La caducité du féminisme québécois

Discussions touchant à la question féministe.

Messagede Etienne S le Mar Aoû 14, 2007 7:04 pm

Le gros Réal a écrit:Mais sortons des cas personnels. Revenons-en au sujet principal. Les femmes vont bientôt avoir plus de pouvoir que les hommes au Québec. Dans ce contexte, le militantisme féministe n'a plus de raisons d'être. Ce militantisme pose toujours les femmes en victimes. Tout est toujours noirci : les femmes victimes du « pitounisme », de la pornographie, des schèmes de séduction, etc. Jamais il ne sera admis qu'elle peuvent tirer avantage de ces choses (peu importe pour quelles raisons et pour qui ces choses ont été instaurées à l'origine). Non, ce serait contre la doctrine. C'est digne d'une religion.


Pourrais-tu me donner ta définition de religion svp? Je ne suis pas sûr de comprendre.

Le problème du féminisme, c'est sa nature même. Jamais il n'admettra que l'égalité est acquise. Il voit seulement l'oppression potentielle : si la femme profite d'une situation, il ne le verra pas. Pour la séduction, par exemple. Le résultat est que le portrait de la situation tracé par le féminisme est faux.


C'est clair que tu dois lire beaucoup de littérature féministe, vu la qualité de tes propos. C'est en fait tout à fait faux ce que tu avances. Il existe une littérature féministe qui dit bel et bien que la femme peut utiliser la séduction, mais que cette dernière s'exerce dans un cadre normatif qui lui impose de se rattaché à des stéréotypes genrés.

Selon Judith Butler, pour un individu, homme ou femme, plus il se rapproche des stéréotypes genrés (des normes) dans ses comportements/apparence, plus son pouvoir est grand, dans les limites normatives qui confinent ses actions. Ainsi, aussi cliché mon exemple puisse-t-il être, une femme pourra exercer un pouvoir de manière beaucoup plus libre dans l'exercice des tâches reliées à la maternité que dans la direction d'une entreprise; tout comme une femme aura davantage de liberté d'action pour obtenir se qu'elle veut si elle répond aux stéréotypes genrés.

En se soumettant aux stéréotypes normés, elle peut exercer son pouvoir que lui dicte les normes. Si elle sort du cadre normatif (pour ses corportements/son apparence ou pour les tâches non-traditionnellement féminines), elle se retrouve immédiéatement avec beaucoup moins de pouvoir.

Peut-être devrais-tu lire un peu avant de dire des généralités et de proposer une critique non-fondée qui n'enrichie en rien la réflexion de qui que ce soit, puisque désinformée et mensongère...
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Messagede Valérie Simard le Mer Aoû 15, 2007 12:44 pm

Le portrait proposé par Panurge et principalement par Le Gros Réal des féministes est caricaturales et simpliste. Présenter les féministes, le mouvement féministe et les théories féministes comme une simple volonté des femmes à obtenir l’égalité avec les hommes est réducteur. Je m’explique. Pendant des siècles, les femmes ont tout simplement été écartées de toutes recherches sociales, de toutes réflexions politiques, de tous mouvements. Pour les penseurs, elles étaient une donnée négligeable. Les théories féministes et les théoriciennes et théoriciens sont venuEs compléter la donne. Nous possédons maintenant un cadre d’analyse qui concerne les femmes et les rapports qu’elles entretiennent avec les hommes, les individus qui composent la société, leurs comportements sociaux, etc.

Pour ce qui est de la question de l’égalité des droits et des chances, de la discrimination, je trouve personnellement difficile de débattre avec Panurge parce qu’il défend une idéologie libérale avec laquelle je suis en total désaccord. Tu aurais parlé de la question des personnes immigrantes, des jeunes, des aînéEs, des autochtones, des personnes handicapées, de la pauvreté, je n’aurais pas été d’accord avec toi, parce que tu considères que le système dans lequel nous vivons se base sur une Rationnalité absolue (qui prend forme dans le Droit) qui permet à chacun de faire les meilleurs choix pour lui.

J’aimerais bien répondre au gros Réal qui a lancé le débat, sans trop l’entretenir ensuite.
Dans ta première intervention, tu abordes tellement de questions différentes, les plaçant toutes sous un gros titre en gras : FÉMINISME, et qui ne justifie en rien sa mise à mort, puisque ne le concerne qu'indirectement.

Il n'y a plus de discrimination systématique à l'égard des femmes au Québec en 2007, sauf en quelques lieux isolés, et chez certaines communautés culturelles.


