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Le chef de l’Etat, qui rentre ce soir de Chine, tient demain à l’Elysée une réunion sur la sécurité, après les deux nuits d’affrontements dans le Val-d’Oise.
20 heures. Le tribunal correctionnel de Pontoise a condamné quatre jeunes hommes, accusés d’avoir participé aux violences qui ont éclaté à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), à des peines allant de trois à dix mois de prison ferme.
Le tribunal a par ailleurs ordonné le placement sous mandat de dépôt de quatre autres jeunes, dans l’attente de leur jugement sur le fond.
Abdelkarim El Moukkadam, 26 ans, accusé d’avoir jeté des pierres sur les policiers, a été condamné à une peine de dix mois de prison ferme. La représentante du ministère public Nathalie Courteille avait requis deux ans, soulignant que le prévenu avait été «attrapé par le col en train de lancer des pierres».
Driss Okebi, 20 ans, s’est vu infliger la même peine, pour avoir participé à l’incendie et au saccage du commissariat d’Arnouville-les-Gonesse.
Sayat Kir, 19 ans, et Aydin Diril, 23 ans, ont été condamnés à trois mois, pour avoir ramassé «sous les yeux des policiers», des bijoux répandus à terre après le saccage d’une joaillerie. Le procès des quatre autres prévenus, âgés de 19 à 24 ans, a été renvoyé au 28 décembre ou au 4 janvier, à leur demande ou parce qu’il manquait des pièces dans le dossier.
18 heures. La thèse de l’accident se confirme selon la procureur de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry. «L’examen technique des véhicules et les constatations médico-légales corroborent les premiers éléments de l’enquête sur le déroulement du tragique accident qui a causé la mort de deux jeunes (…). La retranscription des messages radio police et l’analyse comparative des horaires d’intervention “police” et “sapeurs pompiers” établissent que les services de secours appelés à 17 heures arrivent à 17h10. L’équipage de police était présent à l’arrivée des secours.» La procureur ajoute qu’elle conduit cette enquête «avec transparence et objectivité» et qu’elle ne prendra «une décision sur l’issue de cette procédure qu’au vu de tous les rapports écrits et de toutes les auditions que j’attends à bref délai».
17 heures. Ségolène Royal appelle à «une mobilisation nationale, toutes tendances politiques confondues, pour que la question de nos quartiers, de l’avenir des jeunes dans nos quartiers pour qu’ils aient l’espoir de trouver du travail, devienne une grande cause nationale».
16 heures. A l’Assemblée, l’opposition accuse la ministre de l’Interieur Michèle Alliot-Marie de ne pas avoir tiré les leçons de 2005, et plaide pour un retour de la police de proximité dans les quartiers. Réponse de la ministre: «La police dans les quartiers existe, elle fait son vrai métier et non pas ce que vous vouliez lui faire faire, c’est-à-dire de faire du sport auprès des jeunes.»
15h40. Jacques Myard, député UMP des Yvelines, dénonce l’existence d’une «anti-France des banlieues». «Ouvrons les yeux: le problème n’est pas économique. Il s’agit en réalité d’un communautarisme ethno-culturel anti-France d’une société étrangère qui s’est constituée sur notre sol, qui se nourrit d’un racisme ordinaire anti-français alors même que ces émeutiers ont la nationalité française». Cet ancien membre du RPF de Charles Pasqua estime qu’on ne règlera pas la crise «à coup de centaines de millions d’euros et d’assistance sociale». «La seule solution consiste à insérér ces délinquants dans de véritables bataillons militaires pour casser ce communautarisme générateur de guerre civile, s’il n’est pas déjà trop tard.»
14h30. Le premier secrétaire du PS François Hollande lance un appel à la «responsabilité» des jeunes des quartiers populaires du Val d’Oise. «Le retour immédiat à l’apaisement est une condition indispensable à la découverte de la vérité sur le décès des deux jeunes garçons» à l’origine des affrontements, et «un signe de respect pour la douleur des familles», ajoute-t-il.
14 heures. A Villiers-le-Bel, la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie salue le «remarquable sang-froid» des policiers durant les incidents de la nuit et a confirme le renforcement du dispositif de sécurité. Elle appelle la population et les jeunes à «ne pas se laisser instrumentaliser par certains, dont nous voyons très bien qu’ils essayent d’utiliser les événements pour, en bandes organisées, venir détruire des équipements collectifs et des commerces».
13h30. Le maire socialiste de Sarcelles (Val-d’Oise), François Pupponi, estime sur France 2 que «depuis deux ans, les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire. Les choses se sont aggravées socialement dans ces quartiers». «Le sentiment de rejet de ces quartiers est encore plus fort qu’il y a deux ans, donc le moindre événement, le moindre drame comme on a connu dimanche soir peut faire basculer ces quartiers, quel que soit l’endroit, dans l’horreur, et c’est ce qui se passe en ce moment.»
12H45. Le Parti socialiste «condamne les violences qui se sont à nouveau produites cette nuit dans plusieurs communes» de la région parisienne. Les socialistes «adressent un message de soutien à la population qui a subi d’importants dégâts ainsi qu’aux pompiers et aux policiers» et «témoignent de leur solidarité aux fonctionnaires de police blessés». Et demandent «que l’enquête ouverte sur les circonstances du drame qui a coûté la vie aux deux adolescents soit menée rapidement et clairement».
