Voici un extrait du dernier Drapeau-Rouge express à ce sujet.
Les chiens sales obéissaient sans trop comprendre aux ordres politiques venus de la SQ....
ARRESTATIONS MASSIVES À LA MANIFESTATION DU PCR
Répression politique à Saint-Jérôme
(Samedi le 11 août 2007) La police de Saint-Jérôme a procédé cet après-midi à des arrestations massives lors d’une manifestation organisée par la section locale du Parti communiste révolutionnaire. Annoncée depuis déjà plusieurs semaines, la manifestation visait à promouvoir le socialisme et inciter les prolétaires de Saint-Jérôme à s’organiser pour la révolution.
Dès 13h00, la cinquantaine de manifestantes et manifestants se sont rassembléEs comme prévu au Carré Curé-Labelle. Des membres du corps policier de Saint-Jérôme sont venus les avertir qu’ils « respecteraient leur droit de manifester à condition qu’ils restent dans le parc ou sur les trottoirs » : aussi bien dire que leur idée était déjà faite et qu’il n’était pas question, pour eux, de tolérer qu’une manifestation se déroule dans les rues de Saint-Jérôme (cela, même si dans l’état actuel du droit au Canada, le droit de manifester est reconnu dans la constitution).
Après l’intervention d’une camarade du PCR qui a souligné que cette manifestation communiste était une première pour Saint-Jérôme et dénoncé les conditions de vie et de travail difficiles des prolétaires de la région, le cortège a pris la rue de manière vivante. La plupart des manifestantEs arboraient le drapeau rouge et scandaient avec enthousiasme des slogans contre l’exploitation, pour le communisme et la révolution. Les gens sur la rue s’approchaient du contingent pour en connaître plus sur les objectifs de la manifestation : plusieurs ont d’ailleurs pris avec intérêt les tracts et journaux distribués par les diffuseurs.
Les manifestantes et manifestants ont fait un premier arrêt au skate park, où un autre camarade a brièvement pris la parole pour dresser le portrait de la condition des jeunes de la région, aux prises avec un taux de chômage élevé, des salaires de misère et aussi beaucoup de répression : là comme ailleurs, la police cible systématiquement les jeunes considéréEs comme « marginaux » et les harcèle sans cesse.
La manifestation s’est alors remise en route. C’est lors du deuxième arrêt devant la fonderie Mueller qu’une horde de flics est apparue en catastrophe, dans un certain désordre : des flics de Saint-Jérôme, bien sûr, accompagnés par d’autres venus notamment des municipalités voisines de Sainte-Sophie et Saint-Hyppolite. Les policiers sont sortis de leurs véhicules en courant pour se ruer sur les manifestantes et manifestants, en particulier ceux et celles qui tenaient les bannières et porte-voix. Sans avertissement, ils ont commencé à procéder à des arrestations, en criant que tout le monde recevrait un constat pour « entrave » (ce sont pourtant eux qui venaient entraver le déroulement d’une manifestation parfaitement légale!).
À un manifestant qui lui demandait seulement, à deux mètres de distance, quel était le motif de cette intervention soudaine, une policière a répondu en l’aspergeant de poivre de cayenne. Une de ses collègues, qui répondait aux ordres mais qui semblait totalement confuse, a répondu à un autre manifestant qui lui demandait s’il y avait eu un méfait ou quoique ce soit qui justifie ces arrestations : « Il ne s’est rien passé mais vous n’avez pas demandé de permis, alors je pense bien qu’il s’agit d’une entrave »!
Pendant que les flics procédaient aux premières arrestations, plus de la moitié des manifestantes et manifestants ont trouvé le moyen de s’enfuir à travers les rues et les parcs environnants. En fin de compte, 10 personnes ont été amenées au poste et assignées à comparaître pour une accusation criminelle « d’entrave au travail des policiers ».
Selon la « logique » policière, puisqu’ils et elles avaient été avertiEs de ne pas prendre la rue, les manifestantes et manifestants se sont misES en contravention en manifestant quand même. D’après leur interprétation tirée par les cheveux du Code criminel, le fait de ne pas suivre une recommandation ou un ordre de la police constituerait une « entrave » à leur travail. De toute évidence, une accusation aussi peu fondée ne tiendra pas la route devant le tribunal. Encore une fois, ces flics n’auront fait que gaspiller l’argent des contribuables.
Les gens du peuple, à Saint-Jérôme, ont tous une histoire à raconter sur l’incompétence, la brutalité, voire même la corruption de la police municipale. D’ailleurs, lors de l’intervention disgracieuse et injustifiée de ces serviteurs de l’ordre bourgeois, plusieurs gens du voisinage se sont approchés pour crier leur désapprobation. Plusieurs en ont alors profité pour se procurer un exemplaire du dernier numéro du Drapeau rouge auprès d’une diffuseuse qui suivait la manifestation.
Une fois de plus, les flics de Saint-Jérôme se sont comportés comme s’ils étaient les boss de la municipalité. Mais il est également clair qu’ils poursuivaient des objectifs politiques. D’ailleurs, une agente des services de renseignement de la Sûreté du Québec était présente lors de leur intervention et par la suite, au poste de police.
Le PCR est actif depuis déjà un bon bout de temps à Saint-Jérôme. Les militantes et militants communistes de la région travaillent à mobiliser les ouvrières, les ouvriers et la jeunesse prolétarienne dans la lutte contre le capitalisme. Cela n’a rien pour plaire aux bourgeois locaux, et aux flics qui les défendent. En 2005, pendant la grève étudiante, les communistes étaient présentEs, et la police s’était montrée particulièrement répressive contre les étudiantes et étudiants militantEs. Sur la ligne de piquetage au cégep, certains flics s’étaient comportés comme de véritables brutes, assénant des coups de poing à main nue aux visages de certainEs étudiantEs. En outre, cette répression politique contre le droit de manifester survient à une semaine à peine du sommet de Montebello, où la police souhaite interdire toute manifestation (sauf peut-être, encore là, « dans un parc »). Tout cela n’a bien sûr rien d’innocent.
La police de Saint-Jérôme a choisi de procéder à des arrestations massives : elle devra maintenant en subir les conséquences. Le procès auquel la dizaine d’accuséEs seront soumisES sera le théâtre d’une importante bataille politique, contre la répression politique et la brutalité policière, pour le droit de manifester, de s’organiser et de se révolter. On peut déjà prédire qu’au terme de cette bataille, les flics sortiront pas mal amochés.
De notre correspondant