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Frais afférents: l'UdeM fait fi de Québec
Martin Croteau
La Presse
Quoi qu'en dise le ministère de l'Éducation, l'Université de Montréal maintient son intention d'augmenter la facture de ses étudiants. Le budget annuel de l'institution, adopté hier, prévoit une hausse des frais afférents pouvant atteindre 560$ par année, même si une nouvelle politique fera plafonner ce type de débours dans les semaines à venir.
«Pour le moment, on a pris la décision d'augmenter les frais afférents, ce qui nous met dans la moyenne des universités québécoises, explique le vice-recteur exécutif de l'Université, Guy Breton. On sait que la ministre va possiblement donner une directive. On s'ajustera une fois que la directive sera connue.»
Mi-janvier, l'Université de Montréal a annoncé une hausse substantielle des frais afférents, soit l'ensemble des frais imposés en plus des droits de scolarité. Dès septembre, les étudiants à temps plein devraient ainsi payer 230$ de plus par année - soit 115$ par semestre. Ceux qui rédigent un mémoire de maîtrise ou une thèse de doctorat verraient quant à eux la note grimper de 560$ par année. L'institution, dont le déficit s'élève maintenant à 7,8 millions, empocherait 7 millions.
Or, un mois plus tard, la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne a annoncé que Québec limiterait l'explosion des frais afférents. Dans le cas de l'Université de Montréal, les hausses seraient plafonnées à 50$ par étudiant, par semestre. La nouvelle politique doit entrer en vigueur «très prochainement», indique-t-on à son bureau.
Besoin d'une entente
Le budget d'hier n'est pas un geste de défi à l'endroit du gouvernement, assure Guy Breton. Il précise que la nouvelle politique permettra aux universités d'augmenter leurs frais afférents au-delà de la limite imposée par Québec, à condition de s'entendre au préalable avec leurs étudiants. C'est précisément ce que l'administration de l'Université de Montréal entend faire.
«L'argent des frais afférents est en totalité dépensé pour les services aux étudiants, explique Guy Breton. Si le gouvernement impose un plafond et les étudiants nous disent, «c'est parfait, on va se contenter de peu de services», on restera comme ça.»
La secrétaire générale de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM), Julie Bouchard, se dit ouverte au dialogue avec l'administration. Elle souhaite toutefois obtenir la garantie que tous les frais supplémentaires déboursés par ses membres seront investis dans les services aux étudiants.
«On n'acceptera pas de payer davantage sans qu'il y ait de projets spécifiques rattachés à ces hausses de frais», prévient-elle.