Tiré du Drapeau-rouge express du 30 septembre au sujet de la manif prise 2 à St-Jérôme samedi dernier le 29 suite aux arrestations lors de la manif du 11 août.
Saint-Jérôme: on a raison de se révolter... sans permis des policiers!
La manifestation convoquée par le PCR des Laurentides et qui a eu lieu hier (samedi le 29 septembre) à Saint-Jérôme a été couronnée de succès: les manifestantes et manifestants ont pris la rue et marché dans les rues du centre-ville pendant plus d'une heure, sans que les policiers de la municipalité n'interviennent pour les en empêcher.
Rappelons que le 11 août dernier, la police de Saint-Jérôme, sous la supervision d'une agente des services de renseignement de la Sûreté du Québec, avait brutalement dispersé une première manifestation organisée par le PCR des Laurentides et procédé à l'arrestation de neuf militantes et militants, qui sont désormais accuséEs "d'entrave à un agent de la paix". Les flics avaient également saisi les bannières, drapeaux, porte-voix et le système de son utilisés par les manifestantes et manifestants (ces objets sont d'ailleurs toujours en la possession du service de police de la municipalité). La police avait "justifié" cette intervention brutale et antidémocratique par le fait que le PCR n'avait pas "demandé de permis" et que de surcroît, les manifestantEs avaient distribué des "tracts haineux" aux passantes et passants qui souhaitaient se renseigner sur l'objectif de la manifestation.
Suite à cette attaque répressive et politiquement ciblée, le PCR des Laurentides avait lancé l'appel à "reprendre la manif" le 29 septembre, convaincu que ce n'est pas à la police de décider qui a le droit de manifester et de s'exprimer librement.
Dans les jours précédant cette reprise, les autorités ont envoyé des signaux contradictoires quant à l'attitude qu'elles comptaient adopter. Mercredi le 26, le chef de police de Saint-Jérôme -- un dénommé... Bourgeois! -- a fait parvenir un courriel au PCR des Laurentides dans lequel il prétendait vouloir respecter le droit de manifester, souhaitant même la "bienvenue" aux manifestantes et manifestants.
Mais pas plus tard que le lendemain, la procureure de la Couronne affectée au dossier des poursuites contre les neuf accuséEs révélait candidement que la police de Saint-Jérôme avait l'intention d'adopter la même attitude que le 11 août, à savoir: pas de permis, pas de manif. La représentante du ministère public s'est même objectée à ce qu'une date soit fixée pour la tenue du procès en affirmant sans aucune gêne qu'il était probable que les neuf accuséEs allaient être arrêtéEs de nouveau et qu'en conséquence, il serait préférable d'attendre pour réunir les deux instances et ne tenir qu'un seul procès! Dans un cas comme dans l'autre (la carotte ou le bâton), les manifestantEs étaient prêtEs à toute éventualité et déterminéEs à exercer leur droit de manifester -- un droit qui est encore formellement reconnu, jusqu'à preuve du contraire.
À l'heure prévue, i.e. à 13 heures, les manifestantes et manifestants se sont donc rassembléEs au carré Curé-Labelle. Rapidement, il est apparu que les policiers allaient opérer un revirement à 180 degrés: ils ont en effet laissé savoir à un représentant des manifestantEs qu'ils allaient cette fois-ci accepter que la manif se passe dans la rue (comme si une manif pouvait se dérouler ailleurs que là!). Est-ce parce qu'ils ont constaté que les manifestantEs étaient plus nombreuses et nombreux que la première fois? Parce que des représentantEs de la presse locale étaient sur place? Parce qu'ils ont craint que l'affaire prenne encore plus d'ampleur dans le cas d'une nouvelle intervention de leur part? Ou est-ce tout simplement que le chef de police de Saint-Jérôme se soit fait expliquer l'état actuel du droit canadien par une autorité plus compétente? Toujours est-il que cette fois-ci, la manifestation s'est déroulée sans intervention policière ni arrestation -- bien que les flics étaient nombreux, qu'ils ont pris plusieurs photos et ont même tenté d'identifier quelques manifestantEs.
Ainsi donc, pendant plus d'une heure, les manifestantEs ont marché dans les rues du centre-ville de cette municipalité ouvrière située à une trentaine de kilomètres au nord de Montréal, scandant des slogans contre l'exploitation capitaliste et la répression et appelant les travailleurs et travailleuses à s'organiser et à lutter pour le socialisme et la révolution.
Aux militantEs et supporters du PCR se sont ajoutés un certain nombre de militantEs venuEs témoigner de leur solidarité avec les arrêtéEs du 11 août et défendre le droit de manifester. Parmi eux et elles, on comptait des camarades du Centre d'appui aux Philippines, de la Société bolivarienne du Québec, du Carrefour d'amitié Québec-Cuba, du Club vidéo révolutionnaire de Saint-Jérôme, de l'Association des amiEs de Cuba de Québec, de la section des Laurentides du Parti communiste du Québec, des journalistes indépendantEs de Radio Centre-ville et Radio McGill (CKUT), ainsi que des camarades généralement associéEs au mouvement anarchiste. Un groupe de jeunes portait également une bannière au nom du MER-PCR -- le Mouvement étudiant révolutionnaire, qui rassemble des étudiantes et étudiants maoïstes.
Tout au long du trajet, des diffuseurs ont fait circuler un tract du PCR-Laurentides appelant à la tenue d'une "soirée de débat" qui aura lieu mercredi le 10 octobre prochain à 19h30 au Centre de bénévolat de Saint-Jérôme, situé au 225, de La Gare (plus de détails à laurentides@pcr-rcp.ca). Le tract expliquait aux passantEs le sens de la manifestation:
"C'est sûr qu'on veut dire notre opinion à propos des arrestations injustes du mois d'août mais surtout, on veut continuer à discuter de la possibilité de s'organiser ensemble pour changer les choses, pour faire la révolution. À Saint-Jérôme, il n'y a pas beaucoup de jobs payantes, c'est surtout des jobs temporaires, alors on connaît ça le chômage! Les jeunes n'ont pas beaucoup d'espoir. Nous on dit: c'en est assez! Il faut changer le monde, le transformer. Pour ça, il faut s'organiser! Parce qu'il est temps de passer à l'action!"
Après le succès de cette "manifestation, prise deux", il ne reste plus aux autorités qu'à retirer les accusations insensées qui pèsent encore sur les neuf accuséEs du 11 août. À défaut de quoi, elles sont mieux d'attacher leurs bottines et de se préparer à une vraie bataille, tant aux niveaux politique que juridique, dans le cours du procès!
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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 155, le 30 septembre 2007.
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