D’abord, ici, tu insinues que le sexisme, la violence envers les femmes, n’est le lot que d’une poignée de personnes d’origines ethniques non définies, mais qui viennent clairement d’Ailleurs, ce qui est simplement du racisme et qui discrédite ton propos en partant.


Considérant la situation actuelle des femmes au Québec, le féminisme s'apparente plutôt à du corporatisme féminin et sert à avantager davantage les femmes.


Ici, si tu parle de la Fédération des femmes du Québec, je suis d’accord, c’est du corporatisme. Rien avoir par contre avec la condition générale des femmes au Québec. Simplement que le modèle corporatiste est dominant dans les mouvements sociaux au Québec ; la FEUQ, la FTQ et les syndicats en général. La FFQ ne fait pas exception. Sauf que la FFQ, ce n’est pas LE Féminisme, et ce n’est surtout pas Les Féministes. C’est un groupe, corpo, point.

Pour ce qui est des groupes de féministes radicales, on pourrait davantage parler d'une confrérie, ou plutôt d'une consœurie : elles organisent des soirées de filles qu'elles affublent de l'adjectif féministe pour se sentir en accord avec leurs principes.


Ici, maintenant, je ne vois pas de quoi tu parles exactement. Premièrement, quelles groupes de féministes radicales ? Tu crois que tous les groupes féministes défendent les mêmes idéologies ? On est toutes des sœurs, on s’aime, détruisons le vilain sexe masculin ? Il est évident que tu ne connais pas ce milieu, bouillant, en perpétuels changements, en guerre politique constante (comme la plupart des mouvements sociaux). Même au sein d’un même groupe toutes ne s’entendent pas, l’ASSÉ en est un bon exemple. Ensuite, pour ce qui est de la question de la création d’un lien social dans les organisations, ça n’a rien avoir avec le féminisme non plus. Les gens qui travaillent, millitent, vivent ensemble créer des liens sociaux. Où est le point ? Le féminisme n’a plus sa raison d’être parce que les militantes ont parfois du plaisir à militer ensemble ?

Il serait juste plaisant de ne plus entendre toujours les mêmes absurdités, que se soit au sujet du féminisme, de la pauvreté, de l’immigration, etc. Quand on fait une intervention, qu’elle ne soit pas simplement pour se soulager d’une douleur abdominale, ou pour semer une controverse plate. Je suis certaine Le gros Réal que si tu t’intéressais vraiment à la question que tu as abordées, tu te rendrais compte que le féminisme n’est pas inutile, ni dépassé, et encore moins inintéressant. Et on pourrait débattre de sujets qui touchent le féminisme, sans qu’on le mette au pilori.

Je doute un instant avant d’ajouter mon commentaire au débat, m’inquiétant de la pertinence de ce dernier. Combien d’entres-vous jeunes hommes, avez eu cette même hésitation ? Peu j’imagine. Petit exemple que l’égalité des sexes n’est pas atteinte.
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Messagede Panurge le Mer Aoû 15, 2007 1:25 pm

Je doute un instant avant d’ajouter mon commentaire au débat, m’inquiétant de la pertinence de ce dernier. Combien d’entres-vous jeunes hommes, avez eu cette même hésitation ? Peu j’imagine. Petit exemple que l’égalité des sexes n’est pas atteinte.


Ah, dis-donc. C'est ça vos preuves? Ça et Frankie-boy qui me parle des bienfaits de la discussion sur les menstruations, vous me convainquez drôlement, y'a pas à dire.
Tu n'as fait que dire que l'idée que Le_gros_réal avait du féminisme était biaisée, mais sans démontrer en quoi, de toutes façons, il serait utile aujourd'hui. Étienne S ne l'a pas fait non plus, préférant s'éparpiller dans ses abstractions psycho-sociologiques -sans aucune pertinence ni substance, tout compte fait.

Je te corrige, by the bye : Le Droit n'a rien d'absolu ; il n'offre ni plus ni moins d'incertitude que n'importe quelle connaissance scientifique, c'est-à-dire une connaissance à l'absolu asymptotique, si je puis me permettre le barbarisme. Et comme en science physique, nous procèdons par raisonnement et par expérience, à travers une réflexion sur la cohérence des principes juridiques entre eux en plus d'une expérimentation par l'observation de la concurrence que se sont faits les différents système juridiques à travers l'Histoire.
Ah oui, et tu as tort d'être en désaccord avec la théorie libérale. Mais ça c'est évident.
Dernière édition par Panurge le Mer Aoû 15, 2007 4:06 pm, édité 1 fois.
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Messagede Etienne S le Mer Aoû 15, 2007 2:21 pm

Panurge a écrit: Étienne S ne l'a pas fait non plus, préférant s'éparpiller dans ses abstractions psycho-sociologiques -sans aucune pertinence ni substance, tout compte fait.

