de Nicolas Descroix2 le Ven Fév 22, 2008 4:55 pm
Ne partons pas en peur, svp.
Le quorum en Sciences politiques et études internationales à l’UdeM est différent pour une assemblée de grève que pour les autres AGs, un peu à la manière de l’AFESPED. Le quorum est 15% pour la grève, alors qu’il est de 8% pour les autres assemblées. On peut trouver ça bizarre, mais ce sont les règles qui étaient connues de tous, même les pro-grèves.
Le coordonnateur de l’asso est allé demander, comme à chaque assemblée, la liste des membres au département de sciences politiques. Vous conviendrez que c’est la seule manière d’obtenir la liste des membres, non? Il faut passer par l’université. Comme le nombre de membres change en comparaison du début de la session (à cause des abandons, etc.), la liste est mise à jour à chaque AG. Il se trouve qu’il y a environ 875 membres, donc environ 130 nécessaires pour un quorum de 15%. Aussi, le processus était le plus transparent possible, avec des gens qui demandait la carte étudiante et cochait le nom sur la liste en question.
Le problème, c’est que les pro-grèves avaient mal calculé le nombre total de membres nécessaires pour atteindre le quorum de grève. Ils ont mobés tout juste pour un nombre (100) qui était inférieur au nombre requis par le quorum (130).
Voyant la soupe chaude, les pro-grèves ont tout tenté pour faire l’assemblée quand même. Dans la cacophonie, ils ont nommé un président d’assemblée qui venait de l’UQAM par un vote de genre 15 pour, 8 contre, 75 abstentions. Vous avez compris que l’étudiant moyen ne comprenait rien de ce qui se passait.
Les pro-grèves ont invités les gens à ne pas compter les majeurs et mineurs dans le compte du quorum alors que ce sont des membres en règles de l’asso qui payent une cotisation, comme les autres. On a lancé que l’assemblée avait assez de monde pour statuer de toute façon, genre quorum moral. Le président « élu » a même poussé l’audace jusqu’à dire qu’il allait constater le quorum et que si les gens n’étaient pas contents, qu’ils appellent de sa décision. Cette procédure est contraire au code de procédure utilisé à l’UdeM ainsi qu’aux RGS de l’asso, où le coordonnateur de l’asso doit constater le quorum avant de commencer l’assemblée, donc avant même de passer au point 2, c’est-à-dire nommer un président.
Il est toujours drôle de voir les pro-grèves tout faire pour passer par-dessus les règles. Maintenant, on nous suggère de ne pas compter les étudiants en échange. Il faudrait exclure les gens qui ont des cours et qui vivent leurs études comme les autres étudiants, juste parce qu’ils sont en échange? Ou encore, ceux qui sont à l’étranger et qui payent leur cotisation à l’association ? C’est plate, mais ils paient, ils ont le droit de vote et ils sont comptés. D’ailleurs, comme les échanges commencent souvent de manière décalée, les étudiants qui partent en échange assistent souvent aux ags de début de session. Aussi il y a ceux qui disent que les mineurs et les majeurs ne sont pas comme les autres, ils ne devraient pas compter : ils sont membres de l’asso et ils paient une cotisation. Le pire, qui vient tout juste d’être encore suggéré par un pro-grève : ne pas constater le quorum et ouvrir l’assemblée quand même. Ou encore, changer le but de l’assemblée extraordinaire pendant l’assemblée : une assemblée de grève avait été demandée, elle a eu lieu. Maintenant, parce qu’il n’y a pas quorum, il faudrait en changer l’ordre du jour séance tenante, même si c’est proscrit par les RGS, pour avoir quorum? De toute façon, en sciences po, avec raison, la levée de cours est traitée de la même manière que la grève parce que l’effet est le même et les ordres du jour d’assemblée extraordinaire sont non-modifiables.
Ce qui enrage les pro-grèves, c’est que le « mouvement de grève », si on peut l’appeler ainsi (5 assos qui ont des ags de grève sur 85, soit un grand total de 6% des assos, je n’appelle pas ça un mouvement, ni un succès, ni un changement de mentalité à l’UdeM…cela toujours été comme ça, n’en déplaise aux arrivistes), était basé sur un plancher minimal pour que des assos partent en grève en même temps. Le vote de sciences po était en dernier et s’il passait, la grève de 3 assos partait. Il n’a pas passé, donc la grève n’aura pas lieu à l’UdeM. Constatant leur échec, les pro-grèves se sont retournés pour blâmer la FAÉCUM.
La FAÉCUM, malgré ce que certains avancent, n’avait rien à voir dans tout ça. Voulez-vous me dire ce qu’ils auraient pu faire? Produire une fausse liste? Appeler l’administration centrale pour qu’elle tordent un bras à un département pour, qu’à son tour, il falsifie la liste de membres? Voyons donc! Mais en définitive, que ça plaisent ou non aux pro-grèves, qui ont toujours le doigt rapide sur la gâchette quand vient le temps d’accuser la FAÉCUM d’un complot, elle n’en n’avait rien à foutre du résultat de la grève. Ce n’est pas le fait que trois assos vont se planter dans une GGI qui va changer l’axe de rotation de la terre. De plus, comme la FAÉCUM est une fédération, ce sont les assos qui sont responsables de tomber en grève : la FAÉCUM n’y peut donc rien, mais vraiment rien. En bref, les pro-grèves blâment les autres pour leurs échecs.
Le plus pathétique, cela a été que le coordonnateur de l’asso soit accusé injustement d’avoir trafiqué la liste des membres. Pourtant, il a fait ce que l’asso fait depuis des années, c’est-à-dire aller chercher la liste des membres au département avant l’AG. Malgré cela, la secrétaire de l’asso (pro-grève) a accusé le coordonnateur, en pleine AG, d’avoir trafiqué la liste, alors que tout l’exécutif (10 personnes), dont la secrétaire fait partie, était au courant que cette liste allait être utilisée. Faut le faire.
La grande perdante de cette foire qui a duré un bon 50 minutes, c’est l’asso de sciences po. Les étudiants qui en étaient à leur première expérience d’AG n’ont pas été charmés, c’est le moins que l’on puisse dire, par l’attitude des pro-grèves. Et ils ne reviendront plus dans les AGs. C’est pas très bon pour la démocratie. Oh, oui : ils seront aussi beaucoup moins réceptifs à tout ce qui touche la mobilisation.