La FECQ/FEUQ n'avaient, véritablement, pas l'obligation d'inviter qui que ce soit à la table des négos. Ils auraient pu éviter de jouer le jeu du ministre et de favoriser la division du mouvement étudiant en étant solidaires des gens de la CASSÉE (donc, de la balance des étudiants) mais ils ont préféré tenter d'aller chercher un maximum de gains (enfin, on s'entend qu'ils ont échoué assez lamentablement) en ne se souciant pas du fait qu'ils participaient à l'exclusion d'une partie importante du contingent étudiant (collégial comme universitaire). Et ça, c'est la définition même du corporatisme. Ne se soucier que des intérêts propres du groupe que l'on dessert.
La CASSÉE a répété l'erreur historique de faire confiance aux gens de la FECQ/FEUQ. Ils se sont montrés solidaires lorsque la FECQ/FEUQ ont été attaqués, notamment pour le cas "Montebello" (on se souviendra qu'il y avait là quelques exécutants fecquistes
et que ce fut le pire acte de violence de toute la grève...). Pourtant, cette solidarité ne s'est pas manifestée en retour. Corporatisme oblige.
Les gens de la CASSÉE ne formaient pas la majorité des étudiants en grève. Cependant, ils formaient plus de la moitié des étudiants VRAIMENT en grève. Ils ont, pratiquement à eux seuls, maintenus la pression sur le gouvernement, multipliant les initiatives d'actions directes et il ne se passait pas une journée sans que des événements perturbateurs ne surviennent. Les rares assos militantes de la FECQ et de la FEUQ se joignaient souvent aux assos de la CASSÉE dans la réalisation d'actions. Les autres assos étaient simplement dépassées, incapables de s'adapter au rythme d'une telle grève. Cela est visible notamment lorsqu'on regarde au chapitre des réalisations feuquistes (j'oserais ajouter fecquistes) durant cette grève:
véritable deux manifs, dont d'importants contingents provenaient des assos indépendantes et "casséistes".
Cette stratégie n'en est pas une de grève générale illimitée, éloquente preuve de l'absence de préparation (et de mobilisation) des fédérations. Sans la pression continuelle et sans les formidables capacités mobilisatrices des associations indépendantes et "casséistes", jamais aurait-on même entendu parler de la mobilisation "historique du Printemps 2005".
Ils ont fait la grève et ils en auront été les artisans, tout ça pour voir le fruit de leur labeur - non seulement récolté par un autre - mais sabordé par un autre!
P.S: L'entente s'appliquant à tous les étudiants, il est illogique de tenter de sortir des statistiques par blocs d'étudiants. L'entente a été majoritairement rejettée au niveau de la masse globale des étudiants. Point final.