Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Discussions touchant à la question féministe.

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Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Sam Sep 06, 2008 10:49 pm

J'ai reçu ça aujourd'hui.
J'ai lu l'article, je n'aime vraiment pas comment elle se déresponsabilise.
J'ai franchement une insulte au bout des lèvres.
Humph.






Magazine Châtelaine – appel à protester



Les membres de la direction de l’IREF tiennent à protester contre le billet de la rédactrice en chef de la revue Châtelaine, Lise Ravary, en raison de la nature et du ton de son propos intitulé « Minute ! » dans la livraison de septembre du magazine. Le billet fait référence à l’Avis du Conseil du statut de la femme, Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. Nous vous invitons donc à boycotter l’achat de la revue et pour celles qui y sont abonnées, à annuler votre abonnement.




Réf. : http://fr.chatelaine.com/billet/article ... 4743_18716)


En juin dernier, ce que j’appelle le « Conseil du statut de Nous la Femme » publiait un avis pompeusement appelé : Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. On y ressort, à la sauce 2008, les fantômes de batailles légitimes menées par les féministes des années 1970 et 1980 pour faire cesser ces publicités sexistes qui utilisaient alors le corps érotisé des femmes pour vendre des objets à des hommes. C’était l’époque du calendrier Pirelli, de la pitoune sur le hood du char et de l’agente de bord qui disait à l’homme d’affaires : « Thé, café ou moi ? » Des choses qu’on ne voit plus ici aujourd’hui, sauf chez un brasseur de bière brésilien égaré au Québec que le Conseil des normes de la publicité (ça existe) a ramené à l’ordre il y a quelques années.


Cet avis du Conseil du statut de la femme mélange tout : il pleure la disparition des cours de formation personnelle et sociale qui comprenaient l’enseignement d’une sexualité égalitaire (sic), ramène des théories datant de 1975 sur la socialisation par les pairs et exprime l’espoir de voir un jour disparaître la tyrannie de la séduction (et la race humaine en même temps ?). Il nous fait avaler des phrases du genre : « l’adolescence, la recomposition des relations sociales de sexe se fait sous l’effet de jeux d’attirance inédits. » Et enfin, il veut nous convaincre qu’il est du devoir du Conseil de promouvoir une sexualité libre de stéréotypes sexuels. Alors si vous voulez jouer à l’infirmière avec votre mari ce soir pour mettre du piquant dans votre vie de couple, le Conseil aimera pas ça. Et moi qui pensais que l’État n’avait rien à faire dans la chambre à coucher.

Chose certaine, en Iran et en Arabie saoudite, où l’espace public est asexualisé, ces problèmes n’existent pas.

Je comprends et approuve qu’on s’inquiète de l’impact de l’hypersexualisation de l’espace public sur les filles ET les garçons. Mais de là à réclamer que le gouvernement subventionne un comité de travail permanent, fasse la promotion de la sexualité égalitaire, passe des lois qui frisent la censure, s’inspire de bondieuseries féministes dont les antiféministes raffolent et prône la rééducation des médias, je suis plutôt sceptique.

À ceux et celles qui croient que les instances politiques peuvent tout régler, je réponds toujours : « Si tel était le cas, y aurait pas de nids-de-poule dans les rues et pas de listes d’attente dans les hôpitaux. »

Le Conseil semble croire que la lutte aux stéréotypes est un échec total. Pire, que le féminisme régresse. Minute ! C’est faux dans le Québec d’aujourd’hui.

À qui la faute ? Aux médias ! Selon la présidente du Conseil avec qui j’ai débattu de la question à la radio, TOUS les magazines lus par les jeunes sont coupables de montrer des images dégradantes de la femme. Dans l’avis, on nous apprend que, parmi les 20 émissions de télé préférées des jeunes, 70 % présentent du contenu sexuel, que le marché de la mode vise dorénavant les filles de 8 à 13 ans (les petites filles qui achètent des strings chez La Senza Girl le samedi n’y vont pas toutes seules). Et que 22 % des filles de 15 ans affirment avoir eu des relations sexuelles. On vient de découvrir cela ?

