Après la rééducation citoyenne et les tickets abusifs voici:

Mouvement ouvrier, droits des immigrants, immigrantes et réfugié-e-s, environnement, etc.

Après la rééducation citoyenne et les tickets abusifs voici:

Messagede Tsunami Dan le Dim Juin 10, 2007 10:32 pm

http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... CPOPINIONS



Interdit aux punks et aux chiens

Rima Elkouri

La Presse

Ainsi donc, on ne peut plus promener son chien au parc Émilie-Gamelin ni au square Viger. On peut promener son chat si on veut, son poisson rouge ou encore son iguane. Mais son chien, non.




C'est Benoît Labonté, maire de l'arrondissement de Ville-Marie, qu'on présente souvent comme le prochain maire de Montréal, qui en a décidé ainsi. Pourquoi? Parce que, dit-il, il y avait dans ces deux endroits une «présence agressive de chiens» qui faisait en sorte que les citoyens «ne pouvaient plus jouir de ces parcs».

En chassant les chiens, on vise surtout, bien sûr, à chasser leurs maîtres. De l'avis du maire Labonté, ce sont de «faux itinérants», «non montréalais», qui débarquent en ville chaque été et «usurpent les droits des citoyens». Des «trippeux» qui ne lui «tirent aucune larme» et qui doivent comprendre que «Ville-Marie n'est ni un terrain de camping ni un chenil».

Il fut une époque, heureusement révolue, où des antisémites ne se gênaient pas pour poser des affiches «Interdit aux juifs et aux chiens» dans certains lieux publics. Dans le cas qui nous concerne, si on avait pu écrire «Interdit aux punks et aux chiens» à l'entrée du parc, on l'aurait sans doute fait. Mais ça ne se dit pas. Alors on se contente de le sous-entendre.

M. Labonté se défend bien d'avoir mis en application un règlement anti-punks déguisé en règlement anti-chiens. Il dit qu'il s'agit tout simplement d'un règlement «en faveur de la jouissance paisible des lieux». Tout est dans la façon dont on présente les choses

Hier matin, je suis allée faire un tour au parc Émilie-Gamelin ainsi délivré des chiens et du mal. Qu'y ai-je vu? Trois clochards. Quelques écorchés assis sur un banc. Des petits dealers au regard méfiant. Une jeune de la rue somnolant dans son sac de couchage. Un toxicomane en crise qui hurlait de gros mots. Un homme hirsute qui urinait le long d'un poteau en criant. Et des pigeons, beaucoup de pigeons.

Désolée mais, chiens ou pas, pour la «jouissance paisible des lieux», je préfère aller ailleurs. Chiens ou pas, cet endroit, tout comme le square Viger, reste avant tout un territoire réservé aux marginaux où personne d'autre n'a vraiment envie d'aller pique-niquer. Et à moins de régler d'un coup de baguette magique le problème des jeunes de la rue, il existera toujours de tels territoires à Montréal.

Ce n'est pas d'hier que le parc Émilie-Gamelin accueille les pauvres et les marginaux. De 1843 à 1963, on y trouvait l'Asile de la Providence, fondé par Émilie Gamelin elle-même. On y recueillait les plus démunis de la société. Un lieu, au coeur de la ville, où «dignité humaine et prise en main avaient priorité», rappellent aujourd'hui des pierres gravées sur le square. On y servait de la soupe à ceux qui avaient faim. On y soignait les malades dont plus personne ne voulait. C'est d'ailleurs en soignant des victimes du choléra qu'Émilie Gamelin a elle-même péri en 1851, emportée par l'épidémie.

L'histoire ne dit pas si les démunis de l'époque avaient des chiens. L'histoire nous dit juste que ce lieu a longtemps été un lieu de compassion.

La compassion, personne n'est contre, bien sûr. Mais devant des punks qui campent avec leurs chiens au beau milieu d'un lieu public, c'est un peu plus difficile. De faux sans-abri, insiste M. Labonté. Faux? Peut-être. N'empêche qu'ils ont tout de même de vrais problèmes, ces «faux itinérants». Même si 60% de ces jeunes marginaux proviennent de familles financièrement à l'aise, leur vie n'est pas un conte de fées pour autant, si on se fie au portrait le plus récent qu'a fait d'eux la Direction de la santé publique. Soixante-dix pour cent des filles et 30% des garçons ont déjà été agressés sexuellement. Soixante-dix pour cent d'entre eux ont déjà fait une fugue, 60% ont été expulsés de leur foyer, 30% se sont déjà prostitués et 65% ont déjà eu des idées suicidaires.

Pour plusieurs d'entre eux, leur chien est le seul être sur lequel ils peuvent compter. C'est leur sécurité la nuit, où les attaques et les vols sont fréquents. C'est leur seule source d'affection, une façon de se créer un petit espace privé.