Je te corrige, by the bye : Le Droit n'a rien d'absolu ; il n'offre ni plus ni moins d'incertitude que n'importe quelle connaissance scientifique, c'est-à-dire une connaissance à l'absolu asymptotique, si je puis me permettre le barbarisme. Et comme en science physique, nous procèdons par raisonnement et par expérience, à travers une réflexion sur la cohérence des principes juridiques entre eux en plus d'une expérimentation par l'observation de la concurrence que se sont faits les différents système juridiques à travers l'Histoire.


La défense de l'approche matérialiste, que ce soit pour identifier et pour analyser les inégalités entre les sexes ou entre les classes n'est en rien basée sur des abstractions. Les rapport sociaux sont quantifiables et qualifiables, donc observables.
Ce n'est toutefois pas le cas de la nature métaphysique et spirituelle de ton approche qui place des principes idéologiques abstraits pour des objets concrèts. Gros Réal, si tu cherches un discours proche du religieux, lit ce que Panurge écrit.

Panurge, t'es presque cute dans ta défense de l'idéologie bourgeoise et patriarcale, en faisant appel au scientisme, à l'empirisme et au positivisme, et au langage articulé qui ne sert qu'à exposer des grossièretés et des absurdités. Merci de nous offrir des cas d'espèce à ce point clichés et grossiers de discours philosophiques de l'idéologie dominante. Ça aide à pratiquer la déconstruction. T'as beau chercher à nous faire exprimer un discours idéologique «féministe», nous ne le ferons pas. On n'oppose pas une idéologie dominée à une idéologie dominante. On déconstruit cette dernière en l'identifiant d'abord par une idéologie plutôt qu'un discours scientifique.

Tu n'as fait que dire que ce que l'idée que Le_gros_réal avait du féminisme était biaisée, mais sans me dire en quoi, de toutes façons, il serait utile aujourd'hui.


Maintenant, pour faire du Panurge, si une discussion est basée sur un problème et qu'on reconnaît que le problème est biaisé ou inexistant,

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Messagede Panurge le Mer Aoû 15, 2007 3:56 pm

T'as beau chercher à nous faire exprimer un discours idéologique «féministe», nous ne le ferons pas.


Manière commode pour éviter d'argumenter. Mais j'avoue que les contraintes de la logique et de l'argumentation claire et pertinente ne sont que des freins bourgeois à votre liberté d'expression.
Une chose est certaine : ce n'est pas avec vos néologismes ésotériques et abracadabrants que vous apporterez la preuve de quoi que ce soit. De mon côté, je m'en tiens à des mots simples et des concepts clairs. De ce fait, c'est moi qui devrais te reprocher ton hyper-intellectualisme. Sans parler de ton anti-conformisme affecté, qui te fait fuir les bons vieux canons dialectiques pour une argumentation qui n'en a que le nom. Et puisqu'on est dans la projection, je te signale que ton approche matérialiste, et la nature soi-disant quantifiable et qualifiable des phénomènes sociaux te placent bien plus près que moi des travers positivistes et scientistes. Comme Marx et la scientificité supposée de son communisme.

Quant à ta caricature qui ne fait rire que toi, si il y a discussion autour d'un problème qui n'en est pas un, alors la discussion existe bien, mais elle porte sur une apparence de problème. Ne me colle pas ta carence de logique.
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Messagede Etienne S le Mer Aoû 15, 2007 5:08 pm

D'un point de vue dialectique et matérialiste, disons que le féminisme s'abolira de lui-même, de l'intérieur, lorsque la différenciation des genres n'aura plus d'existence matérielle et donc, plus d'existence point...
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Messagede Le gros Réal le Mer Aoû 15, 2007 8:56 pm

Étienne S., tu confirmes ce que je dis. La femme a du pouvoir dans le système actuel. Tu me dis qu'elle obtient se pouvoir en devant se soumettre à certaines contraintes, faute de quoi le système va la marginaliser. Cela, c'est le propre de tout système. Bien sûr, les normes peuvent êtres plus ou moins contraignantes selon le système, mais elles existent toujours. Ainsi, je parie qu'une fille très maquillée en talons hauts et large décolleté arrivera moins à exercer de l'influence dans un milieu féministe radical qu'une autre avec du poil sous les bras et sur les jambes et des bottes de travail. Le milieu féministe radical a ses propres normes, comme tout milieu, toute société. On n'en sort pas. Dans n'importe quelle société, celui qui s'éloigne trop de ce qui est considéré comme la norme sera marginalisé.

