Mouvement étudiant ... en France.

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Mouvement étudiant ... en France.

Messagede nico le Mer Oct 24, 2007 2:34 pm

Bonjour,

Je vais commencer par me présenter rapidement : je suis étudiant en troisième année d'histoire à l'université de Nantes/France et non syndiqué.

Nous nous mobilisons actuellement en France contre ce que nous appelons maladroitement "loi d'autonomie des universités" (son nom exact est "loi sur les libertés et responsabilités de l'université). Voté discrètement début août, elle ne concerne qu'assez peu l'autonomie, je vous ferai un point dessus dès demain si vous le souhaitez (je manque de temps ce soir). En deux mots on peut dire que c'est un grand pas vers la privatisation et la mise en concurrence des universités.

Je venais en fait surtout car je ne connais à peu près rien de l'histoire et de la culture politique du Québec, pas plus que le fonctionnement de vos universités. Et j'aurais aimé, si quelqu'un avait un peu de temps, avoir un point sur la question : l'état de votre mouvement, sa cible, ses buts, ...

Merci.

NT.
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Messagede Miawe le Mer Oct 24, 2007 4:11 pm

Rapidement sur l'État actuel du mouvement :

Divisé en tendances :
    L'ASSÉ, pour un syndicalisme étudiant de combat.

    La FECQ et la FEUQ (fédérations étudiantes collégiale et universitaire du québec), corporatistes, lobbyistes.

    Associations étudiantes indépendantes qui ne comprennent pas la nécessité d'une organisation étudiante permanente pour l'établissement d'un rapport de force face à l'État.
L'ASSÉ revendique depuis sa création une éducation gratuite, accessible et de qualité. Cet automne, le gouvernement a haussé les frais de scolarité à l'université, hausse échelonnée sur 5 ans. Un mouvement de grève s'est donc organisé, puis, suspendu vu la difficulté de mobiliser les masses étudiantes (toutes les associations collégiales consultées ayant rejeté la grève générale illimitée).

D'autres pourront renchérir sur cette très brève présentation.

Hésite pas à poser d'autres questions ou à consulter le document suivant :
Recueil de textes sur l’histoire du mouvement étudiant québécois (malheureusement, les pages sont en ordre pour l'impression, ce qui rend la consultation un peu lourde)

Pour ce qui est de votre mobilisation, ça ressemble grandement, à première vue, à une menace qu'on a eue, y'a pas si longtemps, ici aussi. Décentralisation du réseau collégial, qu'y disaient. Si c'est effectivement le même principe, je présume que ça mène une des trucs géniaux du genre : "Quelle université est la plus performante, et offrira donc le diplôme le mieux reconnu (qui coûtera juste un p'tit peu plus cher!) ?"

Enfin, bonne chance, camarade.
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Messagede Benny K. N. le Mer Oct 24, 2007 5:51 pm

Je suis arrivé de france à montréal il y a quelques semaines, et je dois dire que je n'ai pas encore bien compris la logique du mouvement etudiant qui se developpe ici. Je peux donc pas apporter beaucoup de precisions, mais il y a quelques points importants qui m'ont frappé, au cours des réunions que j'ai frequentées et de mes diverses lectures (sur ce forum en particulier). Si quelqu'un-e du coin m'explique un peu ce qu'il-elle en pense, le monde sera un peu plus joli.

