Nous avions répondu à son communiqué avec humour dans le journal étudiant:
L’équipe du Parasite a été, comme vous, informée des événements tragiques qui ont eu lieu le mercredi 13 septembre au collège Dawson, dans les arrondissements de Ville-Marie et de Westmount. En plus d’exprimer notre compassion à l’égard des étudiant-e-s et du personnel de ce collège, nous souhaitons faire état de notre solidarité comme institution d’un collège quelconque.
Nous voulons également rassurer nos lecteurs quant aux mesures établies par la direction du collège qui sont, d'un point de vue critique, totalement inaptes à empêcher de tels évènements, même avec l’aide des étudiant-e-s. Que ce soit des trois agent-e-s de sécurité armé-e-s de walkies-talkies qui datent de l'avant-guerre et de menottes récupérées d'un jeu sexuel ou des omniprésentes caméras «à la fine pointe de la technologie», rien ne saurait faire plus que d’apaiser quelques individus paranoïaques à la recherche d’un faux sentiment de sécurité.
Tout en se rappelant que le service de Police de Thérèse-de-Blainville est voisin du collège, rappelons-nous aussi que ce dernier n’est en aucun point comparable à celui de la ville de Montréal (SPVM) et qu’il n’est sans doute pas prêt à faire face à une situation semblable à celle de Dawson.
Que la directrice générale, aie, par son communiqué du 14 septembre, tenté de vanter son budget sur la sécurité (comme pour prouver que Lionel-Groulx était plus sécuritaire que Dawson grâce à ses 47 nouvelles caméras high-tech) ou bien qu'elle aie tout simplement voulu rassurer quelques étudiant-e-s déstabilisé-e-s, ses ambitions ne nous mènent réellement à rien. Nous sommes simplement victimes des caprices médiatiques de notre agace régionale.
On a beau chercher des causes ou des solutions, dix-sept ans après les évènements de la Polytechnique, c'est clair qu'il est tout simplement impossible de dresser le profil de ceux qui commettent de tels actes et que l'on ne peut pas vraiment tous les empêcher. Malgré tout, on continue de faire des conclusions hâtives, de chercher à éliminer un élément perturbateur que l'on croit seul responsable de tout, de sauter à la gorge de Marilyn Manson et de sa musique de psychopathe alors que le danger s'est trouvé à être un psychopathe de la musique.
Dès que des individus posent un risque particulier, il est souvent trop tard. On peut toujours se réconforter avec des pensées magiques, des illusions de sécurité ou bien encore par une indifférence totale et la simple habitude de sortir dehors et d'affronter la vie, mais en fait, notre seul espoir face à l'arrivée d'un nouveau Marc Lépine, Valéry Fabrikant ou Kimveer Gill reste tout simplement l'espoir. Qu'on se cache derrière notre naïveté ou notre hypocrisie, le tragique peut frapper n'importe quand pour nous faire mal ou nous tuer.
Peut-être que Monique Laurin aurait mieux fait d'écrire un message d'amour, de vraie compassion ou d'encouragement aux étudiant-e-s et au personnel du collège, mais ça aurait sans doute manqué de ce sale professionnalisme froid dont certaines formes d'autorité abusent sans trop savoir pourquoi. D'un autre côté, dire qu'on est vraiment là pour vous, que de tels actes n'amènent rien de bon pour qui que ce soit ou que tout ira bien malgré tout, ça tourne encore en rond autour de la pensée magique, mais ça rajoute un peu de poésie à l'irrationalité humaine.