J'ai dit que le féminisme est comme une religion parce qu'il est dogmatique. Jamais il n'admettra que les femmes sont ont l'avantage dans un domaine. Les féministes ne retiennent que les faits qui peuvent démontrer une oppression potentielle, jamais ceux qui démontrent un pouvoir féminin. Tout est noirci, de façon à justifier la lutte. Je ne m'étendrais pas plus là-dessus, je l'ai déjà expliqué dans des interventions précédentes sur ce fil. Et comme le militantisme créé des milieux sociaux, dont la cohésion est assez forte dans un milieu dit radical, critiquer le dogme devient une option à éviter, car il peut signifier la perte du milieu social pour celui qui emprunte cette voie. Autrement dit : « lui c'est un esti de macho, pis on lui parle plus. » Remettre en question la doctrine conduit à l'excommunication du milieu social. Remarquez, tous les regroupements ont tendance à engendrer ce genre de dynamique, dans une mesure variable. Ce n'est pas une théorie du gros Réal ça, c'est un phénomène largement étudié.

Valérie Simard a écrit:
Le gros Réal a écrit:Il n'y a plus de discrimination systématique à l'égard des femmes au Québec en 2007, sauf en quelques lieux isolés, et chez certaines communautés culturelles.

D’abord, ici, tu insinues que le sexisme, la violence envers les femmes, n’est le lot que d’une poignée de personnes d’origines ethniques non définies, mais qui viennent clairement d’Ailleurs, ce qui est simplement du racisme et qui discrédite ton propos en partant.


J'ai dit : « sauf en quelques lieux isolés et chez certaines communautés culturelles ». Donc je n'ai pas dit que ce n'était le lot que de quelques immigrants, mais bien aussi le lot de certaines communautés culturelles. Car certains immigrants arrivent ici avec un bagage culturel plutôt arriéré en ce qui concerne les droits des femmes.

Quand je parle de corporatisme féminin, je veux dire qu'il est davantage question d'obtenir des avantages supplémentaires pour un autre groupe, nonobstant la légitimité de la lutte, pour le groupe que vous dites représenter (les femmes), et ce dans le mépris de ce qui arrive à l'autre groupe (les hommes).

Puisqu'on parle de déconstruction, il serait peut-être bon que vous acceptiez de déconstruire le féminisme un peu. Mais vous ne le faites pas. Étienne S. nous parle d'idéologie dominée. Moi je dis que votre féminisme est un dogme auquel vous croyez. C'est pour cela que vous refusez de le déconstruire. Moi, je le déconstruis depuis le début de ce fil.

Étienne S. a écrit:D'un point de vue dialectique et matérialiste, disons que le féminisme s'abolira de lui-même, de l'intérieur, lorsque la différenciation des genres n'aura plus d'existence matérielle et donc, plus d'existence point...


Donc, le féminisme pourrait perdurer même si les femmes avait l'avantage sur les hommes dans tous les domaines, puisque la différenciation genrée continuerait à exister. Et la différenciation genrée existera toujours, à moins de modifications génétiques, alors... (note : je connais très bien la distinction genre/sexe biologique, pas besoin de me la rappeler)

Pour le reste, en quoi la lutte féministe est-elle toujours pertinente au Québec en 2007?
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Messagede Rose le Jeu Aoû 16, 2007 9:32 am

Pour le reste, en quoi la lutte féministe est-elle toujours pertinente au Québec en 2007?


Si je peux apporter mon grain de sel, je dirais que la cause a progressée, mais qu'il reste du chemin a faire et, qu'en ce sens, le feminisme a toujours un sens...

Je ne crois pas que nier les avancées des femmes fassent parti du concept du feminisme. Au contraire, beaucoup de feministes sont très fieres de celles qui se sont battues avant elles, et n'hésitent pas a citer leur victoires.