Premierement, l'importance des associations dans le mouvement.
En france, la majorité du mouvement est constitué de non-syndiqué-es qui d'une façon générale se méfient de tout ce qui peut ressembler à un syndicat. De l'autre coté, on peut distinguer trois types de groupements.
Les groupes politiques locaux, cellules de syndicats comme la CNT ou la FSE, groupes affinitaires, ou produits des scissions continuelles de partis marxistes ou anarchistes.
Les groupes locaux de partis politiques unifiés au niveau national par une idéologie assez bien definie et une certaine solidarité créée autour, je pense en particulier à LO, aux JCR et à la fraction, voire aux JC.
Et puis l'UNEF, à laquelle la direction nationale impose une ligne réformiste et immobiliste, qui sait contraindre ses militant-es recalcitrant-es (a part les trotskystes, qui y font traditionellement de l'entrisme) et qui essaye de controler le mouvement, vu que c'est elle qui sera invitée à negocier avec le gouvernement (y'a aussi la fédération des associations générales étudiantes et la confédération étudiante, mais celles ci n'ont pas vraiment de role dans le mouvement).
Au printemps 2006, le mouvement lui meme s'est organisé par ags d'universités (une ou deux par semaine), qui rassemblent qui veut venir (sauf dérives) pour decider des actions à mener localement, des appels à publier, pour créer les commissions et controler un peu ce qui se passe. Ces ags envoient deux delégué-es à la coordination nationale réunie chaque week-end dans une ville differente, et qui vote la "plateforme de revendications" (qui a ceci de particulier qu'elle motive le mouvement mais n'est pas factuellement adressée au gouvernement, qui dispose d'interlocuteurs beaucoup plus accomodants), des appels nationaux, des journées d'action, etc... Cette coordination est à nouveau convoquée pour ce week end, à toulouse, et il semble qu'aucun changement dans cette organisation soit à prévoir. Peut etre la création d'ags de lutte que la confrontation avec les etudiant-es de droite ne paralyse pas, comme c'etait le cas la derniere fois. Mais c'est incertain.

Ici le mouvement semble s'aligner sur l'ASSE, et la FEUQ/FECQ. Meme certains groupes anarchistes ont décidé de suivre les temps de mobilisation de l'ASSE. Des divergences en marge cependant : la grève d'anthropo-uqam (les etudiant-es en anthropo sont tou-tes des sales gauchistes d'un coté ou de l'autre de l'océan, c'est rassurant), ou le comité de mobilisation de l'udem, mais sans grandes ambitions. Les assemblées générales sont celles des associations, et les congrès de federations semblent plutot contraignants (en plus d'etre rares). Ces rassemblements n'ont pas l'air de servir a coordonner, a construire le mouvement, mais a assurer la representation de... de qui, au fait ? je sais meme pas. Je sais que des adherents, meme à l'ASSE, s'opposent au mouvement, et que les ags ne font pas de selection sur ce genre de criteres, mais est ce que les non-adherents peuvent participer ?
Je n'arrive pas vraiment a comprendre cette posture. Peut etre que le(s) millier(s) de dollars que coute l'année ici créent un certain esprit corporatiste.

La deuxieme chose, c'est le manque de convergence des luttes. En france, on en parle mais on ne fait pas grand chose, ici je n'en ai pas entendu parler, mais je n'ai pas entendu grand chose.

Et puis j'avais une autre idée, mais je l'ai oublliée. Ce sera pour une autre fois. En attendant, ami-es quebecois-es, les ami-es que j'ai laissé en france esperent bientot bloquer et occuper leurs universités. Les premiers barrages filtrants ont été installés, les blocages et la grève sont inscrits sur les ordres du jour, et a priori vont bientot etre votés. Si ici ca ne bouge pas, ou moins, il-elles vont se foutre de ma gueule à mon retour. Alors si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour moi : la greve.

[edit : ah oui, UL, mes doigts ont dérapé]
Dernière édition par Benny K. N. le Mer Oct 24, 2007 8:45 pm, édité 2 fois.
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Messagede Miawe le Mer Oct 24, 2007 7:54 pm

C'est qu'ici, il existe la Loi sur l'accréditation et le financement des associations, qui, lorsque celles-ci se font reconnaître par la Loi, oblige chaque étudiant et étudiante à payer une cotisation syndicale, en échange d'un membership automatique. Il y a donc, effectivement, plusieurs membres des associations qui ne sont pas pour autant favorables aux moyens d'action et aux revendications votées en assemblées générales, lesquelles, pour avoir lieu, nécessitent généralement une participation de quelques % des membres. Par exemple, environ 6000 étudiantes et étudiants étudient au même cégep que moi. Le quorum de l'association est de 3%, soit environ 180. La participation aux AGs, selon le moment et l'ordre du jour prévu, varie entre 100 et 500, allant jusqu'à 2 ou 3000 pour des questions comme la grève.

L'association d'anthropologie en grève n'est pas à l'UQAM, mais bien à l'UL (Université Laval, dans la ville de Québec).