Le problème, c’est que lorsqu’on tire dans toutes les directions, on n’atteint pas sa cible. Les adolescents d’aujourd’hui sont confus. Ils ont besoin de guides, de balises, de se faire dire non, de parents qui passent du temps avec eux. Vous vous inquiétez de ce qu’ils font sur Internet ? Pas besoin d’un comité gouvernemental permanent pour installer l’ordi dans la cuisine ou dans un endroit passant (nous avons même des idées déco). Votre fille de 10 ans veut un string ? Un mot, trois lettres : NON. Y a pas de sexe à la télé avant 21 h, c’est la loi. Ça règle l’heure du dodo. Maman se sent un peu gonflée ce matin ? C’est pas une bonne idée de demander à sa fille : « Est-ce que j’ai l’air grosse dans mon pantalon ? » On n’inscrit pas sa fillette à un concours de mannequins. Un disque de hip-hop nous trouble ? On l’interdit. J’ai banni la musique d’Omnikrom à la maison. Ma fille n’en est pas morte. Aujourd’hui, elle est fière de mon geste.

C’est pas si compliqué que cela. Pas besoin d’appeler à la censure ou à la subvention.

Cliquez ici pour connaître les recommandations du Conseil du statut de la femme.

Le mois prochain : y a-t-il un avenir pour le Conseil du statut de la femme ?
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Messagede Le gros Réal le Dim Sep 07, 2008 12:23 pm

Pourquoi, est-il inacceptable de critiquer le CSF?
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Panurge le Dim Sep 07, 2008 3:46 pm

J'ai lu l'article, je n'aime vraiment pas comment elle se déresponsabilise.


Je ne vois pas où tu veux en venir. D'une part, elle fait bien de critiquer un truc aussi absurde que la CSF, comme il est toujours de bon ton de conchier toute iniative d'Etat. D'autant plus lorsqu'elle procède des idées et de l'ordre morale progressistes.
Par ailleurs, ce sont les discours amplifiant la responsabilité des médias (ou de la société, par opposition aux individus), qui s'avèrent être déresponsabilisants en dernier recours. Je ne vois pas en quoi elle évacue sa responsabilité quand elle insiste sur la présence des parents (dont elle est) plutôt que de de réclamer je ne sais quelles mesures au gouvernement. C'est même tout le contraire.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Lun Sep 08, 2008 7:10 pm

Je n'ai pas vraiment le temps d'approfondir, mais en attendant :

Je crois que vous sous-estimez la place qu'occupe la presse féminine dans la vie d'une adolescente.
Vraiment.
Je vous invite d'ailleurs à en lire une au dépanneur, pour avoir une idée des niaiseries qui sont constamment marteler dans la tête des jeunes.
En tout cas, quand j'étais au secondaire et que tout me laissait croire ''insérez ici un exemple de truc complètement niaiseux qu'une ado peut croire'', si mes parents me disaient le contraire, je jugeais qu'ils avaient simplement tort. De toutes manières, il est généralement beaucoup plus facile de se conformer aux normes que d'aller à contre courant. Surtout à l'adolescence.
Les médias jouent clairement un rôle normalisateur.
Et oui, TOUS les magazines pour jeunes filles pointent dans la même direction.

À terminer plus tard.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Mir le Mar Sep 09, 2008 12:09 pm

En tout cas, les solutions ''individuelles'' qu'elle offre aux parents ne peuvent être génériquement appliquées à tout le monde.

J'espère pour elle que sa méthode a marcher pour sa fille. Ça ne signifie pas nécessairement que n'importe quel enfant aura quelque idée de ce comment les filles doivent être traitées parce que ses parents se sont mis à lui enlever des disques de hiphop.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Jeu Sep 18, 2008 4:32 pm

Pardon?