Mais dans le cadre de cette lutte, il faut simplement rappeler aux gens les inégalitées existentes, pour éviter, justement, que certaines personnes (pas nécessairement mal intentionnées) n'en viennent a la conclusion que le combat est terminé.
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Messagede Valérie Simard le Jeu Aoû 16, 2007 10:40 am

Pour déconstruire une théorie ou un mouvement, il faut d’abord le connaître. Je suis désolé, peu importe ce que tu en penses, mais tu n’as démontré aucune capacité d’analyse face au féminisme depuis le début de ce débat (Gros Real). Puisque tu ne connais pas le sujet. Tu le démontres encore une fois en affirmant que tu connais les théories sur le genre alors que tu appuies ton argumentation sur des conceptions biologiques. Les théories sur le genre concernent les constructions sociales et culturelles de la masculinité et de la féminité. Rien à voir avec la biologie ! Ce n’est pas parce que tu décides d’attribuer une nouvelle définition à un terme que le sens change.

Ensuite, que tu crois que nous soyons endoctrinés et naïfs a peu d’importance. Je n’en pense pas moins de toi et de tes amis masculinistes. Ce que j’aimerais que tu comprennes toutefois, c’est comment, en ta capacité de dominant, te crois-tu permis d’affirmer qu’un mouvement est désormais désuet ? En le faisant tu démontres comment les inégalités sont présentes dans notre société. Que des hommes (et quelques femmes) tentent d’écraser un mouvement qui a fait progresser toute la société, pas seulement les femmes, et qui continue à le faire en remettant en question des dogmes (justement) qui justifie les innégalités, est non seulement choquant mais absurde. Comme Étienne l’a dit, le féminisme disparaîtra de l'intérieur dans une société ou la différenciation des GENRE n’aura plus d’existence. Pas besoin de vous messieurs, dames pour nous dire quand ça suffit.

Les théories sur le genre permettent à des hommes de sortir enfin d’un modèle macho qui les oppressait. Comme il permet aux femmes d’aller au-delà du modèle dominant de féminité.

Si tu crois que la violence et la discrimination envers les femmes (et les homosexuels, et les lesbiennes, et les queers, et les transgenre tant qu’on y est) n’est le gage que d’une poignée négligeable d’individus orthodoxes, extrémistes ou arriérés, tu ne dois pas exister dans la même société que moi. Les femmes sont plus nombreuses à étudier ? Leur nombre diminue aux niveaux supérieurs (Maîtrise, Doc.). Les emplois à dominance féminine sont désévalués et les emplois supérieurs sont souvent occupés par des hommes (enseignement, infirmière, travail social…). Sans parler des modèles tellement encrés dans nos mœurs qu’on ne les remet en question que difficilement (la famille, le couple). Des structures mises en place sur les bases d’une domination du masculin sur le féminin. On pourrait aller chercher des statistiques sur la violence familiale, le viol etc. Et non, ce ne sont pas que des crimes ! Ce sont des crimes sexistes, commis pour asseoir sa supériorité sur la victime. (Je vais le souligner tout de suite puisque je suis sûr que vous aller le faire : Si la personne à une maladie mentale ce n’est peut-être pas la même chose, et même dans ce cas, le choix de victimes féminines n’est souvent pas innocent). Ce sont des crimes sexistes, engendrées dans une société qui a cantonné les hommes dans un rôle virile et les femmes dans un rôle fragile. Bref, tout n’est pas que question d’égalité de droit et de chance, mais bien DÉCONSTRUCTION de tout un système de valeurs, de rôles, DÉCONSTRUCTION d’une culture.
Que l'on noirci le tableau n'a pas d'importance non plus. Tu nous accuserais de la même chose si l'on parlait de pauvreté (etc), parce que dans ta position, tu n'as pas intérêt à reconnaître ce qui se passe autour de toi.
Si vous croyez que cela ne vaut pas la peine, que tout cela est dépassé, et bien il est évident que vous êtes confortable dans votre rôle de dominant et désirez le rester.

Mais ce n’est pas surprenant quant on a affaire à quelqu’un qui utilise un lexique sortie tout droit du 19e siècle et un autre qui se donne fièrement un nom rempli de virilité cheap.

p.s. Ne croyez surtout pas que j’essaie de vous convaincre de quoi que se soit. Votre opinion me laisse indifférente, c’est votre stupidité qui mérite qu’on s’y attarde…
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Messagede Ge le Jeu Aoû 16, 2007 12:01 pm

Félicitations ; tu as critiqué avec succès une position que j’ai pas défendue. Je n’ai pas fait appel à un individu érémitique et atomique, mais au fait indiscutable qu’il n’y a pas antériorité des structures sociales sur l’Homme. Il n’y a d’ailleurs pas même de distinction entre les structures sociales et l’Homme, ou plutôt son action. Et comme, des deux, il n’y a que l’Homme qui agit, c’est de lui qu’il faut s’occuper, par l’action politique et par le Droit.