La FECQ et la FEUQ sont les équivalentes québécoises de l'UNEF (dialogue avec le gouvernement, récupération du mouvement, corporatisme). L'apparition de cette tendance dans le mouvement étudiant québécois coincide avec une série de coupures et d'attaques pour le droit à l'éducation. Elles sont également reconnues pour être très près du Parti Québécois, parti politique nationaliste réputé pour être social-démocrate, mais sans l'être, un peu comme il est absurde que le PS soit parti "socialiste".
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Messagede Benny K. N. le Jeu Oct 25, 2007 5:53 pm

Ah oui. Une autre difference notable : l'escalade des moyens d'actions.
En france, cette idée n'est utilisée que dans les luttes de pouvoir internes, systematiquement par l'unef et plus occasionnellement par les trotskystes. Elle permet d'organiser des actions moins spontanées, dans lesquelles ils peuvent prendre plus de pouvoir (en s'occupant du SO, en faisant une commission pour la redaction d'un tract, ce genre de choses), et de s'opposer aux totos, anarchistes, et tous les etudiants en que dalle sur un registre peu polemique. Mais la greve est admise comme le seul moyen de creer un rapport de force avec l'etat. Les oppositions se font sur la question des moyens à utiliser pour declencher la greve, et le moment de leur utilisation : les tractages, les debrayages d'amphis, les barrages filtrants, les blocages, les interventions dans les usines et autres lieux de travail, etc.

Ici, de ce que j'ai compris, l'escalade est celle des moyens de pression face au gouvernement, la greve etant le stade ultime. Remarquez que les memes arguments sont utilisés dans les deux cas : il s'agit de ne pas s'aliener les etudiants tiedes, les jaunes ou l'opinion, et parfois de preserver des methodes "democratiques".
Aussi, ici ca prend plusieurs mois et quelques semaines en france.

J'ai un avis la dessus mais j'ai la flemme de le developper... Par contre, je suis curieux de connaitre plus en detail les visions que vous avez de ce principe.


Pourquoi est ce qu'il n'est pas apparu un mouvement ou un syndicat autonome et libre ? l'adhesion obligatoire a toujours été un moyen d'affaiblir la contestation, ca ne vous gene pas ici ?
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Messagede démon_néolibéral le Jeu Oct 25, 2007 7:13 pm

Je constate que le REFAEC est totalement brille par son abscence dans votre description du paysage politique étudiant québécois. C'est le regroupement des étudiants des facultées d'administration de l'est du Canada, nous somme officiellement pour l'indexation des frais de scolarité à l'IPC accompagné par un réinvestissement massif dans l'éducation
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Messagede nico le Ven Nov 09, 2007 2:21 pm

Excusez moi de ne pas être revenu plus tôt, mais quand j'avais le temps, j'oubliais et sinon, j'étais en train de bouger, bref ... passons.

Toujours est-il que le mouvement avance. De nombreuses facs sont bloquées, occupées et parfois vidées par la police et les CRS comme mercredi soir à Nantes. Mais hier soir ils (une dizaine de fourgons, des cars, des voitures, ...) ont reculés devant notre nombre et les barricades, on a donc pu garder les locaux, bonne nouvelle.

A noter que pas mal de secteurs se mobilisent, avec des grèves reconductibles illimités dans les transports la semaine prochaine.

Enfin y aurait pas mal de choses à dire, mais j'étais surtout là pour avoir des infos concernant vos luttes, merci à ce sujet pour les infos.

Bref, je repasserai encore mais dans moins longtemps cette fois ci, si vous voulez des infos, n'hésitez pas à demander j'essaierai de répondre.

EDIT : une petite carte si ça vous intéresse, faites par un journal gratuit (20 minutes) pas totalement complète et avec quelques approximations, mais elle donne un aperçu rapide.

Et une petite photo pour la forme

Image
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Messagede Carbo le Ven Nov 09, 2007 4:37 pm

Le RAFAEC, un regroupement d'associations d'administration doit bien être la seule association à avoir une position de dégel au Québec, avec Droit(UL). Si vous en connaissez d'autres, faites-nous signe!!!
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Messagede BlacKGuarD le Ven Nov 09, 2007 6:42 pm

Allons donc, le RAFAEC, c'est une non-organisation. Tout le monde s'en fout, y'a pas 300 personnes qui en ont entendu parler ou peuvent dire ce que c'est, ils font jamais le moindre moyen de pression à part lécher des culs de sinistres. Leur visibilité frôle le néant absolu. Ils ont des membres parce que personne veut prendre le temps de désaffilier d'un tel organe et surtout parce que ça regroupe des modules habituellement peuplés majoritairement de réacs.


