tout ce qui est apporté, mais il est long et doit avoir une limite. Pour celles et ceux qui veulent plus d'information, voyant que le sujet a été source de bien des échanges, n'hésitez pas!
mob_ahuntsic@hotmail.com
En session d’automne dernier, pour mettre un point de départ à la répression de, non pas l’exécutif de l’AGÉCA, mais de ses administrateurices, un document de proposition de réforme des structures avait été rendu publique. Le comité ayant planché sur ces structures était composé d’étudiantEs membres du conseil d’administration, d’étudiantEs simplement membres de l’AGÉCA et des étudiantEs d’autres associations étudiantes.
Le groupe (les BŒUFS) faisait alors pression lors des conseils d’administration afin qu’un forum sur les structures se tienne avant la fin de la session. Suite aux pressions des administrateurices, le document fut dévoilé. Les BŒUFS n’avaient, pour ce faire, pas choisi l’option d’attendre au conseil suivant pour le déposer et que celui-ci ne soit vue que par les tenantEs du pouvoir. Le document donc fut distribué dans les comités étudiants et affiché sur des babillards.
Au conseil d’administration suivant, il fut décidé d’imposer une censure au document. Les arguments apportés tenaient sur l’illégalité du document. En effet, l’avocat de l’AGÉCA s’était penché sur le document et avait réussi à trouver un point qui ne pourrait se conformer à la loi. Ce point était que les assemblées générales étaient souveraines! Légalement, une association étudiante est gérée par la loi des OSBL et dans ces institutions, la seule instance légalement souveraine est le conseil d’administration. L’assemblée générale ne sert qu’à nommer et retirer les administrateurices. C’est son seul pouvoir. Cet argument légal mit fin à la semaine où, dans les comités étudiants les étudiantEs, avaient réfléchi et parlé des structures. Ce qui était apporté était illégal.
Pour la censure, un autre point fut aussi soulevé. Le document de réforme se divisait en deux parties, la première expliquant en quoi un changement des structures devait ce faire, et la deuxième était le projet en tant que tel. La première partie dérangeait émotionnellement les administrateurices étant réfractaires au changement. Illes se sentaient viséEs par cette partie, dénonçant des décisions prises sans consulter la population étudiante.
Cette censure mis aussi fin aux BOEUFS. Ce comité s’était créé de lui-même, et les différentes positions sur comment continuer à militer allaient en opposition. La censure fut tout de même rétractée la semaine suivante, mais seulement pour la deuxième partie.
Début octobre, dans le journal étudiant L’Attribut, un article critiquant les agissements d’exécutantEs de la cellule bloquiste installée à Ahuntsic paru. Pour faire suite à ce texte, les exécutantEs ont menacé l’AGÉCA de la poursuivre pour diffamation si des sanctions n’avaient pas lieues sur l’auteur des lignes, Jean-Sébastien Ritchie.
Je sais pour avoir entendu le président de l’association le crier rougement lors d’un conseil d’administration, qu’il fut alors question d’exclure l’étudiant en question de l’association étudiante en lui remettant sa cotisation. Cet étudiant ne faisait que des conneries et il était temps que l’AGÉCA montre qu’elle ne pouvait accepter un tel comportement qui entachait son image. Cet étudiant faisait aussi parti des gens ayant travaillé sur la réforme et était membre du comité de mobilisation.
Le 25 octobre eut lieue notre assemblée générale annuelle. Nos administrateurices avaient alors promis à l’administration du Collège que ce serait une petite AG calme. Les gens du comité de mobilisation, voyant que le lendemain il y avait une manifestation nationale à Québec et qu’aucun point à l’ordre du jour n’en parlait, a averti la les étudiantEs qu’un nouveau point à l’ordre du jour allait être proposé. Il serait question d’une grève pour le 26 octobre.
Lors de l’assemblée générale, nous étions donc environ 600, (je ne peux avoir les chiffres exacts, les procès-verbaux ne sont pas trouvables) et le 2/3 des membres vota pour une grève afin de permettre aux gens qui le voulaient de monter à la manifestation. Comme aucun autobus n’était prévu pour l’occasion, le CRAM mis son autobus à la disposition des militantEs. FrustréEs que le point et la grève eurent lieu, les administrateurices refusèrent de reconnaître que l’association doit faire sa part pour payer cet autobus et rembourser une partie du coût au CRAM.
