Bonjour,
Ce message est un appel à réagir face à la présence
de plus en plus envahissante de l'armée canadienne
dans la vie quotidienne, dans le cadre de la guerre en
Afghanistan et de la montée du militarisme au Canada.
Engagées dans leur plus importante campagne de
visibilité et de recrutement depuis la Deuxième Guerre
Mondiale, les Forces canadiennes seront notamment
présentes à la partie pré-saison des Alouettes de Montréal
jeudi le 21 juin, avant de défiler en grandes pompes dans
les rues de Québec vendredi le 22 juin.
Jeudi, le 21 juin : Plus de 2 000 soldats en uniforme
de la base militaire de Valcartier, près de Québec,
seront accueillis à Montréal lors de la partie des
Alouettes au stade Percival-Molson. Le communiqué
officiel les remercie de venir ainsi "encourager les
Alouettes". Et il se poursuit avec une citation du
Général Rick Hillier, Chef d'état-major de la Défense
canadienne, qui est très claire sur l'objectif de cette
manoeuvre : "Au nom des membres des Forces
canadiennes et nos familles, je veux remercier les
joueurs, les employés et les dirigeants des Alouettes
de Montréal pour leur appui à nos soldats".
Le Collectif Échec à la guerre a contacté l'organisation
des Alouettes pour protester contre ce détournement
d'un événement sportif en appui à la guerre en Afghanistan.
Et il a soumis un article au journal Le Devoir pour
publication (voir ci-dessous).
Nous invitons toutes celles et tous ceux que cette
situation révolte à protester, dès aujourd'hui et au
cours des prochains jours, par courriel ou par téléphone,
=> auprès des Alouettes : 514-871-2266
=> auprès des commanditaires des Alouettes, qui
pourraient se montrer plus 'sensibles' à cette
association de leur nom avec une guerre pour le
moins controversée au Québec... (Molson,
Hydro-Québec, Via Rail, Uniprix, le CN, la Banque
de Montréal, Télus et le Casino de Montréal).
=> dans les média.
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Article du Collectif Échec à la guerre
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Sport, guerre et commandites : les soldats de Valcartier à la partie des Alouettes
Jeudi, le 21 juin 2007 près de 2 000 soldats de la base de Valcartier – qui seront déployés en Afghanistan plus tard cet été – seront présents au Stade Percival-Molson lors d’un match pré-saison qui opposera les Alouettes aux Argonauts de Toronto. Pour M. Claude Rochon, vice-président aux communications et au marketing des Alouettes, il ne faut voir là qu’une entente commerciale, l’armée étant un commanditaire et un produit à annoncer comme beaucoup d’autres. Mais qu’il s’agisse de commercialisme aveugle ou d’un appui officiel de l’organisation des Alouettes à la guerre en Afghanistan, le résultat est le même; car à travers l’association de plus en plus fréquente des Forces canadiennes (FC) aux grands événements sportifs et sociaux, les buts recherchés sont précisément de promouvoir la guerre en Afghanistan, l’accroissement énorme des dépenses militaires et la plus importante campagne de recrutement des FC depuis la Deuxième Guerre Mondiale.
Une présence... envahissante
Au cours des prochaines semaines, l’armée s’adonnera à une offensive de relations publiques dans au moins une dizaine de villes au Québec, notamment par des cérémonies locales où le drapeau de la municipalité et celui de la mission à Kandahar seront échangés. Ces activités se situent dans le prolongement d’une vaste campagne de visibilité de l’armée canadienne qui l’a amenée à s’associer à plusieurs événements grand public à Montréal : le Grand Prix Champ Car en août 2006, le Marathon international de Montréal en septembre 2006, la Fête des Neiges à l’hiver 2007, sans compter la visite surprise de la Coupe Stanley à Kandahar au mois de mai, accompagnée d’une vingtaine d’anciens joueurs de la LNH, dont Réjean Houle et Yvon Lambert des Canadiens de Montréal. La présence des soldats de Valcartier à la partie des Alouettes n’est pas sans évoquer la participation intensive des FC à la semaine d’activités de la Coupe Grey, à Winnipeg en novembre dernier : transport des joueurs en véhicules militaires de l’aéroport à leur hôtel, transport de la Coupe Grey à la cérémonie d’ouverture en hélicoptère militaire, démonstration d’acrobaties aériennes des Snowbirds et démonstration des parachutistes SkyHawks, pendant le match, etc.
