Au camarade réécshienNE, prière de t'identifier si tu comptes m'appeler par mon prénom.
Pour ce qui est du reste, il ne s'agit que de perception. Que l'élite du Parti rechigne là-dessus aujourd'hui n'est pas bon signe pour tout péquiste; c'est qu'elle (cette élite) ne comprend même plus la nécessité de se draper d'une apparence de démocratie populaire auprès du peuple.
Qui plus est, ces Sommets ne seront que consultatifs. Ou bien vous êtes volontairement naïfs, ou bien vous ignorez tout de l'Histoire. Ne faites que regarder vos propres commissions des études, dans vos établissements scolaires, pour vous rendre compte de l'inefficacité de mesures dites consultatives.
Et ce que vous appelez des mesures progressistes sont très loin d'en être. Le RPU et le remboursement post-études, qui se ressemblent, n'est rien d'autre qu'une poussée en avant du problème des charges étudiantes. C'est aussi ouvrir la porte, comme Marois le laisse très clairement entendre pour quiconque a un minimum d'expérience politique, à un dégel, sous prétexte que "de toute façon, les dettes étudiantes seront payées après études". Vous pouvez vous féliciter d'avoir accompli de "belles choses" et d'avoir donné un sens à votre militantisme et tant mieux si cela vous aide à dormir mais la réalité est que l'avénement d'un tel Sommet s'est fait, en 1996, très exactement dans les mêmes termes que vous utilisez aujourd'hui.
Non seulement le phrasé est-il volontairement vague mais il contient en plus d'excellentes pistes d'interprétation pour l'élite du Parti.
Par exemple:
c) À effectuer, en attendant le sommet, un réinvestissement massif en éducation couvrant l'actuel manque à gagner des établissements postsecondaires;
Ceci peut être interprété de manière à ce que le PQ, une fois au pouvoir, ne fasse que rembourser les déficits accumulés par les différentes institutions, plutôt que de pallier au sous-financement chronique, de manière
annuelle.
Ou encore:
d) À encadrer tous les autres types de frais assumés par les étudiants dans les paramètres précédents;
Encadrer des frais ne signifie rien d'autre que de légitimer et institutionnaliser des hausses. La ministre a encadré les frais, récemment, lorsqu'elle a pris des mesures pour stopper certaines universités et les limiter dans leurs augmentations. Les augmentations ont quand même eu lieu, à moindre échelle.
En aparté, qu'une proposition passe au Congrès n'implique absolument pas qu'elle sera mise de l'avant. Énormément de propositions finissent par voir le jour et se retrouvent dans de jolis cahiers.
Par exemple:
e) À réformer l'aide financière aux études, notamment en l'indexant au coût de la vie en indexant le système de bourses et non de prêts et en éliminant le principe de la contribution parentale;
Hâte de voir de quoi il en retournera, de ça.
g) À créer des unités de logement à prix modique près des campus étudiants;
Ainsi que de ça.
i) À étudier le transfert de la gestion des prêts étudiants effectuée actuellement par les banques au ministère du Revenu, susceptible de permettre de meilleurs termes en remboursement des prêts étudiants;
Et ça, une autre mesure qui n'est pas prête d'arriver, selon moi, vu l'amour que la Marois a pour ses amis des grandes banques (et le Legault ne donne pas sa place à ce chapitre, non plus).
Vous pouvez bruyamment vous réjouir, il n'empêche que le Parti est encore loin d'être au pouvoir, que nous ne sommes même pas en période électorale et qu'il n'y a aucune garantie que cette mesure sera passée sous forme de loi. Et encore moins de garantie qu'elle sera préservée telle quelle, sans être largement tronquée. Si l'on se fie aux précédents historiques et politiques, du moins, il y a matière à observer un cynisme de bon aloi. Ce que je me permettrai, du reste.