Panurge a écrit:Je n'ai pas dit qu'ils n'ont pas peur. Je dis simplement qu'ils se sentent moins intimidés devant l'assemblée générale. Pourquoi ? Probablement parce qu'ils sont plus nombreux à oser prendre la parole... (auto-renforcement)
Ça supposerait une solidarité nécessaire entre hommes, ce qui est une idée manifestement ridicule.
edit modération pour propos sexistes
Quand je serai parti et que vous n'aurez plus que démon_néolibéral comme adversaire, vous regretterez le bon vieux Panurge.
Le contrôle du volume de la voix est imposé fortement, et tôt, chez les filles. Cette longue restriction rend la prise de parole publique (de meeting, de travail, d'assemblées de quelque nature que ce soit) difficile à la majorité des femmes dont la voix habituée de longue date à la fois à un faible volume sonore en public et à un débit précipité, ne porte pas, et n'est souvent pas entendue. De même, dans les espaces publics extérieurs la voix des femmes ne devient forte et ne s'impose qu'en situation d'urgence et de danger. À l'inverse de celle des hommes, elle n'est pas aisément, ni constamment, présente.
Tiens, ça me fait penser à cet extrait du livre "Éloge de la fuite" d'Henri Laborit...Benny K. N. a écrit:Les magazines ne sont pas des manuels de savoir-vivre. Les conseils qu'ils donnent sont déja connus, et si ils sont imprimés ce n'est pas pour changer les comportements et les normes, c'est pour renforcer la valeur de l'idéal qu'ils decrivent. Et cela, meme si une bonne partie du lectorat joue avec l'idée de prendre son independance vis a vis de cet ideal.
Mais, dans la contestation de classe qui ne cesse de s'étendre, l'intérêt de la bourgeoisie étant de conserver avant tout ses prérogatives hiérarchiques de dominance et celles-ci n'étant plus exclusivement établies sur la naissance et le comportement, mais sur la propriété des marchandises, elle accepte bien volontiers de diffuser une culture, surtout si elle se vend. Elle compte par-là apaiser la rancoeur due aux différences, tout en conservant les différences qui lui paraissent essentielles, le pouvoir, la dominance hiérarchiques. D'où l'effort qu'elle fait et auquel se laissent prendre les masses laborieuses, pour valoriser la culture, sa culture, tout en la séparant obstinément de l'activité professionnelle productrice, où son système hiérarchique demeure intransigeant. Il est bon de noter que si la société industrielle a institué depuis longtemps examens et concours pour établir ses échelles hiérarchiques sur les connaissances professionnelles, elle n'a jamais fait de même pour la culture, car celle-ci n'est pour elle qu'un amuse-gueule, incapable d'assurer un pouvoir social. Elle n'a donc pas besoin de hiérarchies, ni du contrôle des connaissances « culturelles ». Elle espère ainsi calmer le malaise, panser les plaies narcissiques de ceux qui n'ont pas le pouvoir, d'autant qu'en maintenant une différence de nature, une différence fondamentale entre activité productrice et activité culturelle, on peut même au sein de cette dernière exprimer une contestation du système hiérarchique de dominance établie dans la première. Les domaines sont si séparés qu'il n'y a aucune crainte de voir l'expression de l'imaginaire prendre en charge l'objectivité de la réalité sociale. Dans le cas même où l'intersection parait possible, il faudrait encore trouver et mettre en place l'organisation sociale permettant de passer des concepts à la pratique. D'autre part, comme il y a là tout de même un rapprochement qui pourrait être dangereux, la culture diffusée sera le plus souvent celle dont le contenu sémantique ne parait pas avoir d'incidence sociale contestataire du système dominant. Mais, même s'il en a une, on peut espérer que cela constitue un exutoire favorable. Certains psychosociologues ne prétendent-ils pas, avec raison semble-t-il, que les films de violence, loin de constituer une incitation à la violence pour celui qui les regarde, permettent au contraire un remaniement biologique analogue à la violence active, sans en avoir les inconvénients. Les chansonniers n'ont jamais été un facteur indispensable à l'apparition des révolutions. Or, la culture autorisée, désinfectée, pasteurisée, ne parait pas plus dangereuse que les chansonniers à l'idéologie dominante. C'est presque une soupape de sécurité qui ne peut ébranler la solide charpente des dominations hiérarchiques, car ce n'est pas avec des mots que l'on fabrique de la monnaie. Il n'y a que dans les pays où le pouvoir hiérarchique n'est plus lié à la propriété des choses, mais au conformisme idéologique, que les mots reprennent de l'importance et que la culture, qui ne se vend pas, ne peut plus se permettre d'être déviante. En pays capitalistes au contraire, le système, cimenté par la puissance adhésive de la marchandise, accepte, pourvu qu'elle se vende, toute idée, même révolutionnaire. Sa vente ne peut que favoriser la cohésion du système et montrer le libéralisme idéologique de la société qui l'autorise.
Retourner vers Femmes et féminisme
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité