Ces apprenti-politiciens qui nous envahissent

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Messagede exocortex le Dim Sep 18, 2005 10:30 pm

retour historique.... Un des facteurs du "fiasco" de la tentative de grève de 1989 (on sait que les libéraux, sous l'égide de Ryan, ont doublé les frais de scolarité en '89) n'est-il pas la seule utilisisation de manifs, débrayages et confrontations par l'ANEEQ dans une période de temps trop étirée, c'est-à-dire que ces stratégies n'avaient plus aucun impact en '89 à cause de leur utilisation permanente dans le passé?
En vertu de cela, n'est-il pas justifié d'accepter le lobbying (i.e. tenter d'obtenir l'intégralité d'un objectif réducteur (comme la "gestion de coupure") en utilisant les instances politiques nationales en place) comme solution temporaire entre chaque utilisation de moyens plus "musclés" qui amènent un vrai rapport de force (évidemment doublé d'un dialogue) qui permettrait d'avoir des gains sociaux PERMANENTS qui sortent du cadre de "gestion de coupure"?
(parce que on s'entend qu'actuellement le seul moyen efficace (dans une perspective de gains concrets au national) de l'ASSÉ est la GGI)

Anne-Marie Provost
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"la FECQ et l'ASSÉ ont les mêmes stratégies" -Geneviève Baril, ancienne présidente de la FECQ-
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Messagede BlacKGuarD le Dim Sep 18, 2005 11:56 pm

Je crois qu'il y a "lobbying" et "lobbying". Si je ne suis pas contre l'utilisation d'un groupe de "promotion de "notre" agenda" (même si je crois qu'ils pourraient diriger leur énergie vers quelque chose de plus socialement constructif et cesser de voir patrons et gouvernants comme des "partenaires potentiels"), je crois qu'il y a une grande marge entre un "lobbying" dit théorique (rencontres d'intérêts) et le copinage évident qu'il y a eu au cours des dernières années.

Les fédérations étudiantes ne furent pas les seules à pratiquer cette méthode. Les "grandes centrales syndicales" y ont amplement eu recours et c'est toujours le cas aujourd'hui.

Je dénonce les deux comme autant de stratégies servant la cause des gouvernants et du patronat, mais considère l'un comme moins moralement dommageable que l'autre.

Sans revenir sur le cas "'89-90", je ne crois pas qu'il soit souhaitable de réellement planifier des sessions plus "douces" dans une stratégie de gains. Le gouvernement n'a toujours plié, réellement que devant un rapport de force généralisé. Celui de 2005 commençait à réellement se faire sentir vers la fin. Quoiqu'on en dise, ce n'est pas quelques petites manifs bien proprettes sur elles et réunissant quelques dizaines de milliers d'étudiants qui font vraiment changer quoique ce soit. Le gouvernement s'adressera invariablement avec qui il peut avoir l'entente la moins coûteuse possible, -se foutant bien que la rue Fullum soit bloquée quatre heures durant - tant et aussi longtemps que y'aura des politicailleux dans le mouvement étudiant. Contre ça, le seul remède demeure de maintenir la lutte contre les gouvernants.

Pas de temps mort, pas de répit. Et surtout, aucune légitimité à un gouvernement oeuvrant contre les intérêts mêmes du peuple.
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Messagede François Bélanger le Lun Sep 19, 2005 12:12 pm

exocortex a écrit:retour historique.... Un des facteurs du "fiasco" de la tentative de grève de 1989 (on sait que les libéraux, sous l'égide de Ryan, ont doublé les frais de scolarité en '89) n'est-il pas la seule utilisisation de manifs, débrayages et confrontations par l'ANEEQ dans une période de temps trop étirée, c'est-à-dire que ces stratégies n'avaient plus aucun impact en '89 à cause de leur utilisation permanente dans le passé?