Et la Femme avec un grand « F », on peut en parler aussi !!??

Tout le monde sait que la langue est misogyne, n'est-ce pas Panurge ?

Merci, Valérie. Il était plus que temps qu'une femme s'exprime dans ce débat.
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Messagede Panurge le Jeu Aoû 16, 2007 5:15 pm

Et pourquoi parlerait-on de «Femme» avec un grand «F»? Qu'est-ce que cela voudrait dire étant donné qu'«Homme» inclut déjà le mâle que la femelle humaine. Je ne vois pas en quoi la langue est mysogine. «Homme» est à distinguer d'«homme» ; ce sont deux mots différents, aux sens différents. Quant à vos stupidités de doubles accords et de féminisation (corruption) du vocabulaire, remarquez que les mots n'ont pas de SEXE, mais ont un GENRE. Est-ce que l'on dit UN star de cinéma lorsque l'on parle d'un homme? Ou d'un personne? Vous élargissez votre phantasme de lutte bien en-dehors d'où elle devrait raisonnablement se cantonner.

M'enfin, la destruction du langage a toujours été un atout des révolutionnaires et des tyrans (en action ou en puissance). Il n'y a qu'à voir 1984.
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Messagede Le gros Réal le Jeu Aoû 16, 2007 6:12 pm

Valérie Simard a écrit: Tu le démontres encore une fois en affirmant que tu connais les théories sur le genre alors que tu appuies ton argumentation sur des conceptions biologiques. Les théories sur le genre concernent les constructions sociales et culturelles de la masculinité et de la féminité. Rien à voir avec la biologie !


À quoi fais-tu référence ici?

Ensuite, que tu crois que nous soyons endoctrinés et naïfs a peu d’importance. Je n’en pense pas moins de toi et de tes amis masculinistes.


Qu'est-ce que tu connais de mes amis?

Ce que j’aimerais que tu comprennes toutefois, c’est comment, en ta capacité de dominant, te crois-tu permis d’affirmer qu’un mouvement est désormais désuet ?


Je n'ai pas besoin de ta permission pour me faire mon idée et la défendre.

Que des hommes (et quelques femmes) tentent d’écraser un mouvement qui a fait progresser toute la société, pas seulement les femmes, et qui continue à le faire en remettant en question des dogmes (justement) qui justifie les innégalités, est non seulement choquant mais absurde.


Je dis que votre mouvement n'a plus sa raison d'être au Québec en 2007. Je ne dis pas qu'il n'a jamais eu de raison d'être.

Comme Étienne l’a dit, le féminisme disparaîtra de l'intérieur dans une société ou la différenciation des GENRE n’aura plus d’existence.


Est-ce qu'un homme peut être « enceint »? A-t-il des menstruations? Est-ce que les hormones agissent pareillement chez les hommes et les femmes? Non, et pour ces raisons la différenciation genrée ne disparaîtra jamais. Le biologique influe trop sur la personne pour que les comportements des hommes et des femmes ne soient plus différenciés. La différence genrée (sociale) s'appuie en partie sur la différence biologique, qui elle ne changera pas.

Si tu crois que la violence et la discrimination envers les femmes (et les homosexuels, et les lesbiennes, et les queers, et les transgenre tant qu’on y est) n’est le gage que d’une poignée négligeable d’individus orthodoxes, extrémistes ou arriérés, tu ne dois pas exister dans la même société que moi. Les femmes sont plus nombreuses à étudier ? Leur nombre diminue aux niveaux supérieurs (Maîtrise, Doc.). Les emplois à dominance féminine sont désévalués et les emplois supérieurs sont souvent occupés par des hommes (enseignement, infirmière, travail social…).


Pour l'instant. C'est justement ce que je disais au début de ce fil : bientôt, les femmes auront plus de pouvoir que les hommes. Regarde l'évolution dans ces domaines.

Sans parler des modèles tellement encrés dans nos mœurs qu’on ne les remet en question que difficilement (la famille, le couple). Des structures mises en place sur les bases d’une domination du masculin sur le féminin.