Réponse à Lise Ravary



Le mois dernier, Lise Ravary s’est fait un devoir personnel de contrer le Conseil du Statut de la Femme. J’aurais sans doute pu l’appuyer dans cette voie, si son projet avait été porté par des valeurs humanistes. Malheureusement, je n’y ai trouvé que déresponsabilisation, mépris et ignorance.

En effet, Lise Ravary débute son article en mentionnant les publicités sexistes d’autrefois, «des choses qu’on ne voit plus ici aujourd’hui.» Pardon? Des choses que l’on ne voit plus aujourd’hui? Cette première énoncée est complètement absurde et déconnectée de la réalité. Le sexe n’a jamais été aussi présent dans l’espace public qu’aujourd’hui. Si les images explicites sont réglementées et censurées, on ne peut nier que le second degré se fait aujourd’hui vicieux. Coors Light se dit «pour l’égalité du sexe : une fois chez lui, une fois chez elle». American Apparel propose régulièrement de nouvelles publicités porno chic. Je ne sais pas dans quel bulle vit-elle, mais il me semble que nous ne vivons pas dans le même univers. Je me rappelle encore l’année dernière où, à l’Université, nous avions été invitées à participer à un party Playboy en nous déguisant en stéréotypes ou en bunny. Les hommes pouvaient aussi participer, ils avaient la chance de pouvoir se présenter en super pimp. Non, on ne retrouve plus de calendrier Pirelli. Par contre, annuellement, la station de radio CHOI radio X propose une campagne de promotion fondée sur la création d’un calendrier de pitounes, où chacun est libre d’y admirer la girl next door de sa région. Toutes celles qui se ruent afin de poser gratuitement pour cette campagne publicitaire sont sans doute libres, adultes et autonomes, mais cela n’empêche que chaque fois que je dois aller au dépanneur, je suis confrontée à cet énorme calendrier. Heureusement, ça ne dure qu’un mois par année. Et personne n’a été dupé, puisqu’on répétait sans cesse sur les ondes que si «ça ne pend pas jusqu’au nombril», il est inutile de s’y présenter. J’ai pensé me procurer le magazine Châtelaine pour y puiser quelques conseils de beauté, mais j’ai préféré laisser tomber. Oui, les temps ont vraiment changé, depuis les années 1970 et 1980.

Lise Ravary poursuit son éditorial en critiquant le rapport du Conseil du Statut de la Femme, «ramène des théories datant de 1975 sur la socialisation par les pairs». Décidément, elle ne sait pas que la théorie sociale, ce n’est pas comme le rose, ça ne change pas selon les saisons. Mon adolescence n’est pas très loin derrière moi. Je me rappelle encore l’été de mes douze ans. C’est l’été où j’ai, pour la première fois, hésité à mettre des shorts parce que j’avais encore du poil sur les jambes. Oui oui, du poil sur les jambes. Ça avait fait scandale dans mon cercle d’amies. Pourtant, ma mère m’avait transmise de bonnes valeurs. J’étais épanouie dans plusieurs domaines. Il faut croire qu’à un certain âge, les pressions de l’environnement sont plus importantes que les limites imposées par les parents. Surtout lorsque ces pressions sont exprimées dans TOUS les magazines lus par les jeunes. Oui, madame Ravary, TOUS les magazines féminins sont coupables de montrer une image dégradante de la femme. À l’exception sans doute de la Gazette des femmes, publiée quelques fois par année par le CSF. Et du magazine Authentik, créé par un groupe de jeunes en réaction à des magazines comme le vôtre.

À une époque où il est de bon ton d’exprimer de la pitié à l’égard de l’Orient, j’avoue ne pas avoir été surprise de lire qu’«en Iran et en Arabie saoudite, où l’espace public est asexualisé, ces problèmes n’existent pas.» Oui, et alors? N’a-t-on que deux choix dans la vie, la chasteté ou l’hypersexualisation? La Vierge ou la Putain? Il me semble que madame Ravary manque d’imagination. Sans doute est-ce pour cela qu’elle semble trouver normal que certaines personnes aient besoin de recourir aux stéréotypes sexuels pour mettre du piquant dans leur vie de couple. Stéréotypes entièrement créés par la pornographie, soit-dit en passant.