Non, cela tient bien plus de facteurs circonstanciels. C'est que l'ANEEQ avait mené une campagne de grève infructueuse peu avant qui avait démobilisé beaucoup de monde pour un certain temps, y compris durant la campagne de grève de 89-90. Il y a eu plusieurs tentatives similaires avant (ANEEQ) et après (MDE, ASSÉ) qui ont très bien fonctionné et d'autres qui ont échoué ; condamner une stratégie à partir d'un seul exemple est plutôt ridicule.

Mais bon, les concertationnistes aiment bien brandir le spectre de 89-90 pour démontrer l'inutilité du syndicalisme étudiant de combat ; l'hiver 2005 a permis de détruire définitivement cet épouvantail, et le révisionnisme historique d'old-timers des fédés n'y pourra rien.

exocortex a écrit:En vertu de cela, n'est-il pas justifié d'accepter le lobbying (i.e. tenter d'obtenir l'intégralité d'un objectif réducteur (comme la "gestion de coupure") en utilisant les instances politiques nationales en place) comme solution temporaire entre chaque utilisation de moyens plus "musclés" qui amènent un vrai rapport de force (évidemment doublé d'un dialogue) qui permettrait d'avoir des gains sociaux PERMANENTS qui sortent du cadre de "gestion de coupure"?


Que l'on doive procéder par un tel étapisme de nos jours démontre bien la faiblesse du mouvement étudiant actuellement. On doit parler de différents moyens de pression des mois durant avant même de parler sérieusement de grève, alors qu'auparavant le mouvement étudiant paraît rapidement aux attaques graves du gouvernement par une défense massive et féroce.

Et il faut pas se leurrer, l'illusion entretenue de l'utilité de négociations avec nos gouvernements de merde y est pour beaucoup. Pourquoi se trouve-t-il encore des assos étudiantes pour perpétuer la vision du gouvernement comme partenaire de la condition étudiante ? Si c'est pas acceptable pour les syndicats, pourquoi est-ce que cela le serait pour le mouvement étudiant ? En offrant des miettes aux étudiantEs de temps à autre, les gouvernements ont le beau jeu par la suite pour se dédouaner des revendications plus importantes ; le lobbyisme (et son avatar étapiste) est démobilisateur autant sur la forme que sur le fond.

Aux attaques de classe, des ripostes de classe. Suffit les enfantillages et le marchandage de la politique bourgeoise.
Mes propos sur ce forum datent d'il y a fort longtemps et n'impliquent donc ni mon employeur actuel ni le travail que j'y effectue.
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Messagede Andrew Koster le Lun Sep 19, 2005 2:18 pm

On voit bien pourquoi le mouvement de grève de 2005 est tombé. Il y a trop de gens qui voulaient finir leur session et qui trouvait que l'offre du ministre méritait de retourner en classe. Donc, la grève est finie. On appelle ça la démocratie...

Mais qui la sait, peut-être que si les tous les étudiants avaient été solidaires, et avaient compris que l'ennemi c'était le gouvernement, on aurait eu plus que cette "entente à rabais"?

À part de ça, on dirait que vous n'avez pas compris comment partir un mouvement de contestation. C'est parce que tu ne peut pas simplement dire "heille, on fait-tu une grève?" et le lendemain matin le Québec au complet est en grève sociale générale illimitée.

Il y a des étapes à suivre pour mobiliser les gens pour une cause, et la première étape ce n'est pas de faire la révolution. Il faut commencer par mettre les gens de ton bord, et ensuite les impliquer dans des moyens de pression qui commencent doucement et qui vont vers tes moyens les plus "hardcore".

Par exemple, on voit bien que la tentative de grève de l'ASSÉ en octobre 2004 n'a rien donné, parce qu'il n'avait pas eu suffisament de mobilisation de la base étudiante, pas assez de moyens de pression progressifs pour mèner à la grève.

Mais, après la manifestation du 10 novembre, les blocages téléphoniques des bureaux du gouvernement, les lettres, les pétitions, les sorties dans les médias, et tous les autres moyens de pression que nous avons utilisé, les gens étaient finalement prêts à faire la grève en mars 2005.

Il y a une lesson à tirer de tout cela, et ce n'est pas "la FECQ c'est d'la marde!"