Personne ne nie que la cohabitation n'est pas simple entre des résidants qui aspirent légitimement à une certaine quiétude et des marginaux sans toit ni loi. Personne ne nie non plus que le problème est particulièrement criant l'été, quand des jeunes des régions et d'autres provinces débarquent au centre-ville.

Les résidants, de plus en plus nombreux au centre-ville avec la construction de nouveaux condos, se plaignent. Ils se sentent agressés, ils ont peur. Mais la solution qu'on leur propose en est-elle vraiment une? Quand on choisit de vivre au centre-ville, ne le fait-on pas en connaissance de cause?

À mon sens, en chassant les chiens et les punks, on ne fait que déplacer le problème. Les jeunes de la rue et leurs chiens ne vont pas disparaître parce qu'on leur interdit l'accès à deux parcs du centre-ville. Ils vont trouver refuge ailleurs. S'ils vont au parc La Fontaine ou au square Saint-Louis, va-t-on aussi y interdire les chiens? «Ça ne relève pas de Ville-Marie», répond M. Labonté. Ce sera alors à l'arrondissement concerné de décider. Et ainsi de suite

Voilà comment, dans notre merveilleuse ville morcelée en arrondissements souverains, on peut pelleter un problème dans la cour du voisin sans que le maire de Montréal dise un mot. Voilà comment on traite un problème urbain complexe, qui concerne la ville dans son ensemble, comme si c'était une simple affaire de quartier.

Il y a là quelque chose d'absurde et d'irresponsable. Et, contrairement aux chiens, la chose est bien difficile à chasser.
Are we enemies of the state?
Or idealist bourgeoisie?

-NOFX

Honey, I shrunk the momentum..
Tsunami Dan
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 377
Inscription: Mer Nov 29, 2006 10:10 am

Messagede Rose le Ven Juil 13, 2007 12:27 am

Moi, j'aime bien les chiens ! Il sont pas mal plus sympatique que les punks :lol:

Non, sans blague. C'est un bel article.

Mais j'aime pas la musique punk !!!
Rose
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 277
Inscription: Lun Mai 07, 2007 8:41 am

Messagede BouBou le Sam Juil 14, 2007 8:08 am

Rose, toujours aussi impertinente je vois? :lol:

Non mais quesq'ui se passe a Montreal bordel? Plus ca va, pire c'est! A quand les plaintes contre le maire de ville-marie? C'est pas lui qui a decider de "netoyer? les rues aussi? Bientot on pourra plus se promener librement! Deja qu'on se fait arreter pour aucune raison valable dans se quartier, que la on decide de le laisser au riches qui vivre en condos? Au derniere nouvelles, y font certainement pas la majoriter! .......
Marie-Eve Bourassa, Continuer le combats!
La vie a fait de moi une anglophone, j'excuse donc mes fautes d'ortographe tous aussi banale qu'elle puisse sembler....
*A oui, je suis en Chine, donc pas d'accent sur le clavier...*
BouBou
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 269
Inscription: Dim Sep 10, 2006 7:39 pm
Localisation: Chine

Messagede Tsunami Dan le Sam Juil 14, 2007 5:34 pm

C'est plus les commerçants que les proprio de condos, n'ayant personellement pas mémoire de condos autours du parc Émilie-gamelin en tant que tel. Les commerçants disent que les jeunes de la rue salissent l'image de Montréal et les empêchent de faire du commerce parce que les jeunes utilisent leurs hall d'entrée comme dortoir et pètent des bouteilles un peu partout. Mais bon, dans l'art de déplacer le problème et ne rien régler du tout, on ne peut pas fare mieux

En plus, côté appui électoral, disons que c'est pas mal plus facile de faire plaisir aux commerçants qu'à des jeunes dont la plupart du monde se calissent.

Bref, je dis que les jeunes de la rue et les itinérants en général devraient faire payer des cotes de protection aux commerçants pour du moins, avoir un minimum de respect.
Are we enemies of the state?
Or idealist bourgeoisie?

-NOFX

Honey, I shrunk the momentum..
Tsunami Dan
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 377
Inscription: Mer Nov 29, 2006 10:10 am

Messagede Greg le Dim Juil 15, 2007 1:22 am

BouBou a écrit:Rose, toujours aussi impertinente je vois? :lol:

Non mais quesq'ui se passe a Montreal bordel? Plus ca va, pire c'est! A quand les plaintes contre le maire de ville-marie? C'est pas lui qui a decider de "netoyer? les rues aussi? Bientot on pourra plus se promener librement! Deja qu'on se fait arreter pour aucune raison valable dans se quartier, que la on decide de le laisser au riches qui vivre en condos? Au derniere nouvelles, y font certainement pas la majoriter! .......