Puis vient l’énumération de quelques uns des symptômes de l’hypersexualisation. Lise Ravary en appelle aux parents afin qu’ils mettent un frein aux désirs de leurs enfants. Soit. Mais qu’elle soit conséquente et cesse de véhiculer ces désirs à travers son magazine, composé à 40 % de publicités. Les médias doivent être responsables vis-à-vis des discours qu’ils produisent. Il est absurde de laisser les parents gérer individuellement ce qui relève en fait du social. S’ils doivent effectivement être plus présents auprès de leurs enfants, je crois qu’il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Plusieurs industries profitent de l’hypersexualisation. Ces industries ont beaucoup plus de ressources à canaliser dans la rééducation des enfants que les parents concernés. Omnikrom aura beau être interdit à la maison, Omnikrom passera à la radio étudiante, à la télévision, dans les boutiques… Sinon, ce sera Black Taboo, TTC, Girlicious, les Pussycat Dolls, 50 cent, Britney Spears, les Joalliers et je ne sais quoi encore. Nous pouvons donc mettre des œillères à la jeunesse où tenter de modifier l’espace public.

Oui, le rapport du Conseil du Statut de la Femme a été subventionné. Il n’aurait pu en être autrement. Effectuer un bon travail de recherche demande des ressources en terme de temps et d’argent. La solution de rechange que propose Châtelaine est déconnectée de la réalité. Comment un conseil composé d’on ne sait qui (des sages proposés par le biais d’un site Internet) pourrait-il effectuer en profondeur une réflexion sur les rapports de genres et ce, en trois jours?

Je suis pour un féminisme humaniste. J’aimerais que les êtres humains, quelque soit leur sexe, puisse échanger et accueillir l’expérience de l’Autre. J’aimerais croire en la bonne foi de Lise Ravary, mais son discours invite tant au désinvestissement du social (si caractéristique de nos sociétés postmodernes) que je ne peux la suivre.

Y a-t-il un avenir pour le Conseil du Statut de la Femme? J’ose l’espérer. Cela fera changement de tous les comités qui travaillent à protéger les droits de l’Homme.

Blague à part, on ne peut espérer bâtir quelque chose de positif en se fondant sur la déresponsabilisation collective, le mépris et l’ignorance, caractéristiques sous-jacentes aux propos tenus par la directrice de Châtelaine.
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Messagede Panurge le Jeu Sep 18, 2008 5:31 pm

Et toi, t'en as un avis?
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Jeu Sep 18, 2008 8:10 pm

Oui, c'est le mien.
En fait, c'était mon premier jet.
Je vais le retravailler.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Panurge le Ven Sep 19, 2008 7:25 am

edit modération pour insultes
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede banana le Ven Sep 19, 2008 12:19 pm

Je ne vois pas en quoi Lise Ravary se déresponsabiliserait en évoquant le rôle joué par les parents dans l'éducation de leurs enfants. Les cours de FPS qu'on subissait au secondaire étaient surtout l'occasion de rigolades infinies (particulièrement le jour où on apprenait à enfiler un condom sur une banane...), et je ne crois pas que les relations entre garçons et filles aient été améliorées par ce genre d'«éducation» sexuelle.

E.J, quand tu dis: «Y a-t-il un avenir pour le Conseil du Statut de la Femme? J’ose l’espérer. Cela fera changement de tous les comités qui travaillent à protéger les droits de l’Homme.», j'aimerais que tu énumères tous ces comités visant à protéger les mâles. C'est un peu réducteur de considérer que tous les organismes non-féministes sont nécessairement anti-féministes.

Je crois que les chaires d'études féministes dans les universités québécoises font beaucoup plus pour avancer la cause des femmes que le désuet CSF.
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Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Ven Sep 19, 2008 3:43 pm

Mon point était surtout qu'à un problème social donné, des solutions individuelles sont souvent inutiles. Elle ridiculise complètement les conclusions du rapport du csf, quand je crois qu'il a parfaitement touché sa cible en pointant les médias. C'est probablement pour cette raison que plusieurs personnes qui travaillent dans ce domaine ont réagit aussi négativement aux conclusions du dit rapport.