Aux attaques de classe, des ripostes de classe. Suffit les enfantillages et le marchandage de la politique bourgeoise.

D'accord... regarde, si tu veut faire une revolution, vas-y fort, mais sinon, arrête de faire le pseudo-révolutionnaire frustré.
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Messagede François Bélanger le Lun Sep 19, 2005 3:19 pm

C'est quand même assez drôle qu'un fecquiste vienne expliquer à un asséiste comment ça se starte une grève...

Pis oui la FECQ c'est d'la marde. Avec le membership pis les ressources que vous avez, une telle organisation pourrait être nettement plus présente et utile dans la défense de la condition étudiante. Son aile droite oblige son aile gauche à adopter un discours crédiblo-dilué et superficiel qui satisfait pas grand monde. La grève cet hiver l'a prise de court pis ça a paru en crisse.

La FECQ, concertationniste et donc pure collaboratrice à la reproduction de la politique marchande, est beaucoup plus un problème qu'une solution pour le syndicalisme de combat. L'union du mouvement étudiant, dans ces circonstances, vous ne l'obtiendrez pas de sitôt ; les conflits entre la FECQ et l'ASSÉ ne sont pas de vulgaires "guerres de clocher", ce sont des ruptures politiques et idéologiques nettes. Ces différences sont d'ailleurs manifestes à même la manière d'aborder ce conflit : à l'ASSÉ on a tendance à le voir comme un combat nécessaire, alors qu'à la FECQ c'est irrémédiablement présenté comme des différences que l'on doit concerter.

Une approche qu'on voit également dans les relations de ces deux groupes avec le gouvernement, d'ailleurs. Il n'y aurait aucune contoverse à travailler conjointement avec vous si l'on s'entendait sur les objectifs et moyens d'action pour nos luttes, mais même si c'était le cas ( et ça ne l'est pas ) l'historique de trahison systématique de la FECQ rend toute tentative en ce sens complètement téméraire. En attendant que ça change, on continuera à vous basher dessus comme on continue à basher sur le gouvernement, sur le patronat et sur divers autres connards associés.
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Messagede Andrew Koster le Lun Sep 19, 2005 4:21 pm

Parfait. Et nous on va continuer à obtenir des gains pour les étudiants.

La FECQ, concertationniste et donc pure collaboratrice à la reproduction de la politique marchande, est beaucoup plus un problème qu'une solution pour le syndicalisme de combat. L'union du mouvement étudiant, dans ces circonstances, vous ne l'obtiendrez pas de sitôt ; les conflits entre la FECQ et l'ASSÉ ne sont pas de vulgaires "guerres de clocher", ce sont des ruptures politiques et idéologiques nettes. Ces différences sont d'ailleurs manifestes à même la manière d'aborder ce conflit : à l'ASSÉ on a tendance à le voir comme un combat nécessaire, alors qu'à la FECQ c'est irrémédiablement présenté comme des différences que l'on doit concerter.

C'est moins que des "guerres de clocher", c'est tout simplement des conneries.
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Messagede BlacKGuarD le Lun Sep 19, 2005 5:44 pm

J'ai adoooooooré ton premier commentaire, Andrew. La FECQ qui se permet de donner des leçons sur "comment on doit 'mober'", comment on doit "mener une grève".

Dans pas trop long, le CPQ donnera des ateliers, gratuits, sur la réalisation d'occupations de bureaux réussies.

La grève générale illimitée, ça se voit aussi quand y'a une volonté de la part des execs d'assos de la faire. À l'AGECEM, par exemple, ça a calissement été sur le down et puis ils sont retournés en classe (d'ailleurs, l'ex-président de l'AGECEM n'est-il pas rendu président de la FECQ...). Tandis qu'à d'autres endroits, même chez les fecquistes, ils ont voté pour demeurer en grève une semaine de plus en plus de rejetter l'entente que leur exec avait conclu (et c'était pas seulement une entente de principe qu'on soumet à ses membres ça, elle a été appuyée en bonne et due forme par Julie et P-A).

La FECQ et la FEUQ ont préféré s'entendre avec le gouvernement, trahissant leurs étudiants et les étudiants, plutôt que de tenter de se battre aux côtés de la CASSÉE, seul mouvement véritablement combattif lors de cette grève.

La différence majeure, c'est que la FECQ et la FEUQ comptent sur les étudiants pour leur permettre d'établir leur sacro-saint rapport de force (et il s'établit invariablement en chiffres pour eux) ce qui permet à leurs execs d'aller promouvoir leurs carrières politiques respectives à grand renfort de "rencontres à huis-clos".

Pendant ce temps, l'ASSÉ et les syndicats étudiants indépendants se battent pour les étudiants et l'avenir de l'Éducation au Québec.

Que vous obteniez des miettes, gens de la FECQ et de la FEUQ, ça n'a rien d'étonnant. Vous le faites en garantissant au gouvernement que vous participerez volontiers à l'isolement de la seule faction qui les effraie réellement.

Ce que je maintiens, c'est que sans les traîtres et les faiblards de la FECQ et de la FEUQ, le syndicalisme de combat obtiendrait en une année des résultats de très loin supérieurs aux miettes que la FECQ a mis 10 ans à obtenir, en allant cirer des bottes de sous-ministres...
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Messagede Danissimus le Lun Sep 19, 2005 6:15 pm

BlacKGuarD a écrit:Ce que je maintiens, c'est que sans les traîtres et les faiblards de la FECQ et de la FEUQ, le syndicalisme de combat obtiendrait en une année des résultats de très loin supérieurs aux miettes que la FECQ a mis 10 ans à obtenir, en allant cirer des bottes de sous-ministres...


hmmm.. c'est un point de vue. Toutefois je ne crois pas nécessairement que la tactique de l'assé/cassée obtiendrait des résultats si incroyables que cela. Si c'était le cas, tout le monde utiliserait le syndicalisme de combat depuis belle lurette.
Il est difficile de croire que les exécutants de la fecq/feuq se frottaient les mains en riant:"mouhahahaha nous flouons les étudiants en hypothéquant leur avenirs!!!" Vous dites que la fecq a trahi les étudiants dans les dernières années, je crois plutôt que la fecq a empêché que les pots se cassent encore plus qu'ils ne le sont en ce moment. Je ne crois pas qu'il y a des tactiques parfaites de part et d'autres mais je crois à la sincérité des gens de l'assé, de la fecq et de la feuq même si les tactiques sont opposés. On appelle ça la diversité des tactiques peut-être.

Pour ce qui est de la cassée, le ciel ne semble pas être si rose que ça. En effet, comment prendre au sérieux un groupe qui dit d'un même souffle vouloir négocier et demande la démission du premier ministre?

Il est aussi fort à parier que les fédés et l'assé existent encore pour un bout alors même si je ne crois pas à l'alliance si souhaité par certains, je pense inutile que l'assé fasse d'une de ses priorités: le Fédé bashing, ce ne serait qu'une triste perte de temps car il n'existera jamais un groupement unique pour la défense de tout les étudiants du Québec

merci
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Messagede Andrew Koster le Lun Sep 19, 2005 10:00 pm

J'ai adoooooooré ton premier commentaire, Andrew. La FECQ qui se permet de donner des leçons sur "comment on doit 'mober'", comment on doit "mener une grève".

T'est drôle, toi. Dans les derniers... 5 ans, mettons, combien de fois est-ce que l'ASSÉ a tenté, sans succès, de mener une grève générale illimitée? Rappelle-toi d'octobre 2004, par exemple. Mais là, aussi tôt que la FECQ embarque, la grève marche. Et l'ASSÉ se permet de douter de la capacité de la FECQ à mener une grève?

C'est clair que si t'essayes de partir une grève à chaque session, éventuellement ça va tomber sur une session où le monde sont en tabarnak, et ils vont embarquer. Mais ça ne veut pas dire que t'as compris comment mobiliser le monde.

