en lien et en réponse à cet article
http://www.ledevoir.com/2007/11/16/164624.html
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J'étais à la manif de jeudi et je peux attester que l'article de Clairandrée Cauchy « À nous la rue ! » paru vendredi traduit bien l'atmosphère festive, pacifique et optimiste qui y régnait, en dépit de la météo et de la popo.
Rimes à part, je tiens à la remercier d'être une des premières journalistes qui s'efforce de nous décrire sous un jour plus humain. On nous reproche souvent, à nous les jeunes, notre manque d'implication citoyenne et notre désengagement politique. Or, ce mouvement le prouve : les étudiants ont des idéaux politiques et sociaux et ils sont prêts à « se les geler » pour le faire savoir, francos et anglos confondus.
Ces idéaux, ce sont ceux d'un État qui garantit une éducation accessible et universelle et qui reconnaît l'importance, dans les contextes du déclin démographique, du pluralisme ethno-culturel de notre génération et de la mondialisation forcée, de réinvestir massivement dans l'éducation. Cet État, nous le voyons également s'engager à conserver le caractère public des services (santé, éducation, etc.) et à faire sourde oreille au chant des sirènes néolibérales.
Non seulement voulons-nous conserver les acquis de la Révolution tranquille, mais nous souhaitons les bonifier, les augmenter, par exemple avec l'instauration de la gratuité scolaire à tous les niveaux (gratuité qui serait sujette à des conditions qu'il reste à penser et à négocier).
Ceux qui doutent des fondements des précédentes propositions et ceux qui, comme Nathalie Elgrably de l'Institut économique de Montréal et Réjean Breton (« à écouter la gaugauche, et pire encore, les étudiants »), s'entêtent, par le biais des médias, à essayer de nous leurrer d'une part et de nous rabaisser de l'autre, je les renvoie au sondage mené pour le compte de leurs copains du Beaver Club of Montreal qui conclut au caractère « solidaire » plutôt que « lucide » de la jeunesse québécoise (« Le Devoir » a publié un article à cet effet). Est-il nécessaire de rappeler que l'IEdM, ce think-tank néolibéral, prône la privatisation de la SAQ, de la santé et d'Hydro-Québec, entre autres aberrations ?
Pour revenir à cet article de Clairandrée Cauchy, il est tout en contraste avec les remontrances des gérants d'estrades, des « journalistes » du JdeM et de TVA/LCN et de leurs invités, dont le paternalisme à peine dissimulé se plaît à nous assimiler à des tits-counes violents, souls et « buzzés » à la mari, à des vandales dépourvus de toute rationalité.
En somme, de par votre volonté de nous traiter comme vos égaux, le mouvement étudiant québécois est rendu plus crédible. Je crois cette volonté être l'apanage du « Devoir ».
La trique et la caricature à outrance nous ont fait mal ces derniers jours, mais nous sommes le Québec de demain et nous sommes pugnaces. Notre détermination est inextinguible.
Nous allons en faire, dans la paix je l'espère, la démonstration dans les jours à venir et nous invitons les étudiants timorées à joindre nos rangs et à voter en faveur de la grève.
Je signe ce texte à titre personnel,
-- Olivier Lanctôt-David (jean-olivier.lanctot-david@umontreal.ca)
Étudiant au bac. en communication et politique à l'UdeM