Forums de l'ASSÉ

Ça, c'est très drôle. Prokofiev doit se retourner dans sa tombe :

http://www.communisme-bolchevisme.net/M ... o_2000.mp3

Prise sur ce merveilleux site :

http://www.communisme-bolchevisme.net/t ... m#Musiques

Une autre version à entendre:

http://folk.ntnu.no/makarov/temporary_u ... a_2004.mp3

Pour ce qui est de Prokofiev: ses relations avec le régime soviétique semblent avoir été assez complexes... Je suis tombé sur cet article intéressant qui aborde le sujet.

Cool

Tu as des articles sur Shostakovitch? Ce compositeur est tout simplement génial.

Woah, en haut de la page y'a un jeu qui s'appelle "Stalin's Dilemma - Five Year Plan".

Eh oui, ça permet de faire son propre plan quinquénal et d'en voir les résultats!!! Moi j'ai réussi à faire 43 million de morts, qui dit mieux?

Cool

Tu as des articles sur Shostakovitch? Ce compositeur est tout simplement génial.

Il y a assurément des tonnes de mots qui ont été écrits sur le rapport de Shostakovich avec le régime soviétique...

En gros, le cas de Shostakovich est pas mal plus dramatique (...que celui de Prokofiev). Il a constamment été l'objet de la répression stalinienne (et même poststalinienne): campagnes de dénonciation dans les journaux, oeuvres frappées d'interdit, obligations de repentir public, retrait de privilèges familiaux, arrestation, etc.

Beaucoup d'encre, aussi, a coulé sur le « programme » (*) qui serait sous-jacent à certaines de ses oeuvres de même que sur les « codes » musicaux dont il se serait servi pour camoufler des trucs qui, autrement, auraient attiré l'attention des censeurs. La 10e symphonie est probablement la pièce qui a le plus été soumise à ce jeu d'interprétation (par exemple, certains disent que le deuxième mouvement est un portrait musical de Staline, etc.). Je trouve personnellement qu'il faut faire très attention lorsque l'on embarque sur le terrain (glissant) de l'analyse symbolique/programmatique — d'innombrables sottises/exagérations ont été dites sous ce couvert.

Pour ce qui est de la musique de Shostakovich comme telle, je suis un peu partagé, komme kon dit. J'adore plusieurs de ses oeuvres, mais... Pour faire mon (ridiculement) ultrapédant/arrogant, je dirais que j'aurais aimé un peu plus de contrôle de la qualité... (Argh... désolé.) Si on inclut les musiques de film et tout le tralala, il y a une quantité inouïe (s'cusez, le jeu de mots était pas intentionnel...) de musique au final... Alors évidemment, ce n'est pas tout d'un intérêt égal.

Certains lui « reprochent » aussi son relatif « conservatisme » musical, attribuable en partie à la répression dont il était victime. Pour entendre un aspect moins connu de Shostakovich, faut écouter les 2e, 3e et 4e symphonies, plus « avant-gardistes » / assez pétées... Ça fait un bout de temps que je les ai écoutées; je ne me souviens plus si j'avais trouvé tout cela convaincant, mais à tout le moins, c'est « autre chose »...

Je profite de cet étalage de pédanterie musicale pour faire deux suggestions d'écoute, vu ton intérêt pour le compositeur. Les pièces ne font pas partie des mégahits (5e et 10e symphonies, 8e quatuor à cordes) ni des obscurités totales; ce sont tout simplement des facettes très intéressantes du compositeur, à mon avis:

- Les 24 préludes et fugues pour piano (version pas chère sur Naxos de Konstantin Sherbakov)
- L'opéra Lady Macbeth of Mtsensk (version dirigée par Rostropovich sur EMI)


Voilà.

(Ben quoi? On m'a provoqué avec ces références à des compositeurs russes...)

(*): On peut définir le programme comme un discours extramusical « parallèle » où seraient représentés, par exemple, une scène narrative, un décor ou un sentiment; l'exemple classique est la Symphonie fantastique de Berlioz, pour laquelle il existe un programme explicite , divulgué par le compositeur.

Hum génial, merci, j'écouterai tes suggestions avec intérêt.
J'ai en effet une certaine attirance pour Chostakovitch depuis que j'ai entendu la 14e symphonie avec sa thématique morbide et certains poèmes d'Apollinaire (et d'autres auteurs dont j'ai oublié le nom) chantés dessus.

Désolé de t'avoir provoqué, c'était non-intentionel (d'habitude je m'y prend différemment). Je rajouterai que tu dois être très à ton aise dans les soirées mondaines.