Pour ce qui est de vos accusations absurdes de "maudits carrièristes!", je ne vais même pas y repondre, sauf pour dire que c'est vraiment n'importe quoi.
"Il y a 10 000 dieux et seulement un qui est vrai. Donc, nous sommes tous et toutes athé-e-s par rapport à 9 999 dieux. La seule différence entre moi et les croyant-e-s c'est que je suis athé par rapport à un dieu de plus." -Micheal Shermer
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Messagede BlacKGuarD le Lun Sep 19, 2005 10:49 pm

Mais là, aussi tôt que la FECQ embarque, la grève marche.

Bon, dans les commentaires particulièrement ridicules, celui-là mérite une place d'honneur pour sûr. Considérant que la FECQ a été tout SAUF un leader pendant la grève du printemps 2005. Ça, c'est un étudiant extérieur à toute la bisbille "FECQ/ASSÉ" qui te le dit. Lors de la grève 2005, je n'étais plus étudiant officiellement, bien que j'en ai profité pour quitter mon emploi et appuyer à peu près toutes les actions entreprises, faisant le tour des cégeps à temps plein, par appui solidaire, en anonyme pas comme certains fecquistes qui se vantent un peu partout d'avoir "mobbé" telle et telle université...

La FECQ a été particulièrement absente des actions d'éclat, tout autant que des manifestations d'importance. Mais elle était bien présente pour planter la CASSÉE et une bonne partie des étudiants collégiaux en jouant à fond le jeu du ministre et des gouvernants. Ah, à ça, elle donnait son putain de 110%.

Et l'ASSÉ se permet de douter de la capacité de la FECQ à mener une grève?

Si l'on revient sur ce qui a été dit précédemment, tu disais ouvertement que nous n'avions pas compris comment partir un mouvement de contestation (sic, et hop pour la participation citoyenne). Pire, tu nous exposais, d'une manière réductrice et simpliste, volontiers arrogante, comment "il fallait mobber" ©Andrew Koster.

Tu nous permets de sourciller? Même de tousser, un peu mal à l'aise, embarassés pour vous?

Pour ce qui est de vos accusations absurdes de "maudits carrièristes!", je ne vais même pas y repondre, sauf pour dire que c'est vraiment n'importe quoi.

Well, Andrew, t'as qu'à regarder dans l'histoire.

Les anciens présidents de la FEUQ et de la FECQ et ce qu'ils sont devenus.

Tu verras, c'est... vivifiant. Et très représentatif.
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Messagede Andrew Koster le Lun Sep 19, 2005 11:07 pm

Surement!

Des exemples ça serait le fun, par exemple. Et en passant, le fait de s'impliquer dans la politique ce n'est pas négatif en soi.

Considérant que la FECQ a été tout SAUF un leader pendant la grève du printemps 2005.

Mais voyons donc! Vous dites que la FECQ a été insignifiante pendant la grève, et après vous accusez la FECQ d'avoir fait tomber la grève. Soit que la FECQ avait assez d'influence pour "faire tomber la grève", et était donc signifiante après tout, ou soit que ce n'est peut-être pas de notre faute, finalement, que le mouvement s'est éssoufflé. Branchez-vous, osti.

La FECQ a été particulièrement absente des actions d'éclat, tout autant que des manifestations d'importance. Mais elle était bien présente pour planter la CASSÉE et une bonne partie des étudiants collégiaux en jouant à fond le jeu du ministre et des gouvernants. Ah, à ça, elle donnait son putain de 110%.

De plus en plus ridicule. C'est l'ASSÉ qui essaye toujours de faire planter la FECQ, et non l'inverse. Vous le dites vouz-même.
Pour ce qui est des manifestations d'importance, là on tombe vraiment dans l'absurde. Le 10 novembre, ca te dit quelque chose? Le 16 mars? 100 000 étudiants dans la rue, c'est rien pour toi? N'importe quoi...
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Remettre les pendules à l'heure...

