Forums de l'ASSÉ

Les collégiens dans la rue

Le Devoir
Édition du mercredi 22 août 2007

Mots clés : militants, étudiants, anniversaire, Cégep, Éducation, Québec (province)

Les cours sont à peine commencés que des militants étudiants s'affairent déjà sur certains campus à mobiliser en vue d'une grève générale contre le dégel des frais de scolarité et en faveur de la gratuité scolaire. Que cette grève annoncée se concrétise ou pas, toujours est-il que l'histoire des collèges est ponctuée de ces mobilisations. Quiconque observe le mouvement étudiant sait que ces contestations débutent toujours au niveau collégial... En voici une brève recension.

En 1968: Dans la foulée de mai 1968 en France, 15 des 23 tout nouveaux cégeps participeront à une vague d'occupations, réclamant notamment la création d'une deuxième université francophone à Montréal, une réforme de l'aide financière et un «réel pouvoir» pour les étudiants au sein des administrations collégiales. Le mouvement s'inscrit plus largement dans une contestation globale des structures de la société. Le réseau de l'Université du Québec sera créé l'année suivante et le gel des frais de scolarité sera décrété.

n 1974: Des associations étudiantes collégiales se mobilisent contre l'entrée en vigueur des tests d'aptitude aux études universitaires. Le gouvernement fait volte-face et suspend ces tests avant même le début de la grève. Une majorité de cégeps et quelques facultés universitaires entreront néanmoins en grève pour réclamer une bonification de l'aide financière. Le gouvernement venait en effet de réduire les allocations de subsistance et d'exiger une contribution accrue des étudiants. Québec finit par revoir le système d'aide financière en réduisant les contributions des parents et des étudiants aux besoins de subsistance.

n 1978: Déçus que le nouveau gouvernement du Parti québécois mette en veilleuse les éléments de son programme sur la gratuité scolaire et l'aide financière, les étudiants regroupés au sein de l'Association nationale des étudiants et étudiantes du Québec (ANEEQ) tentent de lui forcer la main en déclenchant une grève. Québec fera quelques concessions, dont la conversion d'une portion des prêts en bourses.

n 1986: Le ministre de l'Éducation libéral Claude Ryan ouvre la porte à un dégel des droits de scolarité, en dépit d'une promesse électorale de maintenir le gel. Réunis sous la bannière de l'ANEEQ, les étudiants réclament le maintien du gel et une réforme de l'aide financière. Ils auront gain de cause pour le gel, mais pas pour les prêts et bourses.

n 1988: Peu avant les élections, l'ANEEQ lance un mot d'ordre de grève générale pour tenter d'arracher une réforme de l'aide financière, à la suite des espoirs déçus de 1986. La grève «offensive» s'essoufflera rapidement.

n 1990: Réélu, le gouvernement libéral, par l'entremise de Claude Ryan, annonce qu'il mettra fin au gel des droits de scolarité, annonçant une hausse de 500 $ à 1200 $ par année, en deux ans. Les étudiants font la grève, sans succès. Cette deuxième défaite marquera le début de la fin de l'ANEEQ.

n 1996: Dans la foulée du Sommet socioéconomique (dit du «déficit zéro»), on évoque un possible nouveau dégel des droits de scolarité. Le mouvement étudiant se mobilise, sous différentes bannières, et obtient une promesse de gel. Québec impose cependant une pénalité financière pour les cours repris à la suite d'un échec au collégial.

n 2005: Le gouvernement effectue une ponction de 103 millions dans l'aide financière aux étudiants. Il est forcé de reculer après une mobilisation importante, qui déborde largement les murs du réseau collégial pour s'étendre au niveau universitaire.

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Inspiré d'informations tirées d'un historique des grèves générales produit par Benoît Renaud.


http://www.ledevoir.com/2007/08/22/154125.html