Crise économique et financement de la santé

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Crise économique et financement de la santé

Messagede Étienne-ASSÉ le Jeu Fév 26, 2009 2:27 pm

Article intéressant pour l'actuelle campagne de l'ASSÉ:

Le Québec sans déficit
Gaétan Barrette, M.D., Président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec
Le Devoir
Édition du jeudi 26 février 2009

La crise économique est mondiale. L'impact socioéconomique varie d'un pays et même d'une province à l'autre. Les solutions envisagées également. Il y a à peine trois mois, les économistes nous annonçaient une maigre reprise dès le deuxième trimestre de 2009, mais une reprise quand même, et une reprise plus ferme dès 2010. Aujourd'hui, il n'est pas rare que les échos émanant de ces mêmes officines fassent état de turbulences s'étalant sur près de cinq années! Dures décisions en vue!

Mais surtout une marée de larmoiements politiques pour excuser ceci et justifier cela, pourvu d'abord que ceci et cela maintiennent la popularité de chacun des élus de part et d'autre de la chambre. Alors, remettons -- encore! -- les choses en perspective et osons poser la question: le Québec, ou plutôt la société québécoise est-elle en déficit? Non!

Perspective, disions-nous. Nous avons dit et écrit que l'erreur la plus magistrale de ce gouvernement aura été de laisser passer l'espace fiscal offert par le fédéral lorsqu'il a réduit d'un point la TPS, et ce, à deux reprises. Plus de trois milliards de dollars nous sont ainsi passés sous le nez. Nul besoin d'un prix Nobel d'économie pour conclure qu'ainsi, le budget du Québec serait équilibré en 2009 et qu'il pourrait, à bon droit, s'en péter les bretelles particulièrement face à la richissime Alberta!

Si, aujourd'hui, d'aucuns faisaient la promotion du retour de ces deux points de TPS, on crierait à la folie. Pourtant, ces mêmes observateurs ont, à chaque fois, décrié cette décision. Parce que personne ne l'avait demandé. Parce que l'impact économique était jugé totalement nul. Parce que le gouvernement, qui se plaignait que les besoins sont à Québec et l'argent à Ottawa, se voyait refuser un cadeau de trois milliards. Parce que l'impact politique était nul. Imaginons alors que ces deux points de TPS aient été récupérés; nos savants observateurs proposeraient-ils aujourd'hui de les éliminer pour stimuler la reprise économique? Non!

Au contraire, et ils le disent, non seulement les baisses de taxes et d'impôts n'engendrent pas de reprise économique, mais on sait bien que plus la récession est profonde, plus il devient inévitable de les augmenter, ne serait-ce que pour maintenir l'équilibre social en attendant de migrer inexorablement vers un autre qui, on l'espère, devrait être meilleur.

Protéger la santé

Mais l'équilibre sera-t-il meilleur? Voilà la grande question. Et la réponse découlera des décisions que prendra bientôt ce gouvernement, particulièrement en santé, indubitablement un pilier de notre société. Et si tel est le cas, nous soumettons que la santé non seulement doit être intouchable, mais que tout doit être fait pour qu'elle croisse, devienne plus productive et concurrentielle avec le reste du Canada. Qu'elle soit traitée avec la même logique quand vient le temps d'assurer la pérennité de celle-ci. Et dans ces cas-là, on y investit!

Rappelons que l'État n'est pas un simple gestionnaire du système de santé. Il détermine la qualité et la quantité de soins offerts à la population et, en ce sens, il les rationne toujours. Le jeu politique est de trouver le niveau de rationnement qui est vécu comme socialement acceptable sans que la population ne se sente rationnée. L'ère Rochon fut dramatique parce que le rationnement y fut accentué à l'extrême. Toujours présent aujourd'hui, son expression la plus visible provient des urgences. Tous savent qu'au-delà des améliorations marginales, quoique réelles, qui peuvent provenir d'approches touchant la réorganisation du travail (LEAN, KAISEN et autres), il y a tout simplement un manque de ressources. Bien sûr faut-il s'adresser à la problématique de la productivité, mais nous n'y échappons pas: la marge de manoeuvre est extrêmement mince. Il est donc immensément pertinent de souligner que dans des circonstances similaires, récession et déficit zéro, les décisions prises à cette époque furent celles qui ont eu l'impact structurel et fonctionnel le plus destructeur que nous ayons connu et duquel on commence enfin à se sortir.

Car oui, le ciel semble s'éclaircir, mais surtout se pointent les conditions, les assises sur lesquelles notre société peut maintenir ses soi-disant acquis. Productivité? Nous en reparlerons, mais tout indique que les efforts consentis par les médecins spécialistes à la suite de notre tournée des blocs opératoires donnent déjà des résultats. Compétitivité? C'est là le danger.