Messagede othozel le Lun Sep 19, 2005 11:08 pm

Il y a bien des choses qui se disent sur l'histoire du mouvement étudiant et il arrive parfois que le mensonge ou des interprétations erronées aient force de loi. C'est alors qu'une remise à l'heure des pendules est nécessaire...

Je suis franchement désolé mais l'esprit de synthèse, ce n'est pas mon fort. Quand c'est trop, c'est trop.

Concernant l'échec de la grève de 1990, il y a plusieurs facteurs à considérer. Il n'est pas faux de dire que la grève de 1988 a eu un impact négatif sur celle de 1990. Avec son plancher presque impossible de 20 associations avant de déclencher (certaines personnes se rappelleront que c'était d'ailleurs la proposition de la FAÉCUM lors de l'AEQ d'hiver dernier, et après on se fait dire qu'on ne sait pas organiser une grève...) et son repli stratégique, on n'obtint pratiquement rien et cela eût pour effet d'effriter la confiance en la grève.

Mais ce n'est clairement pas tout: l'ANEEQ était alors divisée. D'une part, la prise de position de son Conseil Central contre toute législation linguistique de même que la présentation, toujours par le CC, de la grève de 1988 comme étant une victoire marquent une coupure de cette instance avec la base. Il y a aussi la création de la Fédération des Étudiantes et des Étudiants du Québec (FEEQ), ancêtre de la FEUQ, qui vient diviser l'ANEEQ avec des positions plus modérées. Eh oui, les mêmes qui prêchent aujourd'hui l'unité du mouvement étudiant! De plus, lors de la campagne de grève, le plancher qui est déterminé est d'une majorité d'asso de cégeps (25) et d'universités (6), donc de 31 associations... Un plancher pas possible quoi!

Finalement, et par dessus tout, pendant cette mobilisation, DES ASSOCIATIONS CONTRE LA GRÈVE SE RASSEMBLENT ET FORMENT LA FÉDÉRATION ÉTUDIANTE COLLÉGIALE DU QUÉBEC TANDIS QUE LA FEEQ CHANGE DE NOM POUR S'APPELER, COMME ON LE SAIT, LA FEUQ. Mais ça je suis sûr qu'on ne l'apprend pas dans un camp de formation de la FECQ...

La voici la première trahison, celle qui est constitutive des fédérations et qui a été la cause principale de l'échec de cette grève qui a fait en sorte, effectivement, que les frais de scolarité grimpent de plus du double! Et c'est la base de la division du mouvement étudiant actuel. Ce n'est pas le syndicalisme de combat comme Anne-Marie P. semble le croire. Quand on regarde l'histoire de l'ANEEQ avant 1988, c'est quand même 13 ans d'histoire, on constate qu'il n'y a pas d'attaque majeure contre l'éducation, même que des avancées concrètes sont obtenues grâce à l'application du syndicalisme de combat en 1978 et en 1986 notamment. Et vous me corrigerez si je me trompe mais il me semble qu'il y avait un certain dialogue entre l'ANEEQ et le gouvernement, seulement celui-ci n'était pas perçu comme un partenaire ou un éventuel employeur mais bien comme l'adversaire qu'il est en réalité.

Vous en voulez plus? En 1996, le Mouvement pour le droit à l'éducation (MDE) lance une campagne de grève contre la menace d'un dégel des frais de scolarité. Elle connaît un certain retentissement auprès des associations indépendantes. En plein mouvement de grève, la FECQ tergiverse encore: pourquoi pas faire des grèves rotatives (1 jour chaque, 1 après l'autre)? Alors que la grève bat son plein, la FECQ n'a toujours pas fait d'appel à la grève, ce qui ne l'empêche pas d'aller négocier en notre nom suite à l'invitation du gouvernement (ou de Pauline Marois, pour fin de rappel). Je ne l'oublierai pas de si tôt celle-là! Au sortir de ces négociations, on apprend que le gel des frais est maintenu. Hourra! Toutefois, il y aura dorénavant une taxe à l'échec pour toute personne coulant plus de 1 cours. 2e trahison!