Il fut, par la suite, critiqué que deux militants du comité de mobilisation se présentaient fréquemment au CRAM sous la bannière AGÉCA. Comme aucunE administrateurices ne désiraient y participer, au début de la session d’automne la tâche leur incomba, au plaisir des gens au pouvoir qui conservaient un pied dans l’instance.
Durant le mois de novembre, Jean-Sébastien Ritchie et un autre membre, Alain Savard, tous deux coordonnateurs élus du comité de mobilisation, perdirent ce poste suite à une décision du conseil d’administration. Ces deux étudiants s’impliquaient sur d’autres comités et les exclure du comité où ils dérangeaient le plus était préférable à les rencontrer. À même date (introuvable parce que manque de PV), une administratrice en poste depuis fin mai 2005 était toujours signataire pour le comité de mobilisation. En décembre, un autre individu cumula les deux postes pour une courte période.
Pour annoncer la deuxième AG de la session, qui dura moins de 30 minutes et qui servait seulement à avertir les membres qu’un forum sur les structures devait se tenir en février (il fut annulé), des membres du comité de mobilisation préparèrent des tracts. Le président de l’AGÉCA accusa alors les concepteurs du tract de vouloir détruire l’association parce qu’on pouvait y lire « que l’association étudiante pourrait être plus démocratique ». Je tiens à rappeler que ce président ne fut JAMAIS élu!
C’est pas mal la fin de ce que je me souviens pour la session d’automne 2005. Passons à la session actuelle.
Pour le premier lundi de la session, soit le 23 janvier, des membres du comité de mobilisation avaient préparé un journal intitulé Le Tract. Suite aux troubles avec les administrateurices lors de la session d’automne, il était décidé que ce journal ne critiquerait pas l’association afin de conserver une bonne entente relative. Pour l’impression, c’est Jean-Sébastien Ritchie qui signa au local de photocopies, avec l’accord du signataire officiel du comité de mobilisation (qui n’était plus étudiant à Ahuntsic).
Lors des conseil d’administration suivants (le 25 et 26 janvier), il fut décrété que Jean-Sébastien Ritchie n’avait plus le droit d’aller dans les locaux de l’AGÉCA (y compris le café étudiant), qu’il ne pouvait plus participer à aucune activité organisée par l’AGÉCA ou ses services et qu’il ne pourrait plus se présenter aux instances!
La décision fut affichée sur les murs de tous les comités avant même que l’étudiant concerné soit mis aux faits. Il a aussi été dit aux étudiantEs qui se questionnaient sur le comment réagir si Jean-Sébastien Ritchie se présentait et refusait d’obtempérer que la façon d’agir serait alors d’appeler la sécurité. L’étudiant victime de la répression l’a donc appris le lendemain, dans un de ses cours, par une de ses amies qui se demandait pourquoi il y avait ces affiches!
Les arguments pour cette « disparition » furent les suivants : Jean-Sébastien Ritchie avait commis une fraude en signant pour l’impression du Tract puisqu’il n’était plus signataire du comité de mobilisation; Qu’il avait causé déjà assez de troubles avec l’article traitant de la cellule bloquiste qu’on préférait donc maintenant prévenir plutôt que guérir; On le soupçonnait d’avoir interféré dans le processus de mise en page du journal étudiant afin qu’un article qui avait été censuré puisse paraître.
Lors du conseil d’administration suivant (31 janvier), où l’étudiant exclu était convoqué mais qu’il ne se présenta guère puisque déjà condamné, on décida tout de même de réduire la sentence. Désormais, Jean-Sébastien Ritchie ne pouvait plus rentrer dans le local de L’Attribut ni être élu sur aucun comité.
Durant la même semaine, la situation fut dépeinte aux associations membres du CRAM, et il fut proposé par une association que, puisque aucunE administrateurice n’avait participé à l’instance depuis la grève générale illimitée 2005, le membership serait transféré de l’AGÉCA au Comité mob. Ahuntsic dont les membres assuraient une présence assidue.