Je vois pas en quoi ton commentaire fait dans le plus pertinent.
Ferme pas nécessairement ta gueule, mais écoute.
Greg
Compagnon de la lutte cybernétique
 
Messages: 859
Inscription: Ven Fév 10, 2006 1:30 am
Localisation: Montréal

Messagede Greg le Dim Juil 15, 2007 1:28 am

Du petit change pour changer
la vie des gens de la rue


Transformer les parcomètres mécaniques retirés dernièrement de l’arrondissement de Ville-Marie en tirelires au profit du groupe communautaire L’Itinéraire. Voilà le dernier concept original de collecte de fonds imaginé par Benoit Labonté, maire de l’arrondissement de Ville-Marie, et son équipe, pour améliorer les conditions de vie des personnes itinérantes.

«L’idée nous est venue comme un flash, a confié M. Labonté à L’Itinéraire. Je dois préciser que nous sommes toujours à la recherche de moyens de maintenir nos programmes d’aide aux personnes itinérantes et nous croyons que celui-ci sera bénéfique pour L’Itinéraire, en plus d’attirer l’attention sur la problématique de l’itinérance avec laquelle nous devons composer dans Ville-Marie.»

Le maire de l’arrondissement avait l’embarras du choix lorsqu’est venu le temps de choisir un organisme qui vient en aide aux personnes de la rue à qui verser les sommes récoltées. C’est L’Itinéraire qu’il a choisi.

«J’ai toujours apprécié la volonté de réinsertion sociale de L’Itinéraire. En allant frapper à leur porte, les personnes itinérantes ont accès à un ensemble de ressources qui leur donnent toutes les chances de s’en sortir, que ce soit le magazine, les cartes-repas, les intervenants sociaux, etc. C’est ce qui est particulièrement admirable chez L’Itinéraire», affirme M. Labonté.

Les tirelires prendront les couleurs du groupe communautaire et de l’arrondissement Ville-Marie. La transformation et l’installation des anciens parcomètres seront prises en charge par l’équipe de M. Labonté, en collaboration avec Stationnement Montréal. Ainsi, Parco-Don L’Itinéraire Ville-Marie est une véritable initiative de récupération au bénéfice de l’action communautaire. La première phase du projet comprend l’installation de 20 tirelires dans des endroits stratégiques de l’arrondissement de Ville-Marie.

M. Labonté a également d’autres ambitions avec ce projet pilote. «Une grande partie de l’itinérance est causée par la désinstitutionnalisation. Le gouvernement du Québec a mis à la rue des gens qui ont besoin de soins psychologiques et n’a pas donné aux villes les moyens financiers et techniques pour leur apporter le soutien nécessaire. J’espère donc que l’initiative amènera d’autres niveaux de gouvernement à prendre leurs responsabilités en matière d’itinérance.»

http://www.itineraire.ca/
--------------------
Contrastant, non?
Ferme pas nécessairement ta gueule, mais écoute.
Greg
Compagnon de la lutte cybernétique
 
Messages: 859
Inscription: Ven Fév 10, 2006 1:30 am
Localisation: Montréal

Messagede Rose le Lun Juil 16, 2007 12:17 am

Bref, je dis que les jeunes de la rue et les itinérants en général devraient faire payer des cotes de protection aux commerçants pour du moins, avoir un minimum de respect.


:?:
Rose
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 277
Inscription: Lun Mai 07, 2007 8:41 am

Messagede Tsunami Dan le Lun Juil 16, 2007 11:59 am

Dans le genre de faire comme la mafia ou les motards..Eux, ils ont la paix. En tout cas, plus que les streetpunks.
Are we enemies of the state?
Or idealist bourgeoisie?

-NOFX

Honey, I shrunk the momentum..
Tsunami Dan
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 377
Inscription: Mer Nov 29, 2006 10:10 am

Messagede Greg le Mar Juil 17, 2007 2:54 am

Une autre cynique...
Ferme pas nécessairement ta gueule, mais écoute.
Greg
Compagnon de la lutte cybernétique
 
Messages: 859
Inscription: Ven Fév 10, 2006 1:30 am
Localisation: Montréal

Messagede exocortex le Mar Juil 17, 2007 10:38 am

Greg, l'ardent pourfendeur du cynisme ambiant.
Coordo à l'externe de l'AFESPED.
J'écris bien ce que je veux, viârge.
3 pavillons de l'UDEM ont été conçus par un architecte de prison.
exocortex
Activiste du clavier chevronné-e
 
Messages: 1111
Inscription: Dim Sep 18, 2005 9:57 pm
Localisation: UQAM

Messagede Panurge le Mer Juil 18, 2007 3:37 pm

Le cynisme est anti-poétique.
Anarchie et réaction.
Panurge
Compagnon de la lutte cybernétique
 
Messages: 567
Inscription: Dim Mar 18, 2007 10:25 pm

Messagede Rose le Ven Juil 20, 2007 5:37 pm

Ha ! Tiens...Moi qui pensait qu'il fallait etre cynique pour etre poete...
Rose
Bantam du tube cathodique radical
 
Messages: 277
Inscription: Lun Mai 07, 2007 8:41 am


Retourner vers Autres luttes progressistes

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité

cron