Le truc sur les droits de l'homme, ce n'était que pour rire un brin. Parce que bon, si on a les droits de l'Homme, peut-être pourrait-on conserver le Conseil du Statut de la Feme à titre du conseil du statut de la personne. Cela dit, c'est écrit blague à part à la fin.

Je sais qu'à l'UQAM il y a un noyau militant assez dur. Dans chaque université, on retrouve des noyaux similaires mais honnêtement, je ne crois que la plupart du temps, tout ça reste dans le milieu universitaire. Sauf quand les gens prennent des initiatives et montent des projets. Mais il me semble que ça ne relève pas des chaires d'études.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede banana le Dim Sep 21, 2008 11:19 am

Un problème social naît d'initiatives individuelles et se règle par des initiatives individuelles.

Pour ce qui est des chaires d'études, je pensais en particulier à Concordia. Je crois que les cours dispensés par ce département ne se limitent pas à la sphère universitaire; l'enseignement du féminisme et de l'histoire des femmes fournit une base théorique solide à ceux et celles qui poursuivront le combat. Cette base théorique ne peut que crédibiliser le mouvement féministe, et égratigner le stéréotype de «féministe enragée» irrationnelle. C'est ce que je voulais dire en comparant l'impact positif des chaires d'études féministes et l'impact (négatif) du CSF.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Dim Sep 21, 2008 10:27 pm

Un problème social naît d'initiatives individuelles...
J'ai personnellement davantage l'impression que l'hypersexualisation est un gros truc qui sert à faire de l'argent.
Je persiste tout de même à croire que pour les personnes qui en auraient réellement besoin, les chaires d'études universitaires sont inutiles. Ce n'est pas nécessairement les filles de sociologues qui portent des strings à 8 ans. Je trouve qu'une organisation telle le CSF (ou éventuellement un conseil du statut de la personne) permet justement d'aller toucher les gens qui n'ont pas accès aux études universitaires, ou qui se trouvent dans des domaines qui ne tiennent aucunement compte de ces questions.
J'ai beau m'intéresser à fond aux trucs dits féministes, je n'avais jamais réellement entendu parler des activités de la chaire d'étude de Concordia.
Alors imagine le reste...
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Panurge le Mer Oct 15, 2008 4:27 pm

Un problème social naît d'initiatives individuelles...
J'ai personnellement davantage l'impression que l'hypersexualisation est un gros truc qui sert à faire de l'argent.


Qui fait de l'argent sinon les individus? On est donc bien dans le cadre d'iniatives individuelles.

Pour le reste, je ne vois pas trop où tu veux en venir. De manière générale, je dirai que s'il y a un problème, c'est bien qu'un truc aussi ridicule que le CSF existe ainsi tout ce que ça implique comme idées sous-jacentes.
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Re: Éditorial de la revue Châtelaine. Humph.

Messagede Emmerdeuse-Joyeuse le Mer Oct 15, 2008 9:07 pm

Donc tu ne crois pas que l'hypersexualisation de l'espace publique et des relations interpersonnelles soit
un problème actuellement?
Bien que ce soit le fruit d'initiatives ''individuelles'', on ne peut nier que ce sont ces individus qui possèdent le capital économique, social et culturel nécessaire à la propagation d'un tel phénomène.
Tous les acteurs qui favorisent cette tendance sont liés, ils forment un tout.

On aura beau dire à des adolescents que certains comportements sont inapropriés, ils s'en foutent, finalement. C'est à cet âge que l'on se distance de l'autorité parentale. Ce que disent alors les amis et les médias en général devient cent fois plus important.


Alors soit on enferme les gens à la maison, sans télé et sans radio, soit on tente de modifier les messages qui sont envoyés dans l'espace publique.

Et ça, ça ne relève pas d'un seul individu. Ça relève de la société.
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