Les autres

Or, parlant compétitivité, la ligne a été clairement tracée par les autres provinces, pour tous les secteurs de la santé. Par exemple, en 2008, la moyenne d'augmentation des budgets d'hôpitaux, salaires des employés, médecins et autres s'élève à près de 4 %! Loin devant le Québec. Pour les médecins, nombreuses sont les provinces qui, en 2008, même au plus fort de la crise, ont conclu des ententes prévoyant des augmentations bien supérieures, et ce, jusqu'en 2012! Force est de constater que chez elles, il importe de demeurer concurrentiel sur le plan de la rémunération en cette ère persistante de pénurie d'effectifs. Ces décisions sont certainement prises en connaissance de cause en ce qui a trait à la situation économique des prochaines années et à l'heure où nos finissants voient de plus en plus clair et choisissent à partir d'une palette de plus en plus élargie en considérant les autres provinces comme possibilité.

Pour nous, les choses sont claires. Nous ne sommes nullement émus de la position actuelle de l'État. Le gouvernement doit choisir entre perturber le réseau pour les dix prochaines années par des mesures de contraction budgétaire, comme ce fut le cas dans le passé, ou en assurer la compétitivité alors que nous nous occupons nous-mêmes de sa productivité. Cette période de récession engendrera inévitablement un changement quelconque de la fiscalité. Nous l'avons démontré, ceci n'est pas un tort. Cependant, ce faisant, le gouvernement doit s'engager à dédier au moins l'équivalent de ce qu'il a laissé passer à la santé et de traiter une fois pour toutes ce secteur pour ce qu'il est vraiment: une industrie à part entière.
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Re: Crise économique et financement de la santé

Messagede Étienne-ASSÉ le Mer Mar 18, 2009 2:17 pm


Publié le 18 mars 2009 à 06h41 | Mis à jour à 06h43

Couillard était ministre quand il a négocié son passage au privé

Tommy Chouinard
La Presse

(Québec) Philippe Couillard a négocié pendant des mois son passage au secteur privé alors qu'il était toujours ministre de la Santé. Il a même conclu un «protocole d'entente» avec le fonds d'investissement en santé Persistence Capital Partners (PCP) plus de cinq semaines avant de démissionner le 25 juin dernier.

Déposé à l'Assemblée nationale hier, le rapport d'enquête du commissaire au lobbyisme, André C. Côté, contredit bien des déclarations faites jusqu'ici par Philippe Couillard. Le 25 juin, l'ex-ministre disait n'avoir aucun projet précis devant lui. En août, il affirmait que ses discussions avec PCP au printemps 2008 avaient été d'ordre «général» et que les négociations entourant son embauche s'étaient tenues uniquement après son départ de la vie politique.



Dans son rapport, André C. Côté conclut que PCP n'a commis aucune infraction à la loi sur le lobbyisme lors de ses échanges avec le ministre de la Santé de l'époque. Mais il ne porte aucun jugement sur les actions de M. Couillard, passé officiellement chez PCP en août dernier, moins de deux mois après sa démission. «Il est essentiel d'affirmer que le Commissaire au lobbyisme n'a pas pour mandat d'évaluer la conduite de M. Couillard ni de déterminer si en initiant des démarches qui l'ont conduit à rencontrer MM. Sheldon et Stuart M. Elman (de PCP) entre mars et mai 2008 pour discuter d'une éventuelle association, il se plaçait dans une situation pouvant comporter des éléments de conflits d'intérêts ou de conflits de rôles», indique M. Côté dans son rapport.

En conférence de presse, le commissaire a toutefois reconnu que cette situation soulève des «questionnements». «La seule chose que je peux constater, c'est qu'il s'est fait beaucoup d'activité autour de cette situation-là, peut-être qu'elle mérite qu'on s'y attarde un tout petit peu et qu'on en discute. (...) Je pense que peut-être que ce serait intéressant qu'on ait un débat», a-t-il affirmé.

Dans La Presse du 20 août 2008, deux jours après son passage chez PCP, M. Couillard reconnaissait qu'il avait eu des contacts avec son futur employeur lorsqu'il était ministre. «On a eu des rencontres, uniquement des conversations générales. Dans les quelques jours qui ont précédé ma démission, il est devenu apparent qu'on pouvait envisager une collaboration professionnelle, mais ça s'est concrétisé après le 25 juin», avait-il dit, une déclaration qui avait poussé le commissaire au lobbyisme à faire enquête.

