http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2007/11/25/005-Bolivie-Sucre-Manif.shtml
La tension monte
Des affrontements opposent manifestants et forces de l'ordre à Sucre.
La situation est de plus en plus tendue en Bolivie après la reprise des travaux de l'Assemblée constituante, réunie depuis vendredi sous haute protection militaire dans un complexe militaire près de Sucre, la capitale constitutionnelle du pays.
Les violents affrontements entre manifestants et les forces de l'ordre se sont poursuivis dimanche. Depuis le début des manifestations, samedi, les autorités rapportent trois morts, soit un policier et deux protestataires.
Les manifestants, parmi lesquels beaucoup d'étudiants, réclament que Sucre remplace La Paz comme capitale administrative du pays. C'est également ce que veut l'opposition de droite, mais le gouvernement de gauche d'Evo Morales s'y oppose.
Les manifestants, qui se trouvent devant le complexe militaire où siège l'Assemblée, protestent aussi contre les changements constitutionnels majeurs sur lesquels devaient se pencher les députés.
Les protestataires ont attaqué une caserne de pompiers, mettant le feu à plusieurs véhicules, et saccagé plusieurs postes de police. Devant la situation, le commandant de la police a ordonné le retrait de ses forces de la ville.
Une nouvelle constitution controversée
Le président bolivien, Evo Morales
Photo: AFP/PRESIDENCIA
Le président bolivien, Evo Morales (archives)
Malgré la situation très tendue, le gouvernement socialiste d'Evo Morales a adopté à l'unanimité, samedi soir, le texte controversé de la nouvelle constitution, qui doit notamment accorder une plus grande représentation à la majorité indienne du pays. Il s'agissait d'une promesse de M. Morales lors de sa campagne à la présidence, il y a deux ans.
Le vote s'est cependant tenu sans l'opposition. Les partis libéral et conservateur ont en effet boycotté le vote pour protester contre le fait que l'Assemblée constituante siège dans un complexe militaire.
Les opposants protestent aussi contre les politiques du président, qu'ils accusent de gouverner uniquement pour la population indigène, très pauvre, et sans tenir compte des besoins de la classe moyenne des zones urbaines, comme Sucre. Finalement, ils réclament également plus d'autonomie pour les régions qu'ils gouvernent.
Pour être définitivement approuvé, le texte de la nouvelle constitution devra faire l'objet d'un référendum.