Pour ma part, je suis de ceux qui prônent l'abolition de la Loi sur l'accréditation et le financement des associations pour le retour au syndicalisme volontaire et le renouveau d'un syndicalisme de combat, que j'espère axé sur des positions libertaires, cela va de soi. D'toute façon, j'aurai la liberté de choisir. :)
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Messagede Carbo le Ven Nov 09, 2007 6:54 pm

Attention Blackguard,

c'est vrai que la formule Rand adoucit les associations étudiantes. Par contre, c'est aussi une des raisons pour lesquelles elles peuvent avoir des moyens financiers et une certaine masse critique. La formule Rand est issue, il est vrai d'un compromis fordiste pour ce qui est du mouvement ouvrier. Ce que tu prônes est ce qui existe en France, si je comprends bien... Il y a des avantages mais aussi des désavantages nombreux.

Pour le RAFAEC, c'est pas parce que tu les connais peu qu'ils sont pas organisés. Ils représentent pourtant des secteurs très réacs du milieu universitaire et je pense qu'on doit garder un oeil sur eux! Ils sont dans notre dos pour l'instant
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Messagede Benny K. N. le Ven Nov 09, 2007 8:05 pm

Hm. Les avantages, je les vois bien.
Le plus palpable aujourd'hui, c'est qu'en france le mouvement a pris 4 semaines pour demarrer, et l'a fait contre les forces organisées, celles des trotskystes que celles de l'unef, qui appelaient à remettre la mobilisation à plus tard et à ne pas bloquer les universités. Tandis qu'ici il ne s'est trouvé (presque) personne pour s'opposer aux decisions du congres de l'asse (l'escalade ou le report de la cgi) ou pour mettre un terme aux hesitations de la feuq,

Par contre, tu peux expliquer les désavantages ?
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Messagede Miawe le Ven Nov 09, 2007 10:33 pm

Questions :

Si c'est sur une base volontaire, c'est que vous devez forcément vous retrouver avec un nombre restreint de membres (c'est combien, à peu près? j'ai pas trouvé de chiffres ni sur SUD ni sur la FSE).

Et ce sont logiquement les membres qui se réunissent et qui votent les campagnes, revendications et les actions. Mais alors, les opposantes et les opposants, par exemple, au mouvement de grève actuelle, ne disent rien?

Pour le financement, c'est combien par membre, pour un fonctionnement qui se tienne?
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Des désavantages du syndicalisme à adhésion volontaire

Messagede Carbo le Ven Nov 09, 2007 11:22 pm

Bon, Miawe a à mon sens assez bien cerné les deux principaux désavantages que je connais, soit le membership de beaucoup réduit et en lien, les finances réduites...

Bien sûr, cela a parfois pour conséquence que les associations étudiantes vont investir dans les services et cela pourra signifier un désengagement du politique... Mais on a aussi des trotskos au Québec, quoique beaucoup moins qu'en France. L'un d'eux nous recommendait récemment d'adhérer à la coalition-FEUQ dernièrement... C'est dire!
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Messagede Benny K. N. le Sam Nov 10, 2007 12:21 am

En effet, le nombre est restreint. Je ne connais pas les chiffres nationaux, tout ce que je peux dire, ce sont des estimations basées sur le nombre de militants que j'ai moi meme rencontré à lyon.
Et generalement, c'est de l'ordre de la dizaine, a une exception bien sur, mais l'unef compte beaucoup d'adherents qui ne militent pas et rassemble parmi ses membres actifs les militants trotskystes qui ne partagent pas les vues de la direction.