Vendre la guerre et le militarisme
Pour se gagner « les coeurs et les esprits » de la population québécoise et canadienne, l’armée joue sur plusieurs tableaux à la fois. Pour les gens que les démonstrations de force et de haute technologie impressionnent particulièrement, il y a des kiosques où chars de combat et autres véhicules militaires imposants peuvent être admirés et visités; cela peut même devenir grotesque comme lors d’un tirage charitable à Winnipeg dont le gagnant ou la gagnante avait le privilège de monter à bord d’un char Leopard pour y participer à l’écrasement d’une automobile, le tout au profit de la Fondation de l’Hôpital pour enfants de Winnipeg... Pour les gens que le service intéresse davantage que la puissance, cadets et soldats distribuent des bouteilles d’eau aux coureurs et coureuses de marathon, font l’emballage de votre épicerie dans les super-marchés d’alimentation ou vous initient aux promenades en raquettes militaires lors de la Fête des neiges.
Tout ce raccolage n’apporte aucune lumière sur les enjeux réels de l’intervention militaire canadienne en Afghanistan[1], qu’on cherche à nous vendre par simple association, en détournant le capital de sympathie dont jouissent les vedettes sportives et la convivialité des événements pour toute la famille. Le public est ainsi pris en otage, se retrouvant de facto associé à un scénario d’appui à la guerre.
Il est particulièrement inquiétant, du point de vue de la démocratie, que l’armée fasse elle-même campagne pour soutenir la politique guerrière du gouvernement et jouisse d’autant de moyens pour le faire alors que le changement du rôle international des FC vers des opérations guerrières en partenariat avec l’armée étasunienne s’est effectué sans débat public et à l’insu de la population. Nous nous retrouvons ainsi, au Québec, à défrayer à même nos impôts des campagnes de marketing qui tentent de nous imposer un point de vue contraire à celui que nous partageons majoritairement.
La guerre et l’armée partout : NON merci !
C’est seulement par la mobilisation citoyenne la plus large que pourra être renversé le virage militariste de la politique étrangère du Canada et son corrolaire, les campagnes envahissantes de visibilité et de recrutement de l’armée canadienne dans notre vie quotidienne. Alors que la ministre Bev Hoda tarde à dépenser l’argent du nouveau programme d’appui aux festivals canadiens, les Forces Canadiennes regorgent d’argent à dépenser immédiatement en commandites et font la tournée des événements et organismes en quête de ressources qui représenteraient les meilleures occasions de se mettre en valeur. Un autre exemple récent, à imiter celui-là : celui de Vélo-Québec, qui a refusé d’associer le Tour de l’Ile, à Montréal, à la montée du militarisme.
De la même façon, les amateurs de sport professionnel et les simples participantEs aux événements publics où l’armée vient faire valoir ses missions guerrières doivent protester auprès des organisateurs et refuser qu’on prenne ainsi leur soutien pour acquis. Et les citoyennes et citoyens devraient faire de même auprès de la dizaine de municipalités qui ont déjà accepté en leur nom de se prêter à la cérémonie d’échange de drapeaux avec les troupes de Valcartier en partance pour Kandahar.
[1] La position du Collectif Échec à la guerre sur cette « mission » est développée dans une brochure de 44 pages intitulée Le Canada dans la guerre d’occupation en Afghanistan, dont nous vous invitons à prendre connaissance. Voir http://www.echecalaguerre.org/index.php?id=48