Il faudra des années de lutte qui dureront jusqu'en 2000 ou 2001 si je me souviens bien pour que cette taxe soit abolie. Les associations indépendantes s'organisent d'abord avec le MDE puis sans lui après sa mort pour contrer cette taxe. Après des mois de travail et avec le concours de la FECQ au sein de la coalition, il faut l'avouer, une campagne fructueuse se met sur pied. Et quand vient le temps de négocier, alors qu'un comité a été mis sur pied en coalition à cet effet, devinez qui vient by-passer tout le monde? La oh combien merveilleuse FECQ, encore! 3e trahison. C'est d'ailleurs suite à celle-là que des associations décident de s'organiser pour arrêter de se faire avoir et fondent éventuellement l'ASSÉ.

Mais attendez, il y a la FEUQ aussi. En 2000 est convoqué un Sommet du Québec et de la jeunesse, perçu aujourd'hui dans certaines sphères comme étant un moment où la jeunesse a su montrer sa solidarité et son rapport de force au gouvernement à travers la concertation. Pendant que ces gens se vautraient dans le vin et fromage à l'intérieur, des centaines de personnes se faisaient gazer à l'extérieur... C'est qu'en fait, l'aile radicale du mouvement étudiant, dont le MDE, le dénonçaient et étaient dans certains cas en grève. Ce Sommet marquait le début d'une compétition entre les universités à savoir laquelle serait la plus à même de couper ses services pour se voir attribuer une part du mince gâteau que leur offrait le gouvernement. Les conséquences furent notamment une augmentation du nombre d'élève dans les salles de cours et des coupes drastiques dans la banque de cours tandis que les administrations redoublaient d'audace pour nous inventer de nouveaux frais afférents... Et la FEUQ y a donné son aval à cette grade avancée. 4e trahison.

Finalement, il y a la grève d'hiver 2005. Quand je lis:

on dirait que vous n'avez pas compris comment partir un mouvement de contestation.


j'me dis que c'est ben le boutte. Alors qu'on y a travaillé pendant des mois, qu'on s'y préparait même l'année d'avant pour éviter que cette satanée réforme arrive, pis qu'on envisageait la grève au mois d'août quand on (l'AFESH) a appelé un Congrès extraordinaire. À dire vrai, je crois bien qu'au moins la moitié des associations de l'ASSÉ et le Vieux-Montréal étaient prêtes à la grève dès l'automne mais qu'on savait très bien que ce ne serait pas assez. On le disait depuis des mois qu'il fallait aller vers la grève et on y a travaillé d'arrache pied à en suer par tous les pores de notre peau pis on se fait dire

on dirait que vous n'avez pas compris comment partir un mouvement de contestation.


Dire qu'il y avait des délégations de la FECQ lors de nos Congrès, il y en avait même un de Rimouski à quelques reprises. Pis en plus, L'APPEL À LA GRÈVE D'OCTOBRE APPELAIT À LA GRÈVE EN HIVER. Et tu as le culôt de nous expliquer c'est quoi une escalade des moyens de pression. D'ailleurs, cette fin de semaine, j'étais à une conférence de la Graduate Studies Association de Concordia et le représentant de la FEUQ nous expliquait leur escalade des moyens de pression aussi.

ON VIT DANS LE ROYAUME DU NOVLANGUE OU QUOI? ALORS QUE LA GRÈVE ÉCLATAIT À LA FIN FÉVRIER, COMME ON VOUS L'ANNONÇAIT D'AILLEURS, P-A PIS JULIE DISAIENT ENCORE QUE C'ÉTAIT TROP TÔT, PRÉMATURÉ! C'est un cas de mémoire sélective ou quoi? Et dans le cas de la FEUQ, y'avait déjà des milliers de leurs membres en grève! Il aura fallu attendre plus d'une semaine avant qu'enfin la FECQ appelle à la grève puis la FEUQ une semaine plus tard. Vous appelez ça envisager la grève sérieusement vous? Moi, j'appelle ça être complètement dépassé par sa gauche et par sa base et s'ajuster pour SURVIVRE! Car c'est bien de cela qu'il s'agit, d'une lutte pour la survie, de pas perdre la face.