Lors de cette semaine se tint aussi la première réunion du comité de mobilisation. Les membres du comités ont alors refusé l’autorité du CA en votant à l’unanimité Jean-Sébastien Ritchie à un poste de Coordonnateur. Il fut aussi voté qu’une partie du budget du comité servirait à rembourser une partie de l’autobus du CRAM utilisé le 26 octobre et que, sous la demande du comité d’administration, de nouvelles structures pour le comité de mobilisation allaient être considérées. Nous avons eut une autre réunion avant le CA suivant. Nous étions plus de membres présentEs que d’administrateurices.
Le mardi 7 février le conseil d’administration ferma le comité de mobilisation. Parce qu’il n’avait pas de structures, parce qu’il avait réélu Jean-Sébastien Ritchie (le comité n’avait pas de structures mais pouvait élire…?), parce qu’il avait décidé de rembourser l’autobus du CRAM, parce qu’il avait changé le membership au CRAM et que désormais l’AGÉCA n’y était plus membre et parce qu’un nouveau concept fut apporté : celui comme quoi la tâche du comité de mobilisation devrait désormais s’en tenir aux campagnes menées par le conseil d’administration. Le comité de mobilisation serait donc une petite armée personnelle pour les administrateurices. Il faut savoir qu’aucune élection n’a eu lieu pour élire les membres de ce conseil qui ne consulte pas les membres (en date du 5 mars 2006, aucune AG ne s’est encore tenue de la session ou n’est même envisagée!).
Pour ce qui est de la répression institutionnalisé, je crois bien que c’est tout, mais il ne faut pas oublier ce qui se dit et se fait en dehors des instances. C’est souvent bien pire et moins joli.
Au comité de mobilisation, nous faisons présentement de l’information massive avec les moyens du bord et la solidarité de d’autres associations étudiantes, mais les tâches à faire pour pouvoir ne serait-ce que distribuer un tract sont décuplées et demandent des déplacements et du temps. La marginalisation dans laquelle le CA tente de nous enfermer fonctionne dans la plupart des gens des comités qui ne connaissent qu’un pouvoir centralisé qui devient donc la norme. Pour les gens à l’extérieur des comités, la consternation à tendance à se généraliser, mais la crainte de l’implication est difficile à surmonter en temps de répression.
Pour ne pas oublier que l’AGÉCA n’est pas nouvellement répressive, voici des actions qu’elle a déjà entreprises :
- En 2002, deux étudiants furent interdits d’accès aux locaux du conseil d’administration et des permanentEs.
- Dans ce coin d’année (je ne le trouve pas dans les archives), le journal étudiant, alors L’inexemplaire, fut fermé parce qu’il critiquait ouvertement le conseil d’administration de l’époque. La condition à sa réouverture fut, entre autres, que le conseil d’administration conserve un droit de veto sur chaque article.
- En hiver 2005, l’avocat de l’association interpréta ainsi le règlement qui force le CA à convoquer une AG lorsqu’il reçoit une pétition de 100 noms :
o Le groupe doit d’abord faire une demande orale, le CA la refuse.
o Le groupe doit faire une demande écrite lors d’un autre conseil, autre refus (semaine 2)
o Le groupe dépose la pétition. (semaine 3)
o Le CA doit émettre l’avis d’une AG dans les 5 jours ouvrables qui suivent, l’AG se tient ensuite cinq jours ouvrables plus tard. (5 semaines)
Il est donc impossible pour des membres voulant tenir une AG d’en convoquer une sans l’accord du CA. Il ne faut pas oublier non plus que l’avocat de l’AGÉCA rappelle toujours que l’assemblée générale n’est pas souveraine.
À l’AGÉCA, les tenantEs du pouvoir ne sont pas les étudiantEs, ni même les administrateurices, c’est plutôt les permanentEs, profitant des structures actuelles (elle datent de 1992 et furent crées par l’avocat actuel de l’association, qui est sous contrat annuel depuis et qui est payé environ 10 000$ ans.) pour faire passer leur point. Il y eut deux élections depuis 1992, le reste des administrateurices sont des amiEs nomméEs par celles et ceux qui le sont déjà, tel qu’encouragé par les permanentEs. Les magouilles remplacent ainsi les élections. Le culte du/de la permanentE comme étant celle ou celui qui détient toujours la vérité, a façonné une AGÉCA telle qu’elle l’est actuellement, très centralisée et répressive.
Un nouveau journal Le Tract sortira aussi demain, il se concentre sur nos structures.
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