Or André C. Côté révèle que dès le 17 mai, un peu plus de cinq semaines avant sa démission, Philippe Couillard a signé avec PCP un «protocole d'entente concrétisant l'accord des parties et fixant les conditions de rémunération et d'autres considérations matérielles». Le 14 juin, toujours avant son départ de la vie politique, M. Couillard a confié le mandat à ses procureurs de finaliser la négociation et de rédiger un contrat formel.

«On parle d'un conflit d'intérêts direct et flagrant», a tonné la leader parlementaire adjointe du Parti québécois, Agnès Maltais, lors de la période des questions, hier. Elle a condamné le comportement de Philippe Couillard qui a continué de siéger au Conseil des ministres même après avoir accepté l'offre de PCP. «Comment le premier ministre a pu tolérer une telle situation?» s'est-elle demandé, accusant Jean Charest de «couvrir» son ancien ministre.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jacques Dupuis, a répliqué que le rapport du commissaire au lobbyisme ne porte aucun jugement sur les actions de Philippe Couillard. «Ce que la députée de Taschereau fait actuellement, en anglais ça s'appelle du «wishful thinking» (des voeux pieux). C'est ce qu'elle aurait voulu que le commissaire dise et qu'il ne dit pas. C'est aussi simple que ça», a-t-il affirmé, rappelant qu'aucune infraction à la loi sur le lobbyisme n'avait été commise.

Le ministère du Conseil exécutif, qui relève du premier ministre et veille au respect des règles éthiques, n'entend pas faire enquête. «C'est un dossier qui est classé», a affirmé la secrétaire générale associée, Marie-Claire Ouellet.

Tout juste avant de quitter la politique le 25 juin 2008, Philippe Couillard a signé deux décrets favorables aux cliniques privées, sur les traitements médicaux pouvant y être dispensés et la réduction du coût de leur permis d'exploitation. Mais selon le commissaire au lobbyisme, PCP, propriétaire des cliniques privées Medisys, n'a pas tenté d'influencer M. Couillard dans sa décision.

Selon le rapport, Philippe Couillard a pris sa décision de quitter la vie politique durant les Fêtes. En janvier, il a pris contact avec la firme de placements de cadres Egon Zehnder International qui a organisé une première rencontre avec PCP le 17 mars. Trois autres ont suivi. Philippe Couillard a décliné toute demande d'entrevue hier.
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Re: Crise économique et financement de la santé

Messagede Étienne-ASSÉ le Mer Mar 18, 2009 2:18 pm

Passage de Philippe Couillard au privé: La CSN et la FTQ troublées par le rapport du commissaire au lobbyisme

MONTREAL, le 18 mars /CNW Telbec/ - Le rapport qui a été rendu public par
le commissaire au lobbyisme sur le passage de l'ex-ministre de la Santé
Philippe Couillard vers le privé met en lumière plusieurs faits troublants.

<<
- Dès le mois de janvier, le ministre de la Santé engage des démarches
pour passer au privé en engageant une firme de démarcheurs.
- Le 17 mars, il signe une entente pour passer au privé.
- Durant tout ce temps, il poursuit l'élaboration du règlement de la
loi 33 sur les cliniques médicales spécialisées.
>>

Cette relation incestueuse est plus que troublante. La balle est
maintenant dans le camp du gouvernement. La CSN et la FTQ interpellent le
premier ministre et le ministre de la Santé pour qu'ils annulent le règlement
de la loi 33 et recommencent sur de toutes nouvelles bases, de façon à
dissiper toute ambiguité quant à sa volonté de privatisation.
Bien qu'un certain nombre de faits soient éclairants, le rapport du
commissaire du lobbyisme démontre, par ailleurs, toutes les lacunes de la Loi
sur le lobbyisme. Il faut, selon les deux grandes centrales, faire une
distinction entre une enquête sur les activités de lobbyisme et une enquête
sur les problèmes d'éthique.
La question de l'imputabilité et de la responsabilité des ministres a été
soulevée en commission parlementaire. La loi qui a été adoptée par la suite
comporte un vide flagrant à cet égard.
Les deux plus grandes organisations syndicales du Québec invitent le
gouvernement à donner suite aux propositions faites lors de la consultation
publique et à resserrer les mécanismes de façon à mieux prémunir le Québec
contre les pratiques de conflits d'intérêts et les problèmes d'éthique qui
impliquent des ministres.
La CSN et la FTQ représentent plus de 800 000 travailleuses et
travailleurs au Québec.

-30-

/Renseignements: Michelle Filteau, communications CSN, cellulaire: (514)
894-1326 ; Jean Laverdière, communications FTQ, (514) 893-7809; Source: CSN/
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