Hey! on n'est plus dans les années 1950. Mets à jour tes connaissances un peu. Ta remarque est d'autant plus drôle quand on considère que l'homme québécois est considéré par beaucoup de femmes d'origine étrangère comme dominé par sa femme et n'aillant pas de colonne.

On pourrait aller chercher des statistiques sur la violence familiale, le viol etc. Et non, ce ne sont pas que des crimes ! Ce sont des crimes sexistes, commis pour asseoir sa supériorité sur la victime.


D'abord, ces statistiques sont controversées. Ensuite, même en admettant que les femmes mangent plus de volées, on ne peut en conclure que la plupart de ces crimes sont de nature sexiste. L'homme est généralement plus fort physiquement, sur la seule logique et sans regarder les statistiques, on peut présumer que c'est plus souvent l'homme qui va battre la femme que l'inverse.

La violence conjugale est inacceptable. Mais ce n'est pas de luttes féministes qu'on a besoin ici, mais d'interventions policières, de soutien aux victimes, de programmes pour corriger les comportements violents, etc.

Que l'on noirci le tableau n'a pas d'importance non plus. Tu nous accuserais de la même chose si l'on parlait de pauvreté (etc), parce que dans ta position, tu n'as pas intérêt à reconnaître ce qui se passe autour de toi.


Justement, si tu noircis le tableau, tu fausses les constats. Si les constats, l'empirique est faussé, la théorie qui s'appuie dessus ne vaut rien. Et puis je me demande bien de quoi tu parles quand tu dis « ta position ».

p.s. Ne croyez surtout pas que j’essaie de vous convaincre de quoi que se soit. Votre opinion me laisse indifférente, c’est votre stupidité qui mérite qu’on s’y attarde…


Sans commentaires

Pour le reste, je vois que vous vous êtes encore défilé-e-s... Moi je continue que le féminisme a largement perdu sa raison d'être en 2007 au Québec, et qu'il a acquis un caractère religieux.

Rose, en quoi le féminisme est-il toujours pertinent au Québec en 2007? (ma question s'adresse aussi aux autres).
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Messagede Panurge le Jeu Aoû 16, 2007 6:52 pm

p.s. Ne croyez surtout pas que j’essaie de vous convaincre de quoi que se soit. Votre opinion me laisse indifférente, c’est votre stupidité qui mérite qu’on s’y attarde…


J'avais sauté ce bout. C'est d'autant plus vexant que cela vient d'une greluche au raisonnement un peu bancal et même pas fichue de répondre à une question simplissime.

Tu nous accuserais de la même chose si l'on parlait de pauvreté (etc), parce que dans ta position, tu n'as pas intérêt à reconnaître ce qui se passe autour de toi.


Tu assimiles bêtement la non-reconnaissance de la soi-disant domination masculine à une apologie de celle-ci (ce qui, en partant, est contradictoire). Ensuite tu conclus magistralement par : Si tu ne reconnais pas l'asservissement féminin, c'est parce que tu le reconnais pas. Merci infiniment pour tes lumières!
Non, mais sérieusement, c'est tout à fait typique à la fois de l'Ad hominem, de l'argumentation circulaire et du relativisme socialistes, c'est-à-dire la mort du débat, et l'autisme «de classe» érigé en absolu dialectique.
«De toute façon, vous ne pouvez forcément pas être d'accord avec moi, puisque vous faites partie de la lie non-féministe.» L'affaire, c'est que l'appartenance à la catégorie non-féministe ne relève pas d'un caractère fatal (le sexe, la couleur de peau, name it), mais d'une opinion -ou plutôt d'une opinion non partagée-, ce qui est à dire qu'il suffirait d'adopter votre point de vue pour être d'accord à vous. C'est évident, c'est tautologique, et cela ne prouve absolument rien.

Du reste, je ne vois pas quel intérêt (sic) -à part avoir raison- il y aurait à être non-féminste. En tout cas, j'y vois un désavantage immédiat : impossible de faire copain-copain avec la petite clique consensuelle de l'ASSE.
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Messagede Frankie_Boy le Ven Aoû 17, 2007 12:05 am

Tout ce que j'ai voulu dire c'est que le féminisme et le mouvement queer servent à déconstruire les genres et à parler de trucs tabous dans notre société comme la masturbation. Mais comme de grands machos typiques vous montez tout de suite aux barricades les bras croisées en disant : "Heille, c'est moi qu'tu taite de fif?" Votre attitude condescendante, méprisante, gratuite et hors contexte me dégoûte profondément Panurge pis l'gros Réal.

