de Landvättir le Sam Jan 26, 2008 6:08 pm
Bande de lâches! Où étiez-vous?
Je suis parti avant la dernière conférence. Je m'étais promis de pas perdre mon temps là si d'autres gens pas rapport n'entretenaient pas un peu l'atmosphère.
Voici quelques citations assez percutantes:
Nadeem Esmail, voulant ridiculiser les soins de santé gratuits (traduction libre):
"Imaginez-vous que les pizzas fussent gratuites, mais que les hamburgers coûtent encore 3$. Tout le monde mangerait de la pizza jusqu'à mourir d'indigestion."
Ensuite, il met sa propre analogie à terre en poursuivant stupidement son raisonnement:
"Un moment donné, plus personne ne mangerait de pizza et préfèrerait prendre leur 3$ pour acheter des hamburgers."
Dans l'atelier de discussion qui a suivi, l'animateur a parlé sans arrêt, sans demander l'avis des participant-e-s et sans prendre les tours de parole. Nous avons aussi eu droit à cette remarque d'un jeune, visiblement libéral: "Moi, je m'en câlice si t'es malade." Délicieux à entendre.
Marc Simard (L'auteur des Éteignoirs)
"Être de droite, les journalistes disent que c'est être contre la parole citoyenne."
"Mon livre est le meilleur manuel potentiel sur le plan du contenu, sur le plan pédagogique, mais il a le malheur de n'être pas de gauche." (Parlant de la possibilité d'imposer son livre comme lecture obligatoire à ses étudiant-e-s du cégep.)
"Le Québec aime se penser à l'avant-garde et montrer le chemin aux autres nations arriérées de l'Amérique du Nord."
Et puis il a parlé de la traditionnelle martyrisation de la si vertueuse droite, qui ne veut pourtant que le bien de tous et de toutes, et qui est haïe par tout le monde, les gens de droite ne peuvent que chuchoter leurs opinions, blablabla. Un peu plus il s'ouvrait les veines devant nous. C'est l'avènement de la droite Emo.
"Les bas frais de scolarité, c'est payer les futurs riches."
"Les gauchistes sont hystériques."
"J'ai pas les moyens de faire du Raft sur la rivière Rupert" (dit ce prof de cégep).
"Être de droite est infâmant. Le discours de gauche est hégémonique."
Dans l'atelier: beaucoup de mépris observé envers la population.
"Il faut s'asseoir avec les gens et leur expliquer en quoi les projets sont bénéfiques."
Ce à quoi on répond: "Pourquoi ne pas s'asseoir et demander aux gens de nous expliquer ce qu'ils veulent?
Le premier: "Les gens... (confusion) Presque personne a un bacc. Ils sont pas éduqués!"
Un autre jeune facho fait la synthèse de sa pensée:
"Il faut qu'un gouvernement ait la volonté de faire les choses qui s'imposent, malgré les réticences. Quand c'est fait, les choses passent mieux, il n'y a plus d'opposition." Note: Quand le gars a dit ça, il a fait une face qui m'a fait vraiment peur.
Germain Belzile prononce une conférence sur la menace de la Chine.
"Quand les journalistes du NY Times sont retournés au Bangladesh pour voir ce qui était arrivé aux enfants qui ne travaillaient plus suite à la campagne de boycott [de Wal-Mart], ils se sont rendu compte que la plupart étaient morts, après s'être livrés à la prostitution." (Faudrait retrouver les articles du NY Times en question, ils sont à l'origine de la plus grande autojustification masturbatoire de l'histoire de la vertueuse droite.)
"Le grand public ne comprend pas."
Sur le commerce international, une explication plus que réductrice (retranscription libre):
"Voici une parabole. Des gens habitant sur une île très isolée se classent en deux groupes de travailleurs. Ceux qui cueillent des noix de coco, et ceux qui pêchent des poissons. Un cueilleur ramasse cinq noix de coco par jour, et un pêcheur pêche trois poissons durant la même période. Un matin, un navire arrive et un entrepreneur en sort. Il dit aux insulaires qu'il est prêt à échanger chaque noix de coco pour un poisson. Toute la population, ravie, laisse tomber la pêche pour la cueillette. Un jour, alors que tout le monde est enrichi, on se rend compte que l'usine de transformation de noix de coco en poisson est en fait un quai. Les entrepreneurs, depuis le début, ne faisaient que se rendre sur une autre île pour procéder à l'échange."
Durant l'atelier qui suit, Marc Simard, enseignant en histoire et auteur des Éteignoirs, raconte:
"Le système [des enclosures] a été la cause de la mort de plusieurs personnes, de l'expropriation et de l'urbanisation forcée de la population. [...] Il faut accepter le changement, malgré ses sacrifices. [...] Il y a eu des morts, mais c'était pour des changements."
Belzile: "Parmi les 25 pays les plus riches, il n'y a que des démocraties, sauf un État."
Encore: "Tous les pays qui ont adopté le capitalisme sont devenus démocratiques."
"La corruption étouffe la croissance."
Répondant à quelqu'un qui disait que la croissance infinie était impossible si les ressources étaient limitées:
"Il n'y a jamais eu de pénurie de ressources primaires, dans toute l'histoire. Il y a toujours eu du monde pour avoir peur de ça, mais c'est jamais arrivé."
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