Tous ceux la se reunissent, mais les votes ne sont que des formalités vu que leur nombre leur permet de decider de leurs actions par consensus ou à l'unanimité. Ils menent des campagnes parfois, ont des revendications et menent des actions.
Mais à part à l'occasion des elections aux diverses instances universitaires, les decisions qu'ils prennent sont toujours de suivre ou non une initiative engagée par des etudiants non-syndiqués. Il y a regulierement des assemblées générales dans toutes les universités, et ces groupes y participent mais (en theorie) ne les organisent pas, ne decident pas de l'ordre du jour (qui est souvent décidé, si il y a lieu, au debut de l'ag elle meme) ou du sujet de la discussion quand il n'y a pas d'odj, et ne dirigent pas les débats.
L'ambiguité est que leurs membres peuvent individuellement rejoindre les groupes informels qui s'occupent de ca, si bien qu'au moment de l'ag ils doivent declarer leurs appartenances sous peine d'etre accusés d'essayer de prendre le controle de l'ag.

L'unef est pas exactement dans ce cas. Premierement, du fait du nombre de ses membres, de leur diversité, et de sa centralisation, ses votes ont plus d'importance que ceux des autres organisations. Ensuite, elle mene continuellement des campagnes de recrutement, avec des revendications et des mots d'ordre qu'elle est la seule à soutenir. Et pour finir, elle s'oppose souvent au mouvement etudiant autonome, tant qu'elle peut le faire sans se retrouver durablement dépassée.
Ce qui fait que parfois, si l'on excepte ses membres trotskystes, elle se retrouve exclue de fait des reunions, et quand ce n'est pas le cas sa participation à l'organisation, à la tribune, ou meme aux discussions est tres contestée.

L'unef comme les autres organisations ne fait que suivre le mouvement. Aucune prérogative ou legitimité n'est donnée aux organisations en tant que telles.

Les opposants de droite peuvent participer aux ags dans la mesure ou personne n'a envie de prendre la peine de les mettre dehors. Mais d'habitude ils ne viennent pas, car ils savent qu'ils seront minoritaires, que leurs interventions n'interessent personne, et qu'ils se feront huer et insulter. Dans le mouvement de greve actuel (que je ne connais d'ailleurs que via indymedia paris, mais je suppose que ca n'a pas changé depuis 2006), la question du blocage les fait venir en plus grand nombre. Mais ils restent minoritaires.
Leur seule chance de nous empecher d'obtenir ce que nous voulons, c'est de mettre en place un vote en dehors des ags, car les etudiants neutres peuvent eventuellement (mais pas forcement) etre majoritairement de leur coté.
Donc, non, ces opposants la ne disent pas grand chose, la seule chose qu'ils savent faire c'est voter. En temps normal, le mouvement appartient à ceux qui le construisent.

Mais il peut se trouver qu'en rejoignant des opposants qui eux se revendiquent de gauche (les etudiants de droite se revendiquent apolitiques, tandis que les bureaucrates et les reformistes se revendiquent de gauche - y'a pas grand monde pour avaler ca), ils arrivent à stopper ou freiner notre mouvement. Par exemple, apres que le gouvernement ait accepté la revendication unique de l'unef et eventuellement des autres "partenaires sociaux" qui participent aux "discussions" (la cé, la fage et les syndicats professionnels représentatifs en 2006).

Pour le financement, je sais pas. Ils ont des subventions en plus des cotisations des membres, mais je ne connais pas les montants.
Le mouvement lui meme ne touche rien de cet argent, il s'auto-finance de façon non systematique par des caisses de solidarité et par prix libre pour ce qui est des repas, des concerts et des autres activités données dans les universités occupées. Quand ca ne suffit pas, pour payer les billets de train des délégués à la coordination nationale, par exemple, le complement vient des poches des delegués eux memes.

edit : oula, c'est long tout ca, et j'ai loupé le message de carbo. Pour y repondre rapidement : le nombre d'adherents aux syndicats est reduit, mais pas celui des participants au mouvement, et les finances ne sont un probleme que lorsqu'il faut entretenir une bureaucratie, et a la limite pour faire beaucoup de propagande, mais dans les deux cas ce n'est pas utile ni necessaire au mouvement.
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Messagede Miawe le Sam Nov 10, 2007 3:30 am

Ici, tout le monde est syndiquéE, et c'est une minorité qui travaille d'arrache-pied pour informer et pour tenter de mobiliser la masse.

En France, la syndicalisation est volontaire, mais de toute façon les syndicats (ou autres organisations étudiantes corporatistes) suivent le mouvement lancé par des édutiantes et des étudiants non-syndiquéEs?

Deux contextes bien différents, semble-t-il.
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