Et il en va de même pour l'ENTENTE. Quand le temps du budget était passé, la plan d'action des fédérations avait complètement échoué, il fallait sauver les meubles. Appelons le fédéral pour qu'il donne de l'argent qu'il nous doit déjà, arrangeons-nous avec le provincial pour faire comme si on négociait de quoi et ainsi, le gouvernement semble faire une concession et les fédérations obtiennent une victoire! 5e trahison.

Mais attention. Si les gens sont rentrés en classe, c'était plutôt suite à l'épuisement (jusqu'à 7 semaines de grève, c'est du jamais vu dans l'histoire du mouvement étudiant). Des associations représentant plus de 110 000 personnes (sur 180 000 en grève au début avril) rejettent l'entente. Si ça a passé à la FECQ, c'est parce que des associations qui n'ont pas ou peu participé à la grève l'ont accepté. Les gens de Rimouski devraient s'en rappeler. Il est vrai qu'il y a un bon potentiel militant à la FECQ, ou plutôt au sein de certaines associations membres dont la plupart sont d'anciennes associations de l'ANEEQ comme vous , mais votre potentiel est freiné voire même contré par votre fédération et c'est fort triste. Il en va de même pour les individus de bonne volonté.à

Et le mythe du "une grève à chaque session" pour l'ASSÉ est complètement faux. Je me trompe peut-être mais à mon souvenir la seule autre campagne de grève était celle de l'année d'avant, vous savez, celle qui voulait empêcher la réforme contre laquelle nous nous sommes battu cette année.

Si nous n'avions pas travaillé à la grève, elle n'aurait pas eu lieu. Telle est la réalité objective: on vous a poussé dans le dos. J'espère qu'un jour les gens qui en doutent s'ouvriront les yeux.

Et désolé pour la longueur mais ça m'a vidé le coeur... et, je l'espère, remis des pendules à l'heure!
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Messagede Andrew Koster le Lun Sep 19, 2005 11:58 pm

Quand je vois la version de l'histoire du mouvement étudiant proposée par l'ASSÉ, et que la partie auquel j'ai assisté est racontée de manière éloignée de la réalité, vous comprendrez que je doute du reste.
"Il y a 10 000 dieux et seulement un qui est vrai. Donc, nous sommes tous et toutes athé-e-s par rapport à 9 999 dieux. La seule différence entre moi et les croyant-e-s c'est que je suis athé par rapport à un dieu de plus." -Micheal Shermer
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Messagede othozel le Mar Sep 20, 2005 12:06 am

Et serais-tu capable d'apporter ne serait-ce qu'une lueur d'argument pour soutenir ce que tu dis? Ou encore des éléments précis de ce que j'avance que tu questionnes? C'est toujours mieux de discuter que de lancer des phrases en l'air... Et ce n'est pas la version de l'ASSÉ, c'est la mienne.
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Messagede François Bélanger le Mar Sep 20, 2005 12:42 am

Du reste, c'est une analyse qu'on retrouve tant dans le texte "Six grèves générales" de Benoit Renaud, maintenant militant pour l'UFP, et dans un historique de l'asso de FXG rédigé l'an dernier.

http://www.campus.ufp.qc.ca/histgreves.htm
http://assofxg.com/ASSO/docs/file2.pdf

Le tout en continuité avec le livre de Pierre Bélanger sur le mouvement étudiant entre 1960 et 1983, que j'avais commencé à numériser l'an dernier : http://mouvement-etudiant.cjb.net/ . Et ce, sans parler du mémoire de Benoit Lacoursière sur le même sujet mais entre 1983 et 2000, sur lequel on pourra bien mettre la main tôt ou tard ici-même.

Ah au fait, elles sont où tes sources toi Andrew ? De note côté il nous fera plaisir de te fournir une vaste bibliographie sur le sujet un de ces 4, si tu y tiens.
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