Le féminisme en 2007 c'est dépassé? Ah ben oui, pis les oiseaux chantent, tout le monde est égal. Y'a pu de racisme, pu de sexisme, pu de discrimination! Les handicapés ont leur rampes, les "noirEs" leurs places dans l'autobus et les femmes ont le droit de vote! Wow!!!!

En tout cas moi à date j'ai pas vu de pub avec un gars en g-string pis une canette de boisson énergétique entre le string pis les fesses... Mais c'est tout beau beau les oiseaux chantent, Pit, pit pit!

Y'a combien de femmes dans le top 20 des plus grosses richesses mondiales? Y'a combien de femmes élues au Québec? De combien le salaire moyen des femmes est-il moins élevé que celui des hommes (tsé genre 10 - 12 000$)? Y'a combien de femmes battues au Québec? Quel est le pourcentage hommes/femmes de parent monoparentale?

Vous voulez qu'on continue? Moi ca m'amuse pas mal en tout cas!
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Messagede Ge le Ven Aoû 17, 2007 1:18 pm

Et pourquoi parlerait-on de «Femme» avec un grand «F»? Qu'est-ce que cela voudrait dire étant donné qu'«Homme» inclut déjà le mâle que la femelle humaine. Je ne vois pas en quoi la langue est mysogine. «Homme» est à distinguer d'«homme» ; ce sont deux mots différents, aux sens différents. Quant à vos stupidités de doubles accords et de féminisation (corruption) du vocabulaire, remarquez que les mots n'ont pas de SEXE, mais ont un GENRE. Est-ce que l'on dit UN star de cinéma lorsque l'on parle d'un homme? Ou d'un personne? Vous élargissez votre phantasme de lutte bien en-dehors d'où elle devrait raisonnablement se cantonner.


Alors allons-y. Je trouve intéressant que tu parles de notre lutte comme d'un quelconque phantasme irraisonné... Tu es méprisant et condescendant, exactement l'attitude des ptits machos frustrés - contre laquelle nous luttons justement.

La langue est sexiste, car elle a été créée par des hommes pour les hommes. J'étais ironique quand je proposais qu'on parle de la Femme avec un grand « F ». Tu as mordu à l'hameçon en dénigrant mon idée, mais en réalité elle ressemble beaucoup à l'Homme avec un grand « H » exceptée qu'elle est plus féminine.... De toute façon, je trouve ridicule de mettre une majuscule à un nom commun sous prétexte d'une supériorité quelconque.

Et puis si on veut parler de la langue, il faut un dictionnaire. Prenons le Nouveau Petit Robert 2007.

Définition d'homme : (en sautant la définition de l'être humain comme tel puisque (tu as raison) le mot homme rapporte à l'espèce animale la plus évoluée de la Terre...) Être humain mâle.

Définition de femme : Être humain de sexe féminin lorsque son âge permet d'envisager sa sexualité et, le plus souvent, après la nubilité et à l'âge adulte, sociologiquement lié à l'âge où le mariage est possible. Gonzesse, greluche, meuf, nana...

C'est drôle... On associe encore la femme au mariage !

Et puis la définition de greluche puisque tu y tiens tant ! : FAM. et PÉJ. Jeune femme, jeune fille.

Sérieusement Panurge, ton mépris est inutile. Il est même la cause de notre révolte.

Je trouve une centaine de mots péjoratifs qui se rapporte à la femme et seulement une trentaine qui se rapporte à l'homme. Dans les synonyme de « homme », je trouve plein de belles expressions comme HOMME DE BIEN, HOMME D'ÉTAT, HOMME DE LETTRES, HOMME DE QUALITÉ...

Et puis tu savais qu'il n'y a pas si longtemps, bien des métiers n'existaient pas au féminin (c'est d'ailleurs toujours le cas en France) comme écrivain, avocat, auteur, docteur, médecin (celui-là n'a toujours pas son égal...).

Le mot « mademoiselle » est extrêmement sexiste, car on parle d'une demoiselle comme d'une jeune fille vierge (donc baisable), bonne à marier... Et il n'y a pas d'équivalent masculin, comme c'est étrange ! Au moyen-âge, on parlait du damoiseau, jeune puceau offert au roi...


Et pendant longtemps, le mot « homophobie » était introuvable dans le dictionnaire. Comme si ça n'existait pas !

Tu es convaincu maintenant ?
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