12H40. Jean-Marie Le Pen dénonce une «terrible escalade de la violence» dans le Val-d’Oise, qui est le «résultat d’une invasion migratoire anarchique». Avant de se lâcher contre les «émeutiers»: «Assez de sensiblerie! Nous sommes face à une véritable guérilla urbaine. Tout ce qui peut être perçu comme une faiblesse face aux émeutiers renforcera l’émeute.»
12h30. L’Eysée annonce que Nicolas Sarkozy réunira demain matin le Premier ministre François Fillon, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Rachida Dati (Justice) et Fadela Amara (Ville). Auparavant, le président de la République se rendra à 7h30 à l’hôpital d’Eaubonne (Val-d’Oise), où il rencontrera le commissaire divisionnaire grièvement blessé lors de la première nuit de violences à Villiers-le-Bel, ainsi que des policiers et des sapeurs pompiers blessés lors des violences urbaines de ces derniers jours, selon le porte-parole de l’Elysée. Il recevra à 9 heures à l’Elysée le maire de Villiers-le-Bel Didier Vaillant (PS).
La présidence n’a pas encore confirmé la réception à l’Elysée des familles des deux adolescents décédés dimanche à Villiers-le-Bel, annoncée mardi par Fadela Amara, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville.
12 heures. François Fillon, de Villiers-le-Bel, communique plus longuement sur les affrontements des deux dernières nuits. Selon le Premier ministre, accompagné par Michèle Alliot-Marie, «rien ne justifie les violences qui ont eu cours hier soir. Elles sont inacceptables, elles sont intolérables», a-t-il assuré. Ajoutant que «ceux qui tirent sur les policiers sont des criminels. Ils seront poursuivis comme tels.» Le Premier ministre a également annoncé la mise en place d’un «dispositif renforcé ce soir», et veut «tout faire» pour éviter une contagion des violences à d’autres villes de la région parisienne, comme cela s’était produit lors des émeutes de 2005.
11h50. Selon la police, ce sont quatre-vingt deux policiers qui ont été blessés, dont quatre grièvement au plomb de chasse.
11h30. Fadela Amara sort du silence pour annoncer que les familles des deux adolescents décédés dimanche seront reçues demain à 9 heures à l’Elysée par Nicolas Sarkozy.
11h15. Le Premier ministre arrive sur place. Il est reçu à la mairie de Villiers-le-Bel. Et dénonce comme des «criminels» ceux qui tirent sur les policiers, soulignant que «rien ne justifie la violence».
11 heures: Selon Synergie, un syndicat d’officiers de police, ce sont soixante-dix-sept policiers qui ont été blessés la nuit dernière. Cinq d’entre eux sont dans un état grave.
10h30. La ministre de la Justice Rachida Dati donne des consignes de fermeté aux procureurs, leur demandant de procéder aux déferrements des personnes placées en garde à vue «dès lors que les faits sont caractérisés et leur sont imputables»
10 heures. L’ensemble des syndicats de policiers est reçu place Beauvau par la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie.
9 heures. Michèle Alliot-Marie demande sur RTL l’aide de la «population» des communes où ont eu lieu les violences pour «isoler ceux qui sont des délinquants», en déplorant qu’il y ait plusieurs blessés sérieux chez les policiers. «Il faut que des mesures soient prises pour empêcher ceux qui tirent sur les policiers de le faire. Dans les mesures, il y aura notamment une présence policière forte sur le terrain.»
La ministre a reçu «un certain nombre de recommandations» de Nicolas Sarkozy, qui l’a appelée depuis Shanghai ce matin.
8h40. Arnaud Montebourg estime sur Canal + que «soixante policiers blessés en une nuit, dont cinq dans un état grave, attaqués semble-t-il avec des armes, cela veut dire finalement qu’aucune leçon n’a été tirée de 2005». Le député PS de Saône-et-Loire met en cause «une restriction, un désengagement des services publics, de l’Etat» dans les banlieues. Il a plaidé pour un rétablissement de la «police de proximité» pour restaurer «la confiance», faisant valoir, à titre d’exemple, qu’«il n’y a pas de commissariat à Villiers-le-Bel».
6 heures, bilan de la nuit. Après une deuxième nuit à Villiers-le-Bel et dans les communes environnantes, une soixantaine de policiers ont été blessés, dont cinq grièvement. L’un a été touché à l’épaule par un plomb de chasse, ses jours ne sont pas en danger. Selon le syndicat de police Synergie, 77 policiers ont été blessés, certains fonctionnaires ayant refusé de se faire hospitaliser. Pour le secrétaire national du syndicat, Patrice Ribeiro, «c’est une situation qui est bien pire que celle qu’on a pu connaître en 2005, avec un stade qui a été dépassé hier soir avec l’apparition des armes». Ces affrontements font suite à la mort de deux adolescents dimanche à Villiers-le-Bel dans un choc entre une mini-moto et une voiture de police.
S’agissant des dégâts matériels, la bibliothèque Louis-Jouvet de Villiers a été complètement détruite par un incendie. Une soixantaine de véhicules ont été incendiés, dont une voiture de police. Plusieurs dizaines de commerces et de restaurants, ainsi qu’une agence du Trésor public ont en outre été dégradés. Des affrontements sporadiques se sont déroulés pendant plusieurs heures entre de petits groupes qui lançaient des pierres et divers projectiles sur les forces de l’ordre.
Des feux de voitures ou de poubelles ont également été signalés à Cergy, Ermont, Goussainville, Fosses et Argenteuil. A Sarcelles, des affrontements entre policiers et une cinquantaine de jeunes se sont déroulés près d’un concessionnaire automobile, où les policiers disent avoir été attirés dans un guet-apens. Le calme est revenu à Villiers vers 1h30.